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Pourquoi les inégalités d’espérance de vie augmentent-elles ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Esprits animaux: Pourquoi les inégalités d’espérance de vie augmentent-elles ?
Les inégalités en termes d’espérance de vie ont récemment eu tendance à augmenter dans les autres pays développés (Case et Deaton, 2015 ; Chetty et alii, 2016 ; Currie et Schwandt, 2016 ; Hederos et alii, 2017). Par exemple, parmi les hommes, aux Etats-Unis comme au Danemark, les plus riches ont environ huit années en plus d’espérance de vie à 40 ans que les plus pauvres (cf. graphique). Toujours parmi les hommes, l’écart d’espérance de vie à 40 ans entre les plus riches et les plus pauvres s’est creusé de 1,7 an aux Etats-Unis et de 0,9 an au Danemark entre 2001 et 2014. Au cours de cette période, ce même écart parmi les femmes s’est creusé de 1,8 an aux Etats-Unis, mais est resté constant au Danemark.
Pour expliquer le creusement des inégalités d’espérance de vie, Gordon Dahl, Claus Thustrup Kreiner, Torben Heien Nielsen et Benjamin Ly Serena (2021) l'ont décomposé entre, d’une part, les tendances de mortalité différentielles entre riches et pauvres et, d’autre part, une tendance de mortalité commune. Cette dernière affecte les inégalités d’espérance de vie en raison des différences en termes de « survivabilité » entre riches et pauvres. Celle-ci mesure la probabilité de survivre jusqu’à un âge donné multiplié par le nombre d’années restantes attendues après avoir survécu jusqu’à cet âge. Une personne bénéficie seulement d’une réduction du taux de mortalité spécifique à un âge si elle survit jusqu’à cet âge (survivabilité ex ante) et le bénéfice est le nombre d’années à vivre supplémentaires attendues après (survivabilité ex post).
Ainsi, si les inégalités d’espérance de vie augmentent, cela peut s’expliquer par un creusement des différences en termes de taux de mortalité entre riches et pauvres, ce qui est par exemple le cas si les progrès médicaux profitent davantage aux riches qu’aux pauvres. Mais elle peut également s’expliquer par le fait que les riches aient une plus forte survivabilité en raison de taux de mortalité initiaux plus faibles. Par conséquent, l’écart d’espérance de vie entre riches et pauvres peut très bien s’accroître alors même que l’écart entre taux de mortalité n’a pas changé, voire a décliné.
Dahl et ses coauteurs estiment qu’aux Etats-Unis la moitié de la hausse des inégalités d’espérance de vie pour les hommes âgés de 40 ans est due aux plus fortes réductions des taux de mortalité pour les riches que pour les pauvres, alors que l’autre moitié est due à des écarts dans leur survivabilité. Pour les hommes danois, le creusement des inégalités d’espérance vie s’explique entièrement par la moindre survivabilité des pauvres. Pour les femmes, la survivabilité a joué un rôle similaire dans les deux pays.
Dahl et ses coauteurs poursuivent ensuite leur analyse en distinguant quatre catégories de décès : les maladies cardiovasculaires, les cancers, le mode de vie (tabagisme, alcoolisme et obésité) et d’autres causes. Ils estiment que le récent creusement des inégalités de taux de mortalité entre riches et pauvres due aux maladies liées au mode de vie explique à peine la hausse des inégalités en termes d’espérance de vie. Par contre, le nombre de morts par arrêt cardiaque a fortement baissé. Cette baisse a bénéficié aux riches et plus encore aux pauvres, mais elle a rendu les différences initiales en termes de mortalité liée aux modes de vie plus saillantes : les inégalités d’espérance de vie se sont creusées, d’une part, parce que les plus pauvres ont en plus de chances de mourir de problèmes liés au mode de vie avant de bénéficier de la réduction de la mortalité cardiovasculaire (survivabilité ex ante) et, d’autre part, parce que ceux qui survivent gagnent moins d’années à vivre en raison de la plus forte mortalité liée aux modes de vie à un âge ultérieur (survivabilité ex post)
En définitive, Dahl et ses coauteurs en concluent que les tendances suivies par le taux de mortalité peuvent constituer un mauvais signal pour la lutte contre les inégalités d'espérance de vie : les baisses de taux de mortalité peuvent conduire à une hausse des inégalités d'espérance de vie, alors même qu'elles bénéficient aux pauvres
Références