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La vie et rien d’autre du regretté Bertrand Tavernier
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier, une réflexion sur le deuil collectif.
Soldats Français dans des tranchées. 1914. • Crédits : Getty
C’est la chronique d’un pays en deuil au lendemain de la Première Guerre mondiale que nous proposait Bertrand Tavernier en 1989 dans La vie et rien d’autre. Avec son érudition historique et les intuitions qu’il en tirait, le réalisateur interrogeait les blancs de l’histoire, les manières d’être et de faire, pour nous proposer sur grand écran les trajectoires croisées de deux femmes à la recherche de leurs amours perdus dans les tranchées. Deux femmes accueillies sur les champs de bataille désertés de l’Est de la France par le commandant Delaplane en charge de ranger la guerre après sa fin. La grande bourgeoisie incarnée par le personnage d’Irène de Courtil y rencontre l’institutrice Alice qui se soutiennent pour scruter les effets personnels retrouvés dans les charniers à ciel ouvert à la recherche d’un objet minuscule, une tasse ou une chevalière, qui signalerait que les hommes qu’elles attendent encore ont terminé leur parcours ici. Leur quête interroge Delaplane, chargé de lister, d’identifier, de restituer les soldats disparus, une tâche obsessionnelle, un décompte permanent devenu son enjeu primordial, une obsession qui lasse ses supérieurs rendus insensibles aux 20, 50 ou 250 000 matricules sans corps parmi le million et demi de morts sur les champs de bataille.
- Alors Delaplane vous me laissez me démerder tout seul ?
- J’étais en panne mon général.
- En panne de quoi ?
- En panne de tout. »
Les protagonistes de La vie et rien d’autre sont coincés dans la tranchée du deuil pour y rester à jamais ou pour y trouver le sursaut qui leur permettra de quitter cet état et de poursuivre leur parcours après avoir trouvé une manière de dire au revoir aux disparus et à la vie d’avant, déjà si loin. Trois deuils intimes qui côtoient l’invention du Soldat inconnu en 1921, un nouveau mode de deuil national qui engage un quatrième personnage, le comique acide du film, le capitaine Perrin aux prises avec la quête d’un soldat véritablement inconnu, et véritablement français, un pari délicat dans le cosmopolitisme de cette hécatombe où les nationalités n’ont plus vraiment d’importance.
Cette opération est placée sous votre seule responsabilité. Et n’allez pas me mettre un English sous l’Arc de Triomphe, hein, ou un boche !
Bertrand Tavernier reconstitue la scène du choix du Soldat inconnu qu’Auguste Thin, un ancien combattant, choisit parmi 8 cercueils disposés devant lui. Un moment solennel au possible et un choix simplement guidé par l’addition des chiffres du numéro de son régiment parce que ce choix est impossible lorsqu’il n’y a plus d’histoire individuelle attachée aux dépouilles masquées par le bois et les fleurs. Une cérémonie insupportable aux yeux de Delaplane qui compte toujours et sans relâche les disparus.
- Ça vous intéresse pas ?
- Ça me désole, et eux ça les rassure. Ils en ont fait tuer 1,5 millions mais maintenant on ne pensera plus qu’à celui-là.
Alors que l’on s’interroge sur la pertinence et la forme d’un hommage national aux victimes de la Covid, que les familles endeuillées demandent surtout le rétablissement des rituels funéraires élémentaires, c’est à ça que nous sert aujourd’hui La vie et rien d’autre, à prendre conscience que les gestes transmis ont leur utilité, que les moments d’émotion collective tiennent leur rôle, mais qu’au final c’est l’accumulation des deuils intimes qui écrit cette histoire du temps présent.