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Grèves, sit-in et blocages de routes se poursuivent au Liban
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Une route coupée par des protestataires à Beddaoui, au Liban-Nord, le 30 juin 2021. Photo ANI
Un calme précaire est revenu en milieu d'après-midi à Tripoli, au Liban-Nord, après une subite poussée de fièvre qui s'est traduite par d'intenses tirs en l'air et un déploiement d'éléments armés dans plusieurs quartiers de la ville, sur fond de grave crise socio-économique. Ailleurs dans le pays, des sit-in de protestations et des coupures de routes ont eu lieu alors les fonctionnaires observaient une grève, signe que la rue ne décolère pas. Entre temps, les pénuries de carburant accablaient toujours le pays en plein effondrement socio-économique, malgré la hausse des tarifs annoncée mardi comme une "solution" à cette crise.
Tension à Tripoli
C'est à Tripoli, la capitale du Liban-Nord, que la tension était la plus palpable. Tout a commencé lorsque des coups de feu ont été tirés en l'air vers midi dans le quartier de Tall, poussant des commerçants du souk de la ville à fermer leurs portes sous la pression d'hommes armés, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ces individus entendaient exprimer leur colère face à l'hyperinflation, les coupures de courant et la pénurie d'essence. D'autres éléments armés ont également tiré en l'air dans les quartiers de Tebbané, selon l'agence. Mais une source anonyme confie à L'OLJ que le déclencheur de ces incidents serait une perquisition que l'armée menait pour attraper un repris de justice à Tebbané. Des jeunes du quartier ont alors tenté d'empêcher les militaires de poursuivre leur mission.
Par la suite, des groupes d'individus armés sont apparus dans plusieurs quartiers de Tripoli, tandis que des disputes, notamment familiales, se sont transformées en échange de tirs. Après plusieurs heures durant lesquelles les habitants de la ville ont retenu leur souffle, le président du Conseil municipal de Tripoli, Riad Yamak, a affirmé, selon notre correspondant dans la région Sohayb Jawhar, que l'armée a "repris le contrôle" de la situation et que les tirs ont cessé.
En outre, selon notre correspondant, des protestataires sont entrés dans les locaux d'Électricité de Qadisha à Bahsas, à Tripoli, pour obliger les employés à fournir du courant à certaines régions de la capitale du Nord. L'armée est intervenue afin que les manifestants quittent les locaux. Les militaires se sont ensuite fortement déployés dans les rues de la ville et ont dressé des barrages.
En soirée, un jeune homme, A.J., est décédé après avoir reçu un coup de couteau au niveau de la poitrine lors d'une dispute entre deux familles qui a éclaté en raison d'une fermeture de route à Aayrouniyé, dans la banlieue de Tripoli, et qui a dégénéré. Le jeune homme a été transporté à l'hôpital gouvernemental de Tripoli mais n'a pas tardé à succomber à ses blessures, précise l'Ani.
Les actions de colère se sont également multipliées à travers le pays, parallèlement à une séance parlementaire à Beyrouth, au cours de laquelle les députés ont approuvé, entre autres, un projet de distribution d'une carte d'approvisionnement pour venir en aide à un demi-million de familles défavorisées.
Comme l'avait annoncé leur syndicat, les employés du secteur public se sont mis en grève ce mercredi, et devraient le rester jusqu'au 9 juillet. Les employés de municipalités et fédérations de municipalités ont toutefois indiqué que, s'ils respectaient le mouvement, leurs administrations ouvriraient deux jours par semaine pour traiter les affaires et dossiers urgents. A Saïda, au Liban-Sud, les fonctionnaires du Sérail et les greffiers du palais de Justice se sont conformés à la décision syndicale. Certains bureaux restaient toutefois ouverts afin d'effectuer des opérations internes ou urgentes, rapporte notre correspondant sur place Mountasser Abdallah.
A Beyrouth, les employés du terminal de conteneurs du port ont observé un sit-in devant le siège de la direction portuaire dans le quartier de la Quarantaine contre "la détérioration de leurs conditions de vie". Ils ont encore mis en garde contre un arrêt forcé de leur travail en raison du manque de liquidités nécessaires pour entretenir les infrastructures dont ils sont chargés et réclamé une augmentation de salaire. En fin d'après-midi, des manifestants ont bloqué l'autoroute de Qasqas et le rond-point de Cola.
Dans la Békaa, dans la localité de Taalabaya, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté contre l'effondrement du taux de la livre libanaise face au dollar, qui s'échangeait autour de 17.000 LL dans la matinée, et ses répercussions sur leur vie quotidienne. Des protestataires ont en outre coupé la route reliant Saadnayel à Taalabaya.
Prix du service
Dans ce contexte, le président de la Fédération des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a démenti que le prix de la course en "service" (taxi partagé) allait augmenter de 4.000 à 8.000 livres libanaises, notant qu'une telle annonce devait provenir officiellement du ministère des Transports. Cette mise au point de M. Tleiss a été publiée peu après l'annonce d'une augmentation des tarifs faite par le président de la Fédération générale des syndicats de chauffeurs, Marwan Fayyad, lors d'un entretien à la Voix du Liban (VDL). L'annonce non-officielle faite par M. Fayyad "nuit aux chauffeurs et aux clients, et elle n'a aucun fondement", a assuré M. Tleiss, qui s'exprimait également sur la VDL. "M. Fayyad sait pertinemment bien que les tarifs doivent provenir du ministère des Transports et des Travaux publics, après consultation des syndicats concernés. Personne n'a le droit de publier des prix comme bon lui semble. Le prix du +service+ est toujours de 4.000 L.L.", a-t-il affirmé, appelant tout client à ne pas accepter une course à un prix supérieur dans un taxi collectif.
Commentant de son côté la situation dans les stations-service, dont beaucoup restaient fermées ce mercredi malgré la hausse des prix, le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-services, Georges Brax, a annoncé que les entreprises importatrices allaient commencer aujourd'hui à distribuer de l'essence et du diesel sur le marché local. Ces entreprises ont pu décharger mardi, selon des informations rapportées la veille par un représentant du secteur de la distribution de carburant, des cargaisons de carburant de tankers qui attendaient au large du Liban. Georges Brax a toutefois appelé les Libanais "à ne pas se précipiter dans les stations-service pour que les entreprises puissent leur livrer du carburant". Cette procédure de livraison nécessitera "au moins deux jours", a-t-il estimé. "Si l'Etat ne fait pas en sorte que l'essence puisse être acheminée auprès des stations, la crise continuera", a-t-il encore averti.
Sur le terrain, les automobilistes continuent de s'agglutiner, formant des files interminables aux abords de plusieurs stations-services, notamment dans la ville de Saïda. Les voitures étaient présentes dès l'aube, certains conducteurs dormant à l'intérieur de leurs véhicules en attendant l'ouverture des stations, rapporte notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah. A Beyrouth, un dispute devant une pompe du quartier de Aïcha Bakkar a dégénéré en coups de feu, a priori sans faire de victimes.




