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Guadeloupe: la situation devient insurrectionnelle, l’Etat impose le couvre-feu
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
"La situation est quasiment insurrectionnelle", selon un député local
Olivier Serva, député LREM de Guadeloupe, a alerté sur la situation de l'île qu'il a qualifié de "grave", vendredi sur franceinfo. La Guadeloupe est secouée des blocages et des manifestations contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale.
Le député LREM de Guadeloupe Olivier Serva, lors d'une session de questions au gouvernement, le 23 mars 2021 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)
"Il faut tenir compte de la réalité et des spécificités" de la Guadeloupe, a plaidé sur franceinfo vendredi 19 novembre le député LREM de Guadeloupe Olivia Serva, après que le préfet a annoncé la mise en place d'un couvre-feu de 18 heures à 5 heures jusqu'au 23 novembre. Depuis cinq jours, l'île d'Outre-mer est en proie à des manifestations et des violences liées à une grève illimitée pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants. Olivier Serva appelle le Premier ministre Jean Castex à "échanger pour des solutions différenciées, adaptées, intelligentes et concertées".
franceinfo : Ce couvre-feu est-il nécessaire en Guadeloupe ?
Olivier Serva : Il est nécessaire que l'État, au plus haut niveau, entende la souffrance et l'inquiétude des Guadeloupéens. La situation est grave. (...) En août, j'avais voté contre cette loi sur le pass sanitaire et l'obligation vaccinale parce que, pour la Guadeloupe, le taux de vaccination conduit à l'idée que nous ne pouvons appliquer en l'état cette obligation vaccinale pour les soignants. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait la sourde oreille jusqu'à maintenant. Il faut que l'État entende cette problématique parce que la situation est quasiment insurrectionnelle. C'est pour cela que je viens, avec les six autres parlementaires de l'île, d'écrire au Premier ministre pour lui demander une rencontre. Pourquoi existe-t-il une médiation en Martinique et pas en Guadeloupe ? Pourquoi laissons nous pourrir cette situation ? Pourquoi ne pas demander aux soignants de faire un test PCR toutes les 72 heures pour s'assurer qu'ils soient négatifs ? Aujourd'hui, nous avons des barrages, des hommes et des femmes qui perdent leur outil de travail, qui risquent leur vie, qui ne peuvent pas se faire soigner. Ceci se fait sur le dos de la santé des Guadeloupéens. (...)
Pourquoi cette loi est-elle inapplicable ?
Tout simplement parce qu'aujourd'hui, la quantité de personnes vaccinées est insuffisante. En Guadeloupe, il y a des gens qui ne sont pas vaccinés et qui sont des soignants. Le système de santé ne peut pas fonctionner sans eux. Que la vaccination soit la meilleure solution, d'accord, mais on ne va pas appliquer bêtement et méchamment une situation qui ne fonctionne pas en Guadeloupe. Aujourd'hui, notre pays est à feu et à sang. Il faut à un moment donné tenir compte de la réalité et des spécificités. Nous sommes sur une île, nous avons une histoire et un vécu ainsi que des réactions différentes. C'est un fait et personne ne pourra contraindre plutôt que convaincre.
Comment expliquez-vous ces réticences face aux vaccins en Guadeloupe ?
Il y a plusieurs raisons. Tout d'abord, il y a l'affaiblissement de la parole publique et de l'autorité publique de l'État. Pourquoi ? Nous avons vécu le scandale du chlordécone avec l'État qui, il y a une vingtaine d'années, nous a dit que cet insecticide ne poserait aucun problème. Finalement, cette molécule a empoisonné nos terres, nos mères et donné des cancers. Cela a créé des malformations pour 600 ans. C'est une expérience qui conduit à une méfiance de la parole de l'État. Ensuite, nous avons subi pour la plupart d'entre-nous l'esclavage colonial. Moi, je suis vacciné et j'ai toujours appelé ceux que j'aime à se faire vacciner. Pourtant, le fait est qu'il y a certaines personnes qui ne veulent pas se vacciner. Ce sont des maillons essentiels en Guadeloupe pour le système de santé. Nous demandons donc au Premier ministre qu'il puisse échanger avec nous, que nous envisagions des solutions différenciées, adaptées, intelligentes et concertées.
Mobilisation contre le pass sanitaire : le préfet de Guadeloupe instaure un couvre-feu dès ce soir en raison d'"actes de vandalisme"
Le préfet Alexandre Rochatte dit tenir compte des "incendies de biens publics, barrages sur les routes, jets de pierres sur les forces de l'ordre, tirs de mortier" commis dans le cadre des manifestations débutées il y a cinq jours.
Le préfet de Guadeloupe a décidé d'instaurer un couvre-feu à partir de 18 heures (23 heures à Paris), vendredi 19 novembre, jusqu'à 5 heures du matin le lendemain. Cette décision a été prise en raison "des mouvements sociaux en cours et des actes de vandalisme", : style="box-sizing: inherit; margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-variant-numeric: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-weight: 400; font-stretch: inherit; line-height: inherit; font-family: -apple-system, system-ui, -apple-system, "Segoe UI", Roboto, Ubuntu, Cantarell, "Noto Sans", sans-serif, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, verdana, sans-serif; font-size: 18px; vertical-align: baseline; color: rgb(35, 35, 35); letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255);" target="_blank">précise un communiqué. Le préfet Alexandre Rochatte dit tenir compte des "incendies de biens publics, barrages sur les routes, jets de pierres sur les forces de l'ordre, tirs de mortier", et interdit également la vente d'essence en jerrican dans le cadre de cette mesure décidée sans limitation de date.
La mobilisation lancée il y a cinq jours par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers. Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, a annoncé l'ouverture de deux enquêtes pour "dégradation par incendie en bande organisée et vols avec dégradation en bande organisée", concernant "des attaques de magasins", dont cinq bijouteries pillées à Pointe-à-Pitre.
Le gouvernement avait déjà haussé le ton : style="box-sizing: inherit; margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; font-stretch: inherit; line-height: inherit; font-family: inherit; font-size: 18px; vertical-align: baseline; color: rgb(35, 35, 35);" target="_blank">en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes. Ces renforts seront sur place "dans les prochains jours", ont annoncé les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l'Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant "avec la plus grande fermeté les violences qui se sont déroulées ces dernières heures en Guadeloupe".
Après une nuit de jeudi à vendredi particulièrement violente, les écoles sont restées fermées vendredi et, en raison de très nombreux barrages routiers, l'activité tourne au ralenti. Devant le CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer restent les ambulances. Les centres de dialyse de la Guadeloupe ont d'ailleurs alerté sur "un danger de mort" pour près de 800 patients dont les barrages pourraient empêcher l'accès aux soins.
"Nous sommes livrés à nous-mêmes" : au-delà de la vaccination, les grévistes de Guadeloupe dénoncent leurs conditions de vie
La Guadeloupe entame vendredi son cinquième jour de grève illimitée contre l'obligation vaccinale des soignants et le pass sanitaire. Une mobilisation qui divise la population mais qui est surtout révélatrice de problèmes plus profonds.
La grève générale illimitée se poursuit en Guadeloupe : pour le cinquième jour consécutif, des blocages sont prévus sur les routes du département d'Outre-mer, pour protester contre l'obligation vaccinale des soignants et le pass sanitaire. Ainsi, des rangées de pneus, une vieille machine à laver, des troncs d'arbres ou des branches se trouvent parfois entassés sur une route, comme celle du Petit Havre, près du Gosier. Ici, les automobilistes se sont retrouvés piégés pendant quelques heures, face à ce barrage de fortune.
"Je suis éducateur et je m'occupe d'enfants handicapés. Je ne vous dis pas la galère !", peste Denis, qui tente d'aller au travail au volant de sa voiture grise. Il voit rouge : "Je suis contre le vaccin mais je suis aussi contre le fait qu'on bloque la population", enrage-t-il face aux manifestants, qui sont arrivés au petit matin pout tout mettre en place.
Valérie, elle, est bloquée dans sa voiture depuis 6 heures du matin. À côté d'elle, sur le siège passager, un gros pack d'eau est posé. Une précaution pour celle qui se souvient de la grève générale de 2009. "Les prémices de cette grève sont très semblables à ceux qu'on a connus à l'époque", glisse-t-elle. Cette année-là, des blocages interminables avaient paralysé la Guadeloupe pendant 44 jours. Valérie craint de revivre la même chose.
Coupures d'eau et d'électricité, ordures qui s'entassent...
Tenir le plus longtemps possible cette grève illimitée, c'est précisément ce que veulent les manifestants. "Le combat qu'on mène, c'est pour toute la Guadeloupe", justifie François, l'un d'eux. Entre les rangées de pneus, ils se disent déterminés et redisent encore et toujours leur rejet de la vaccination. "Je dis à tous les Guadeloupéens de ne pas prendre le vaccin. C'est un poison !"
Mais la mobilisation ne se résume pas seulement au refus de la vaccination. C'est en réalité tout un ensemble de problématiques sociétales et économiques qui secouent la Guadeloupe. "Dans ce quartier, il n'y a pas d'électricité ni d'éclairage public depuis six mois. Depuis des années, il y a des coupures d'eau pendant parfois une semaine. Il y a aussi le problème du ramassage des ordures : les gens vivent dans la saleté", dénonce Axel, un habitant du quartier.
Les manifestants anti-obligation vaccinale barrent les routes de bric et de broc en Guadeloupe, le 18 novembre 2021. (LAURENT MACCHIETTI / RADIO FRANCE)
Autant de problématiques quotidiennes qui s'ajoutent à des difficultés économiques importantes. "Nous vivons dans la pauvreté. Il y a 35 % de chômeurs ici, beaucoup de gens au RSA et énormément de misère matérielle." Il affirme qu'en parallèle, "l'impôt foncier a augmenté de 1281 %". Et résume : "C'est invivable ! Et en face, l'État n'existe pas. Nous sommes livrés à nous-mêmes."
Quand la police arrive avec des engins pour libérer l'accès, quelques heures après le début du blocage, François glisse, beau joueur : "C'est le jeu !" Si les manifestants laissent faire sans affrontements, c'est parce qu'ils reviendront dans quelques heures pour bloquer une nouvelle fois l’axe routier. "Tant que monsieur Macron ne comprendra pas !, prévoit François. Même les Français en métropole en ont ras-le-bol de lui ! On va lui donner un coup de vaudou", promet-il.