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Assemblées générales et délégués élus pour la grève jusqu’au retrait !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://aplutsoc.org/2019/11/29/assemblees-generales-et-delegues-elus-pour-la-greve-jusquau-retrait/
Plus personne ne parvient à tenir la liste des communiqués et des déclarations qui appellent « à un premier jour de grève le 5 décembre », à une « grève reconductible », à une « grève illimitée », à une « grève jusqu’au retrait de la réforme Macron-Delevoye » etc. Ces appels attestent qu’on peut sans triomphalisme, et en gardant toute raison, considérer que, « en bas » on s’est emparé de la date posée il y a plus de deux mois par les grévistes de la RATP comme celle du début d’une autre grève. Une grève qui romprait avec les journées d’action des directions syndicales, d’une grève pour de vrai, d’une grève capable de faire céder le gouvernement.
Durant ces derniers jours de veillée d’armes, les dispositions prises par le gouvernement, l’inquiétude croissante de l’exécutif devant sa propre impuissance à endiguer ce que lui aussi peut percevoir, même sans l’aide d’Alain Minc et de la DGSI, confirment l’ampleur d’un profond mouvement de classe. Macron a demandé à ses ministres de monter en première ligne et de « reprendre la main ». Alors les ministres ont ressorti leurs post-vérités sur « le déséquilibre financier du système », Buzyn a dénoncé « une grève très corporatiste », N’Diaye s’est lamentée que « la CGT ne joue pas le jeu de la démocratie sociale » et « refuse systématiquement d’entrer dans une négociation ».
Le premier ministre peine à articuler un discours qui soit en même temps de fermeté et d’ouverture. Il rappelle les principes intangibles de sa réforme mais évoque des concessions sur les régimes spéciaux et sur la date d’entrée dans la réforme.
Les directions syndicales, y compris celle de la CGT, contrairement aux déclarations de la ministre, continuaient à se presser à Matignon les 25 et 26 novembre, mais les bureaucrates syndicaux désespèrent du premier ministre, qui a pourtant « écouté poliment » « leurs propositions », car selon eux, « il n’est pas très responsable d’attendre le 5 décembre pour compter les points ».
En revanche dans les secteurs où les salariés sont le plus avancés dans l’organisation de la grève, la pratique du dialogue social ne passe plus. Le 21 novembre la dernière tentative de co-destruction du régime de retraite des salariés de la SNCF capote. Delevoye et Djebbari se retrouvent en tête à tête avec la CFDT et l’UNSA, deux des quatre organisations représentatives des salariés de la SNCF, la CGT et SUD ayant refusé de discuter avec les ministres.
Les bureaucrates syndicaux les moins mal disposés à l’égard du gouvernement dont ils assurent la survie depuis plus d’un an, déplorent que les ministres « s’y prennent comme des manches et se mettent à dos tout le monde ». Édouard Philippe sait que Macron ne montera pas au créneau avant le 5, et convoque un « séminaire gouvernemental » le dimanche 1er décembre pour tenter de recoller les morceaux de l’exécutif avant l’affrontement.
Du coté des salariés qui veulent faire céder Macron, si le mouvement s’élargit tous les jours, c’est sous des formes très diverses. Ici et là des comités de préparation à la grève se sont créés, ailleurs des réunions d’information ont eu lieu, dans certaines entreprises ou établissements le grève est déjà là.
Cette diversité exprime la profondeur du mouvement, elle exprimera sa force si elle parvient à converger vers la grève générale pour battre Macron et défaire ses réformes.
Pour que les dirigeants syndicaux ne soient pas tentés d’arguer de cette diversité des niveaux de mobilisation pour revenir aux journées dispersées comme au plus petit dénominateur susceptible de s’opposer au blocage total qui se dessine, pour que les sommets syndicaux soient hors d’état de négocier les reculs sociaux qu’ils prétendent combattre, il n’est pas de meilleure arme que notre auto-organisation. Ce sont des dizaines et des dizaines de bases syndicales qui ont contraint les dirigeants syndicaux à considérer que le 5 décembre était plus qu’ « une journée dans le paysage » selon le mot de Martinez. Ce sont des dizaines et des dizaines d’assemblées de grévistes élisant leurs comités de grève qui obtiendront la réalisation d’un front unique des organisations ouvrières contre Macron et sa réforme.
Chacun sent que la force de la mobilisation le 5 décembre est une condition première de la bataille.
Mais chacun sait que la suite reste à construire.
Dans chaque entreprise, dans chaque établissement, la capacité des grévistes à se réunir le 5 et le 6 décembre en assemblées générales pour que les grévistes dirigent et organisent eux-mêmes leur combat sera une condition déterminante.
Luttons pour des AG partout, représentatives, qui élisent leurs représentants à des comités de grève par branches et par localités, intégrant les organisations syndicales.
La capacité des grévistes à souder leur unité en élisant leurs comités de grève, intégrant les militants syndicaux des organisations qui les soutiendront, la capacité des comités de grève à se coordonner localement et par secteur d’activité seront les conditions de la victoire.
29-11-2019.