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    En Uruguay, la gauche en tête mais en difficulté pour le second tour de la présidentielle

    Uruguay

    Lien publiée le 29 octobre 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/28/daniel-martinez-en-tete-a-l-election-presidentielle-en-uruguay_6017134_3210.html

    L’ancien maire de Montevideo devra disputer un second tour le 24 novembre face au candidat de centre droit Luis Lacalle Pou, selon les sondages à la sortie des urnes.

    Daniel Martinez a voté à Montevideo, dimanche 27 octobre. Le prochain président entrera en fonction le 1er mars 2020.

    Daniel Martinez a voté à Montevideo, dimanche 27 octobre. Le prochain président entrera en fonction le 1er mars 2020. Matilde Campodonico / AP

    Une victoire qui a un arrière-goût de défaite. La coalition de gauche Frente Amplio, qui a dirigé le pays sans discontinuer depuis 2004, est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Uruguay, dimanche 27 octobre. Son candidat, Daniel Martinez, a remporté 40 % des voix. Mais il est talonné par son adversaire Luis Lacalle Pou, du Parti national, vieille formation traditionnelle de droite, qui a obtenu 30 %.

    Surtout, le second tour, prévu le 24 novembre, s’annonce très difficile pour M. Martinez, qui se retrouve isolé face à une opposition de droite qui s’est immédiatement unie dimanche soir. En effet, tant le Partido Colorado (centre droit), l’autre grand parti traditionnel uruguayen, qui a remporté 13 % des suffrages, que Cabildo Abierto, le nouveau parti d’extrême droite qui a été la grande nouveauté de ces élections (11 %), ont annoncé qu’ils soutiendraient Luis Lacalle Pou au second tour. Daniel Martinez peut tout juste espérer récupérer quelques voix du Partido Colorado, dont une partie de l’électorat est orientée à gauche.

    Alors que le PIB par habitant, qui a été multiplié par cinq en quinze ans, est le plus élevé de la région et que la pauvreté est passée de 40 % en 2014 à 8 % aujourd’hui, le Frente Amplio a souffert d’une usure du pouvoir après trois mandats, d’un ralentissement de l’économie et d’une baisse des investissements internationaux.

    Certaines entreprises ont décidé de lever le camp. Le chômage a augmenté, passant de 6,3 % en 2011 à 8,3 % en 2018, et il est encore en hausse en 2019. Le gouvernement espère que la nouvelle usine de cellulose de l’entreprise finlandaise UPM, qui devrait commencer sa production en 2022, générera 8 000 emplois et signifiera une augmentation de deux points du PIB. Conscient des faiblesses du gouvernement, le Frente Amplio reconnaissait dans son slogan de campagne : « Viens vers ce qui est bien, nous allons le rendre meilleur. »

    « Le ralentissement de l’économie est perceptible, explique Gerardo Caetano, historien et professeur à l’Institut de sciences politiques de l’Université de la République. L’Uruguay ne devrait connaître une croissance que de 0,7 % cette année, contre 5 % les années précédentes. Et la concrétisation du contrat avec UPM est arrivée trop tard pour que cela ait pu avoir un impact avant les élections. »

    Référendum autour d’une réforme constitutionnelle

    Le nouveau président, qui entrera en fonction le 1er mars 2020, devra s’atteler à résoudre une autre grande préoccupation des Uruguayens : l’insécurité. En 2018, le pays a enregistré une augmentation de 46 % des homicides – la plupart dans le cadre de règlements de comptes entre narcotrafiquants – et de 54 % des vols par rapport à 2017. Les mesures répressives prises par le Frente Amplio n’ont fait que remplir les prisons et n’ont pas permis de résoudre le problème.

    En même temps que ces élections, un référendum était organisé autour d’une réforme constitutionnelle appelée « Vivre sans peur », lancée par un sénateur du Parti national, Jorge Larrañaga. Elle prévoyait, entre autres, la création d’une Garde nationale de 2000 militaires chargés d’opérations de police. Mais elle n’a pas obtenu la majorité de 50 % qu’il fallait pour qu’elle soit adoptée.

    Les 2,6 millions d’électeurs étaient également appelés dimanche à renouveler l’intégralité du Parlement, qui en est ressorti fragmenté. Sept partis se partageront les 99 sièges à la chambre des députés et les 30 du Sénat. Le Frente Amplio, avec 41 députés, n’a pas non plus obtenu la majorité absolue. Deux partis sans expérience législative font leur entrée : l’extrême droite de Cabildo Abierto et le Parti écologiste radical et intransigeant.

    Si la droite traditionnelle n’a pas l’intention de revenir sur les lois progressistes votées pendant les trois mandats consécutifs du Frente Amplio (mariage pour tous, interruption volontaire de grossesse, légalisation du cannabis, loi sur l’identité de genre…), il n’en est pas de même pour Cabildo Abierto, le parti créé par l’ex-commandant en chef des armées Guido Manini Rios, qui prône le retour à des valeurs traditionnelles et se prononce contre l’avortement et « l’idéologie de genre ». Avec 11 sièges à la chambre des députés et 3 au Sénat, il devient une force avec laquelle la droite devra négocier pour obtenir des majorités.