[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Equateur: manif et contre-manif sur le prix de l’essence

Equateur

Lien publiée le 10 octobre 2019

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Manifestation à Quito le 9 octobre 2019 ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Manifestation à Quito le 9 octobre 2019 ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

(afp) Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi mercredi les rues de Quito pour protester contre la hausse du prix de l'essence, tandis qu'un rassemblement en soutien au président Lenin Moreno s'est déroulé à Guayaquil, la deuxième ville du pays.

Dans une capitale quadrillée par les forces de l'ordre, les protestataires, dont de nombreux indigènes, ont réclamé que le gouvernement rétablisse les subventions au carburant, dont la suppression a entraîné une hausse des prix de l'essence de plus de 100%.

Alors que le cortège principal défilait dans le centre historique, des manifestants masqués ont affronté la police à coups de pierres et de cocktails molotov. Celle-ci a riposté en faisant usage de gaz lacrymogène, a constaté l'AFP.

Au même moment, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans le port de Guayaquil (sud-ouest), capitale économique du pays, pour apporter leur soutien au chef de l'Etat et à sa décision de supprimer les subventions dans le cadre d'un accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) contre un prêt de 4,2 milliards de dollars.

"Les mesures sont dures, mais cela aurait dû être fait par le (précédent) gouvernement de Rafael Correa, qui ne l'a pas fait. Maintenant il faut laisser le président continuer", a déclaré à l'AFP Geovanni Molina, un retraité de 68 ans.

"Le prix de l'essence n'a pas augmenté et nous avons besoin que l'économie du pays aille de l'avant", a estimé Patricia Castillo, une commerçante de 60 ans.

Depuis plusieurs jours, les indigènes, acteurs-clés de ce conflit, affluent vers la capitale depuis les différentes province du pays, à pied ou à bord de pick-up, avec l'intention de faire plier le gouvernement.

"Nous voulons que ces mesures soient abolies pour que le peuple retrouve sa tranquillité", a déclaré à l'AFP César Garcia, 52 ans, un des dirigeants indigènes.

- Occupation de champs pétroliers -

La capitale, où les cours ont été suspendus depuis plusieurs jours et où les transports publics se faisaient rares, a tourné au ralenti.

En janvier 2000, de violentes manifestations indigènes auxquelles avaient participé les organisations indigènes dans un contexte de crise économique, avaient fait chuter le président Jamil Mahuad. Dans un passé récent, l'Equateur a connu une période d'instabilité, trois présidents ayant été renversés entre 1997 et 2005 à la suite de mouvements populaires.

Des manifestants engagés dans des heurts avec la police à Quito le 8 octobre 2019 ( AFP / Martin BERNETTI )

Des manifestants engagés dans des heurts avec la police à Quito le 8 octobre 2019 ( AFP / Martin BERNETTI )

Les incidents ont mis sous pression le gouvernement du président Lenin Moreno, un libéral de 66 ans arrivé au pouvoir sous la bannière socialiste. Il a ordonné mardi un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir.

M. Moreno, qui avait déplacé lundi le siège du gouvernement à Guayaquil, avait déjà proclamé l'état d'urgence pendant 60 jours afin que les forces armées puissent rétablir l'ordre. Le couvre-feu aura la même durée.

Dans une tentative de désamorcer la situation, le chef de l'Etat a ouvert mardi la porte à une médiation des Nations unies et de l'Eglise catholique.

En face, la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), principal organe représentatif des peuples autochtones du pays, a "décidé de poursuivre la mobilisation nationale contre les mesures économiques", selon son communiqué qui ne mentionne pas de contacts avec le gouvernement.

Heurts en Equateur entre police et manifestants le 3 octobre 2019 à Quito ( AFP / Rodrigo BUENDIA                )

Heurts en Equateur entre police et manifestants le 3 octobre 2019 à Quito ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Le petit pays andin est secoué depuis début octobre par un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie, des manifestations parfois violentes et des grèves.

L'occupation de plusieurs champs pétroliers a conduit les autorités à suspendre mercredi les opérations de son principal oléoduc, le Trans-Equatorian Oil Pipeline System (SOTE), paralysant le transport de 68% de sa production.

L'Equateur, qui a annoncé la semaine dernière son retrait de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a extrait quelque 531.000 barils par jour de pétrole brut entre janvier et juillet.

- "Déstabilisation" -

Lenin Moreno a accusé son prédécesseur Rafael Correa (2007-2017), ex-allié devenu son adversaire politique, d'avoir "activé" un "plan de déstabilisation" avec l'aide du président vénézuélien Nicolas Maduro.

"S'il est nécessaire que je sois candidat, je le serai", a déclaré M. Correa à la presse à Bruxelles, où il vit depuis qu'il a quitté le pouvoir en 2017 à l'issue de son troisième mandat.

L'ex-dirigeant socialiste ne pouvant se présenter à un quatrième mandat présidentiel depuis une récente réforme, il a dit envisager une candidature de vice-président.

La décision du président Moreno de supprimer des subventions des carburants d'un montant total de 1,3 milliard de dollars (l'économie équatorienne est dollarisée) est entrée en vigueur jeudi.

Cela a entraîné des hausses des prix des carburants allant jusqu'à 123%. Le litre est ainsi passé en moyenne de 0,48 à 0,63 dollar, selon globalpetrolprices.com.