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"Personne ne peut imaginer les humiliations que ces jeunes subissent dès qu’ils arrivent en France"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Anaëlle DiIllman est médecin généraliste à Nancy. Elle soutient un jeune homme guinéen arrivé mineur et seul en France en 2018. En CAP, avec une promesse d’embauche en apprentissage, il est pourtant aujourd’hui menacé d’expulsion. Témoignage.
« Je suis médecin généraliste à Nancy. Pendant le premier confinement, j’avais appris que des mineurs et des jeunes majeurs isolés logeaient dans un hôtel à Nancy sans aucun accès à une cuisine pour se faire à manger. Donc, avec mon époux nous y sommes allés pour leur apporter des plats. C’est là que nous avons fait la connaissance de Sanoussi Diallo, un jeune Guinéen qui est arrivé seul en France en 2018. Puis, comme il était déprimé, vulnérable et isolé, on l’a soutenu dans ses démarches et petit à petit il s’est intégré dans notre cercle d’amis, et dans notre famille.
Sanoussi est arrivé en France à 16 ans en traversant plusieurs pays, le Mali, l’Algérie, le Maroc. Il a perdu le membre de sa famille qui l’accompagnait pendant la traversée en canot, et a été lui-même rescapé de la noyade. Une fois en France, il est reconnu mineur par le juge des enfants. Il est donc accompagné un temps par l’Aide sociale à l’enfance, qui ne cherche pas à ce moment-là, pendant sa minorité, à récupérer ses documents d’état-civil. Puis, du jour au lendemain, quand ils atteignent 18 ans et un jour, on leur dit "tu peux maintenant demander un titre d’admission exceptionnelle au séjour". Pour cela, il faut un acte de naissance. Ensuite, c’est le parcours du combattant.
« Il suit un CAP carrosserie, il est premier de sa classe, il a une promesse d’embauche en apprentissage »
Pour Sanoussi, il a fallu obtenir un certificat de naissance de la Guinée, puis le faire authentifier à l’ambassade de Guinée en France. En juin 2020, la préfecture a demandé à Sanoussi les originaux de ses documents. Fin octobre 2020, il a reçu une obligation de quitter le territoire, et depuis, la préfecture ne lui a toujours pas redonné ses documents. L’avocate essaie de récupérer les originaux. Nous avons engagé avec l’avocate un recours contre l’obligation de quitter le territoire, auprès du tribunal administratif. Mais le tribunal a rejeté le recours. Nous avons fait appel. C’est en cours. Le tribunal dit que le certificat de naissance est irrecevable… Nous avons aussi produit une vingtaine de témoignages qui attestent de l’intégration de Sanoussi, mais le tribunal refuse de les prendre en compte au prétexte qu’elles datent d’après la notification d’obligation de quitter le territoire. Sanoussi Diallo a désormais 19 ans, il suit un CAP carrosserie au lycée, il est premier de sa classe, il est très sérieux. Il a une promesse d’embauche en apprentissage chez un garagiste.
Personne ne peut imaginer les humiliations que ces jeunes subissent depuis le premier jour où ils arrivent en France. Sanoussi a subi des dizaines d’entretiens d’évaluation pour prouver sa minorité et son parcours. Il a aussi subi des examens physiques, osseux, pour enfin être reconnu comme mineur. Il a habité dans sept foyers différents en un an et demi. Et malgré tout, il est arrivé à maintenir une scolarité exceptionnelle.
En tant que médecin, je ne peux que m’opposer à ces pratiques. J’ai le devoir de protéger les personnes vulnérables et de porter assistance à toute personne en danger. Quand arrêteront-ils de s’acharner sur ces jeunes sérieux, plus que motivés, scolarisés dans des filières professionnalisantes et qui embauchent, qui ont des familles de cœur et d’accueil, qui parlent bien français, qui sont ici depuis des années, et ne demandent qu’à être intégrés ? J’ai honte de la manière dont on traite ces jeunes. »
Anaëlle DiIllman