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Le président péruvien Pedro Castillo congédie son aile gauche

Pérou

Lien publiée le 9 octobre 2021

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Le président péruvien Pedro Castillo congédie son aile gauche – Libération (liberation.fr)

Le chef de l’Etat a forcé à la démission le Premier ministre marxiste-léniniste Guido Bellido, et nommé à sa place Mirtha Vásquez, réputée modérée et sensible aux questions environnementales.

La nouvelle Première ministre du Pérou s’appelle Mirtha Vásquez, c’est une militante de l’environnement et des droits humains de 46 ans, ancienne présidente du Congrès. Sa nomination mercredi par le président Pedro Castillo est perçue comme un geste envers l’aile modérée des forces de gauche qui le soutiennent au gouvernement. Elle remplace Guido Bellido, 42 ans, issu de la gauche radicale, qui ne sera resté que 69 jours en poste.

Pendant ces deux mois, Bellido a suscité de fortes tensions avec le Parlement, dominé par l’opposition de droite, mais aussi avec son propre gouvernement. Le choix de Pedro Castillo en juillet était interprété comme une concession à Perú Libre, le parti dont il portait les couleurs lors de la campagne présidentielle, sans en être lui-même adhérent. Vladimir Cerrón, le fondateur et idéologue de Perú Libre, une formation de gauche radicale alignée sur l’axe Cuba-Venezuela, était même soupçonné d’agir comme un président dans l’ombre.

Le départ de Guido Bellido est un limogeage en bonne et due forme : c’est à la demande du président qu’il a présenté sa démission, entraînant automatiquement celles de tous les ministres. Une conférence de presse surréaliste a suivi. «Aujourd’hui, le président m’a demandé de présenter ma lettre de démission et je me suis immédiatement conformé à cette demande», a déclaré l’éphémère chef du gouvernement, ajoutant qu’il ignorait «quelles sont les raisons» qui ont amené Pedro Castillo à le démettre.

Instabilité politique

Pourtant, les motifs de friction entre les deux têtes de l’exécutif n’ont pas manqué. L’incident le plus récent est survenu le 26 septembre, quand Bellido a menacé de nationaliser l’immense champ de gaz naturel de Camisea, l’un des plus importants d’Amérique du Sud, si le consortium international (à capitaux américains, sud-coréens, algériens, argentins et espagnols) chargé de son exploitation n’acceptait pas de renégocier la répartition des bénéfices. Inquiet de ces propos tenus sans concertation, et propres à faire fuir de futurs investisseurs étrangers, Pedro Castillo rectifiait le tir sur Twitter le jour même : «Toute renégociation se fera dans le strict respect de l’Etat de droit et en garantissant les intérêts nationaux. L’Etat et le secteur privé travaillent ensemble pour un Pérou meilleur.»

Mirtha Vásquez, jusqu’à présent parlementaire du groupe de gauche Frente Amplio, a présenté un gouvernement avec cinq femmes sur 19 portefeuilles, contre deux seulement auparavant. Les ministres les plus radicaux disparaissent. Les plus modérés, comme Pedro Francke, chargé de l’Economie, ou Oscar Maúrtua, aux Affaires étrangères, conservent leurs postes.

La victoire de Pedro Castillo a enfin été proclamée le 20 juillet, un mois et demi après le second tour de l’élection présidentielle, face à la candidate de la droite populiste Keiko Fujimori. Sa marge était de quelques dizaines de milliers de voix. Le brusque changement de Premier ministre n’est pas de bon augure dans un pays abonné à l’instabilité politique. Le Pérou a connu trois présidents différents en une seule semaine, en novembre dernier. Et sept des dix précédents dirigeants du pays ont été condamnés, à l’instar de l’ancien président Alberto Fujimori, ou font l’objet d’une enquête pour corruption.