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Les éboueurs en grève à Marseille
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis jeudi 23 les agents de collecte et de nettoyage de la métropole de Marseille sont en grève pour protester contre l’augmentation des heures de travail et la précarisation de leurs conditions de travail. Une mobilisation déterminée qui démontre toute la colère des travailleurs et travailleuses, en première ligne face au covid et qui subissent aujourd’hui le mépris du gouvernement.
Depuis jeudi dernier les agents de collecte et de nettoyage de la métropole de Marseille sont en grève pour protester contre l’augmentation des heures de travail.
La métropole Aix-Marseille Provence a dévoilé son intention d’augmenter les heures de travail des agents de collecte. Cette mesure intervient dans le cadre de l’application par les collectivités territoriales de la loi de transformation de la fonction publique votée 2019 et devant s’appliquer au 1er janvier 2022 . Elle prévoit d’imposer le passage à 35 heures par semaine - soit 1 607 heures par an - à tous les agents.Se cachant derrière la possibilité d’une réduction de 5% de la durée légale pour prendre en compte la pénibilité des postes, la métropole propose en réalité une forte augmentation de la durée de travail.Si les agents travaillent actuellement 1 486 heures par an, avec l’application de la réforme, la métropole prévoit une augmentation de la durée de travail à 1 530 heures par an, soit 28 jours de plus pour les agents de Marseille. Afin de réaliser cette augmentation des heures de travail, la métropole entend supprimer tous les jours compensateurs, faire monter le temps de travail journalier à 6h42 et mettre fin aux heures supplémentaires. Comme nous l’explique Véronique Dolot, coordinatrice CGT des services de collecte : « La métropole souhaite encore dégrader les conditions de travail des agents pour faire des économies ».
Cette grève des éboueurs marseillais est en partie inédite car elle mobilise pour la première fois l’ensemble des territoires couverts par les agents de collectes sur la métropole, mais n’est pas la première,et rappelle qu’il y a an les éboueurs étaient déjà en grève face à l’harcèlement de leur direction. Bien que motivée par des raisons différentes que la mobilisation de décembre 2020, cette grève souligne à nouveau le mépris à l’égard de travailleurs qui étaient « la seconde ligne » face à la pandémie et ont tenu à bout de bras la société. Il s’agit cette fois du mépris de la part de la métropole et du gouvernement. La syndicaliste CGT explique ainsi qu’en « demandant de négocier l’augmentation de la durée de travail » ils demandent en réalité "de négocier la diminution de l’espérance de vie des éboueurs ». Pour elle, "aucune organisation syndicale ne devrait discuter, c’est une ligne rouge à ne pas franchir ».
Elle nous décrit des conditions de travail bien loin du mythe des fonctionnaires privilégiés entretenu par les médias : « les salaires des fonctionnaires des agents territoriaux n’ont pas augmenté depuis 20 ans, après 4 heures de tournées si les agents font des heures supplémentaires ce n’est pas par loisir, c’est par nécessité ». Elle nous explique aussi que les agents territoriaux de collecte des déchets ont trois ans d’espérance de vie de moins que les autres fonctionnaires. Pour Véronique Dolot ce que propose la métropole peut revenir jusqu’à 2 heures d’augmentation de la durée de travail par jour : « le temps de tournée doit passer à 5h40 par jours là où [les collègues] font 3h30, 4h [dans les conditions actuelles], ils sont déjà fracassés : à 30 ans les agents sont dans états physique terrible ».
Selon l’INRS, le nombre d’accidents du travail dans le traitement des déchets ménagers est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Un quotidien difficile, aggravé avec la crise sanitaire, car les agents de collecte et de nettoyage brassent ordures et bactéries, souvent avec du matériels insuffisant pour le protéger ce que les éboueurs de Paris dénonçaient déjà il y a quelques mois.
Des conditions de travail difficiles auxquelles s’ajoute l’absence de soins : « à la métropole il n’y a pas de médecin du travail, par conséquent certains agent territoriaux n’ont pas de suivi médical depuis 2011 ou même 2008 ». Ceci alors même que la pénibilité de ce travail nécessite un suivi important, jusqu’à deux visites par an. Face aux demandes des syndicats de recrutement « la métropole ne fait rien si ce n’est prendre des engagements avec des entreprises privées ». Pire encore, la métropole met sur la table une augmentation de la durée du travail qui ne peut qu’empirer les conditions de travail des agents territoriaux.
Une situation qui illustre tout le mépris du gouvernement et de la métropole envers les travailleurs et travailleuses qui ont été en deuxième ligne, qualifiés de « héros » durant la crise sanitaire. Pour autant, les éboueurs de la métropole marseillaise relèvent la tête depuis jeudi dernier, avec une grève que Véronique Dolot qualifie d’historique, « pour la première depuis la création de la métropole les agents des 6 territoires qui bougent comme un seul homme, près de 3 600 agents sont mobilisés et se réunissent en AG ». A l’image de la coordination qui est en train d’émerger entre Transdev, SNCF et RATP contre l’ouverture à la concurrence du rail à Paris, ou encore la grève victorieuse des travailleur du nettoyage à Jussieu, la rentrée est marquée par des phénomènes de mobilisations dans les secteurs issus de la deuxième ligne, secteurs précaires du nettoyage et des services qui ont travaillé pendant le covid et subissent aujourd’hui le retour à la normale. Alors que la crise sanitaire a montré que la société tournait notamment grâce aux travailleurs des transports, du nettoyage et des services publics, ces derniers sont désormais confrontés au gel de leurs salaires quand les prix ne cessent de grimper , et sont menacés par des réformes qui détruisent leur statut et tirent leurs conditions de travail vers le bas.
Comme le souligne justement la CGT métropole Aix Marseille Provence, seule la construction d’un rapport de force peut faire plier la métropole. Les éboueurs semblent être déterminés dans ce sens, alors que la grève commence à s’étendre à d’autres communes de l’agglomération, comme Salon-de-Provence, Aubagne ou Istres. Dans ce contexte, il est central de soutenir les grévistes, et plus largement de revendiquer la hausse des salaires et la fin des lois de destruction du service public.