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Simon Johannin : "On ne peut vraiment pas tricher avec la poésie"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ecoutez l'émission ici : Simon Johannin : "On ne peut vraiment pas tricher avec la poésie" (franceculture.fr)
Le poète et romancier Simon Johannin est au micro d'Arnaud Laporte. Influences, processus de création et imaginaires : Simon Johannin nous emmène dans les coulisses de sa création.
Simon Johannin• Crédits : Capucine Johannin
Après deux romans, l’un à deux l’autre à quatre mains, l’écrivain Simon Johannin à nouveau seul s’aventure du côté de la poésie dans Nous sommes maintenant nos êtres chers publié aux éditions Allia. Un receuil à la fois intime et brûlant, dans la même veine que ses précédents romans, où les mots pulsent mille images.
Je ne me vois pas faire des choses sans cette intensité, quitte à des fois déborder un peu. J'ai besoin que ce soit justement débordant, que ça fuse et que ça jaillisse. J'ai un rapport sensoriel à l'art. Je ne suis pas quelqu'un qui est tant que ça dans l'intellect. Il faut que ça passe par le corps. Il faut que je sente les choses physiquement. Le recueil de poèmes c'est de la poésie qui est issue de sensations essentiellement.
On ne peut vraiment pas tricher avec la poésie. Aujourd'hui, on croule tellement sous un héritage de choses plus magnifiques les unes que les autres. Et puis, je fais tout simplement partie d'une génération dans laquelle la langue s'est appauvrie, comparé à quelqu'un qui écrivait il y a cent ans. On travaille énormément avec les images. Il y a tout un vocabulaire dans lequel je ne m’aventure pas pour ces raisons là et aussi parce que j'ai envie d'être compris de tout le monde.
La jeunesse dans les marges
Dans le décor somptueux de la montagne Noire, au beau milieu du massif du Tarn et loin de toute technologie, Simon Johannin découvre la lecture quand il est enfant et prends sa plume dès l’adolescence.
Dans le cas d'une enfance où, finalement, il ne passe pas grand-chose, on place l'intensité où on veut. Elle peut être dans le lit de la rivière. Elle peut être dans les reflets du soleil. Elle peut être dans le regard qu'on porte sur les adultes. Mais en tout cas, on essaye de se raconter une vie plus intense que celle qu'on a. Forcément, je pense que c'était mon cas pour essayer de la vivre de manière possédée.
« Je pense qu'il faut vraiment faire la différence entre les jeux vidéo qui rendent esclaves et ceux qui proposent une véritable expérience sensorielle de vie. Pour moi, c'est d'autres manières de raconter des histoires. Ça s'est vraiment mélangé au livre et à ce que je me racontais moi-même dans ma tête, avec les bouts de bois et les cailloux qu'il y avait autour de chez moi »
Après des études de cinéma à Montpellier où il rencontre sa future épouse Capucine, ils intègrent ensemble l’école d’art La Cambre à Bruxelles. Il raconte son expérience contrastée de l'école d'art :
Ca la fout un peu mal de bosser à la caisse du supermarché quand vous êtes artiste dans une école prestigieuse, c'est une image qu'on peut vous renvoyer de manière indicible.
Sa compagne se forme à la photographie tandis que Simon Johannin s’attèle à l’écriture. Ecrit dans son village d’enfance pour photographier le milieu rural, son premier roman L'Eté des charognes paraît aux éditions Allia en 2017. A seulement 23 ans, l’écrivain en herbe reçoit le prix de la Vocation qui confirme la sienne. La jeunesse des marges, motifs dont il a fait son bastion, trouve déjà dans ce roman d’initiation un reflet à la fois punk et lyrique.
Ce n'est pas drôle si on ne va pas mettre un peu le nez dans la crasse !
Regards croisés
Dès le premier roman, Capucine Johannin joue déjà un grand rôle dans sa création car l’écrivain s’est inspiré de son travail photographique et a bénéficié de ses nombreux conseils. Leur collaboration est officialisée avec la publication de son deuxième roman intitulé Nino dans la nuit en 2019 qu’ils ont écrit à quatre mains.
On avait à la fois la même naïveté et en même temps une certaine dureté dans l'expérience qui faisait qu'on s'est aimanté très vite et on a traversé beaucoup de choses ensemble. On n'aurait pas osé faire la même chose si jamais on n'avait pas été tous les deux.
Dans la fiction comme dans la vraie vie, le milieu rural cède la place à la banlieue parisienne. La figure du couple se retrouve dans ce récit fiévreux et crépusculaire. Là encore, textes et images s’entre nourrissent car le couple d’artistes s’est d’une part appuyé sur un travail visuel réalisé en amont, et a d’autre part confié au collectif Contrefaçon la réalisation d’un clip inspiré du livre qui s’intitule Ancilla Domini.
Jepense que pour la plupart des livres, il y a d'autres gens et d'autres regards. Ne serait-ce que l'éditeur ou l'éditrice qui travaille avec nous sur le livre. Tout ça, ce sont des modulations en interne qui rendent le livre autre. J'assume complètement le fait qu'il y ait d'autres mains qui se mettent dedans jusqu'à ce qu'on ait fait un livre complètement à deux. J'aime beaucoup l'émulsion qu'on peut avoir à plusieurs.
Actualité : "Nous sommes maintenant nos êtres chers" de Simon Johannin, Editions Allia, en librairies le 8 octobre 2020.
Présentation : "Alors que les vers courent librement, souvent délestés de leur ponctuation, des émotions intenses traversent la nuit comme des étoiles filantes. Des voyous pas méchants, des jeunes gens pas prêts quoique robustes, se chamaillent pour trouver une place au soleil : "Des nouilles instantanées dans des bacs en plastique / Tous les jours / Un euro cinquante, c’était cher / Il allait plus loin, à meilleur prix". La précarité guette le porte-monnaie et les sentiments avec la même férocité. Les bastons taillent les visages, forgent les caractères. Pourtant, devant le vertige du quotidien, les belles âmes qui peuplent ces poèmes tâchent de ne pas tomber dans les écueils du ressentiment, et s’acharnent à trouver du sens et du plaisir là-dedans. Et l’amour parfois existe, se présente avec fulgurance. Le désir de vivre finit par l’emporter sur la résignation. Loin des clichés romantiques, le style visuel de Simon Johannin fait surgir par flashes des visions de corps furieux et sensuels, qui s’imbibent de substances avant de s’écraser avec fracas contre le macadam.
Nous sommes maintenant nos êtres chers pose un regard lucide et sensible sur une époque sinistrée où la passion jaillit malgré tout avec éclat." Editions Allia.
Sons diffusés pendant l'émission :
- Jean Genet lire un extrait de son “Journal du voleur" publié en 1964.
- Grisélidis Réal répond aux questions de Frank Jotterand dans le reportage de La vie littéraire pour la RTS.
- "Ancilla domini" du groupe Contrefaçon, morceau qui a été écrit pour accompagner Nino dans la nuit de Simon Johannin.
- Albert Cossery dans un entretien accordé au journaliste Pierre-Pascal Rossi sur la RTS en 1991.