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Mobilisation des sans-facs de Nanterre, un combat juste

étudiant.e.s étudiants Université

Lien publiée le 12 novembre 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Mobilisation des sans-facs de Nanterre, un combat juste – Libération (liberation.fr)

Un collectif d’enseignants et personnels de l’éducation apporte son soutien aux sans-facs et militants étudiants qui occupent depuis le 27 octobre les bureaux de la présidence de l’université Paris-Nanterre.

Depuis début septembre, ils et elles ont engagé une mobilisation pour inscrire des étudiant·e·s resté·e·s sans affectation à l’université. Chaque année plusieurs milliers d’étudiant·e·s se voient refuser le droit élémentaire de pouvoir étudier, à cause de la sélection mise en place à l’entrée de l’université. Cette sélection touche en premier lieu les étudiant·e·s issu·e·s des classes populaires.

Cette sélection est le résultat d’une politique de pénurie budgétaire qui touche l’enseignement supérieur, au même titre que l’ensemble des services publics.

Le combat des enseignant·e·s mobilisé·e·s ces dernières années, de la grève du bac à celle des E3C, a toujours été mené à la fois contre les réformes Blanquer et contre Parcoursup, qui en mettant en place la sélection à l’université a vidé le bac de sa première fonction : être le premier grade universitaire ouvrant la porte de l’enseignement supérieur.

Une fois le bac vidé de son sens, la porte était grande ouverte à la casse de ce diplôme national et du lycée public.

Le droit inaliénable à étudier pour toutes et tous

Le combat des sans-facs et de leurs soutiens a donc toujours été le nôtre, c’est celui du droit à l’éducation pour toutes et tous, celui du refus de la sélection sociale, celui d’une répartition des richesses en fonction des besoins de la majorité de la population. Alors que le gouvernement a distribué 500 milliards d’euros au patronat pendant la crise sanitaire, il refuse d’octroyer les 20 milliards nécessaires sur 10 ans pour faire face à l’augmentation du nombre d’étudiant·e·s.

Alors que nous sommes plus d’un mois après la rentrée universitaire et que l’action d’occupation a débuté depuis plus de 5 jours, la présidence de l’université de Nanterre refuse toujours de s’engager à inscrire les 61 étudiant·e·s dont les dossiers restent en souffrance. Elle met en avant le manque de places comme motif de ce refus. L’université de Nanterre accueille plus de 30 000 étudiant·e·s. Il est faux d’affirmer que 61 personnes supplémentaires feraient exploser la capacité de fonctionnement de cette université.

La pénurie budgétaire réelle qui frappe l’ensemble des universités ne peut pas être combattue en acceptant de sélectionner les étudiant·e·s. Bien au contraire, elle ne peut se combattre qu’en réaffirmant le droit inaliénable à étudier pour toutes et tous. Elle se combat en refusant de voter ces budgets d’austérité dans les conseils d’administration. Comme dans le premier et le second degré, avec les combats pour l’ouverture de classes supplémentaires, pour l’augmentation des DHG, les étudiant·e·s et les personnels doivent se battre dans le supérieur pour une augmentation des budgets et des places à l’université.

Le président de l’université de Nanterre a le pouvoir d’inscrire ces 61 étudiant·e·s restant·e·s dans son université et d’ainsi participer en acte à ce combat pour le droit à l’éducation pour toutes et tous.

Nous, enseignant·e·s et personnels de l’éducation, soutenons les sans-facs et leurs soutiens dans cette action d’occupation jusqu’à la satisfaction de la revendication de l’inscription des dossiers restants.

C’est pourquoi nous appelons, en tant que personnels de l’éducation et membres de la communauté éducative, la présidence de l’université de Nanterre, à prendre ses responsabilités pour trouver une issue rapide à ces problèmes d’inscriptions.

Premiers signataires : Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS ; Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie ; Ludivine Bantigny, historienne, université de Rouen-Normandie ; Laurence De Cock, historienne, enseignante, université Paris-Diderot ; Frédéric Grimaud, professeur des écoles, chercheur au Chantier Travail du SnuiPP-FSU ; Ugo Palheta, maître de conférences, université de Lille ; Véronique Decker, directrice d’école retraitée ; Rodrigo Arenas, ex co-président de la FCPE nationale ; Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Educ’action ; Kévin Le Tétour, Biatss, co-secrétaire fédéral Sud Education.

Premières signatures collectives CGT Educ’action (Union nationale des syndicats de l’Education nationale, UNSEN-CGT), Fédération Education & Recherche de la CNT-SO, Fédération Sud Education, CGT Educ’action 92, Sud Education 75 et 92, Union départementale CGT 92 et 94, CGT Educ’action 13, 33, 75, 80, 95, 94, CGT Educ’action Aquitaine, Clermont-Ferrand et Reims, Emancipation tendance intersyndicale, Comité de soutien aux 4 de Melle, CNT-SO EPICS-FP Aquitaine

Retrouvez tou·te·s les signataires de ce texte : https://vu.fr/signataires-tribune-sans-facs