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Seuls 4 % des Français prennent l’avion régulièrement

aéronautique

Lien publiée le 7 avril 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://reporterre.net/Seuls-4-des-Francais-prennent-l-avion-regulierement

Seuls 4<small class="fine d-inline"> </small>% des Français prennent l'avion régulièrement

Le rapport publié mercredi 31 mars par l’ONG britannique Possible rappelle qu’une minorité de personnes, aux revenus les plus élevés, plane... et pollue. Il recommande entre autres d’instaurer une « taxe grands voyageurs ».

Mise à jour, jeudi 1er avril (et ce n’est pas un poisson) — Une coquille s’est apparemment glissée dans le rapport de l’ONG Possible, que nous avions repris dans notre article. Nous indiquions en effet que « 2 % des Français effectuaient la moitié des vols » en 2008, en nous fondant sur un rapport du Commissariat général au développement durable. Ce rapport lui-même notait que « la moitié des déplacements par avion est le fait des 2 % de personnes dont les revenus par unité de consommation sont les plus élevés »... tout en donnant des chiffres contraires dans le graphique adjacent ! Après vérification, et grâce à la sagacité d’un de nos lecteurs — merci à lui ! — il apparaîtrait qu’en 2008, la moitié des vols était le fait non pas de 2 % mais de 20 % de personnes dont les revenus étaient les plus élevés. Les inégalités demeurent, même si le fossé n’est pas si important.


Prendre l’avion, un luxe de riches : en 2014, un Français sur quatre a pris l’avion, et seuls 4 % l’ont pris régulièrement vers un autre pays européen [1]. C’est l’un des résultats du rapport publié ce mercredi 31 mars par l’ONG britannique Possible.

L’étude détaille, pays par pays, les inégalités liées au transport aérien. L’Hexagone n’est pas un cas isolé : 12 % des personnes aux États-Unis remplissent les deux tiers des aéronefs ; 5 % des ménages chinois prennent 40 % de tous les vols. Autrement dit, tandis que la majorité reste à terre, une minorité de « grands voyageurs » plane... et pollue. Fin 2020, une étude suédoise de l’université de Linnaeus mettait aussi en évidence l’existence de « super émetteurs » : 1 % de la population mondiale serait responsable de la moitié des émissions de CO2 liées à l’aviation en 2018. À l’autre bout de la traînée de condensation, plus de 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion… mais subit les conséquences du changement climatique.

« Ce rapport rappelle les inégalités sociales liées à l’usage de l’avion »

Et ce sont surtout les plus riches qui s’envolent : « Dans l’ensemble de l’Union européenne, les 20 % de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion », souligne ainsi le rapport. Dès 2008, le Commissariat général au développement durable pointait ces inégalités : d’après ses chiffres, la moitié des trajets en avion étaient le fait des 20 % les plus aisés : « Ce sont bien les plus hauts revenus qui représentent l’essentiel de la clientèle, indiquait-il. Au total, les voyages en avion sont synonymes de déplacements liés aux vacances, de catégories socioprofessionnelles supérieures, et de niveau de revenu élevé ».

Ainsi, le rapport de l’ONG Possible recommande d’instaurer une « taxe grands voyageurs », afin de rendre les vols plus coûteux à mesure qu’une personne prendrait plus l’avion ou effectuerait plus de distance. Pour rappel, les effets climatiques de l’aviation civile représentent près de 6 % de l’ensemble du réchauffement mondial d’origine humaine, selon une étude européenne récente

« Ce rapport rappelle les inégalités sociales liées à l’usage de l’avion et invite à réduire le trafic aérien en prenant compte des impacts sociaux », note Sarah Fayolle, de Greenpeace. Las, selon elle, l’ambition du projet de loi Climat actuellement en discussion à l’Assemblée nationale ne décolle pas : « Les mesures préconisées par les citoyens de la Convention ont été vidées de leur substance par le gouvernement », dit-elle. Le texte prévoit notamment d’interdire les lignes aériennes qui ont une alternative en train en moins de deux heures trente sans correspondance, « un recul par rapport aux propositions de la Convention qui avait elle appelé à l’interdiction des lignes aériennes qui ont une alternative en moins de quatre heures ». Également, « l’article qui compte limiter l’extension des aéroports est un amendement passoire, qui devrait laisser passer les principaux projets d’agrandissement ».