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    Pour les fêtes, offrez et jouez engagé !

    Lien publiée le 19 décembre 2021

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Pour les fêtes, offrez et jouez engagé ! - Basta!

    img_20211127_202140.jpg.webp (960×540) Pour jouer avec ses proches ou pour offrir, basta! vous livre quelques idées de jeux engagés, pour petits et grands, testés par la rédaction. Liste non-exhaustive.

    Héroïnes, « le jeu 100 % féminin où les hommes sont tolérés »

    Le parti-pris est simple. Les femmes sont souvent invisibilisées des grands récits historiques et nationaux, des luttes ou encore de l’espace public. « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».

    Dans Héroïnes, c’est tout l’inverse. Il n’y a que des femmes. Des militantes, des écrivaines, des artistes, des politiques, des scientifiques… De très connues (Simone de Beauvoir, Dalida…) à d’autres dont les noms sont moins évocateurs, toutes sont des héroïnes et sont classées en sept « familles » : Les Effacées, Les Féministes, Les Guerrières, Les Puissantes, Les Révoltées, Les Icônes, Les Pionnières.

    But du jeu : Il s’agit de réussir à obtenir cinq cartes de femmes appartenant à la même famille. Le concept, lui, est un mélange de Trivial Pursuit, de Times Up, de jeu des sept familles et d’originalité. Les cartes sont réparties en six paquets, chacun correspondant à un des défis à réaliser pour remporter la fameuse carte. Vous lancez un dé. Le chiffre vous indique le paquet dans lequel vous devez piocher votre carte, et ainsi le défi qui lui est associé. Si vous le réussissez, vous gardez la carte et l’héroïne et sa famille qui lui sont associées. Si vous échouez, c’est au joueur suivant de jouer. Le premier ou la première ayant réussi à gagner cinq cartes appartenant à la même famille remporte la partie.

    Les plus : La vraie force d’Héroïnes se situe dans la qualité des défis proposés. Simple question/réponse, mime ou encore trois mots donnés par les autres joueurs pour trouver la personne, ils sont diversifiés, bien pensés, interactifs et parfois très drôles. À basta!, on a un petit faible pour le « Dico » qui offre des situations cocasses et hilarantes. Tous les joueurs doivent écrire la biographie d’une femme dont ils n’ont, la plupart du temps, aucune idée de qui elle est. Ensuite, toutes les biographies sont lues (dont la véritable, écrite sur une carte) et le joueur doit trouver laquelle est la vraie. Le choix n’est pas toujours évident, loin de là !

    L’objectif initial est doublement rempli : on apprend à connaître de très nombreuses femmes que l’histoire a reléguées au second plan, dans une ambiance bienveillante, conviviale et amusante. Les côtés parfois monocordes et monotones des jeux de culture générale sont ici, grâce à la diversité et au dynamisme des défis, totalement absents. Une fois la prise en main du jeu réussie, celui-ci prend une tournure plus stratégique grâce à l’utilisation des pouvoirs qui sont conférés à certaines cartes. Bref, peu importe votre genre, vous ne vous ennuierez pas !

    Les moins : Il n’y en a pas beaucoup, sauf deux obstacles inhérents à tout jeu de culture générale. L’âge, déjà. Héroïnes n’est pas un jeu pour enfant. Il est indiqué qu’on peut y jouer à partir de 12 ans. Malgré tout, nous préconisons plutôt un usage à partir de 15/16 ans pour que tout le monde s’amuse. Le nombre de cartes, ensuite. Si elles sont assez nombreuses, après une dizaine de parties, on commence à retomber sur les mêmes figures assez régulièrement, ce qui rend le jeu moins divertissant.

    Infos pratiques : Héroïnes est disponible dans une liste de librairies et magasins disponible ici et sur Internet ici. 32 euros.

    Antifa, le jeu

    Marre des exactions et agressions de l’extrême droite, vous avez envie de vous engager dans la lutte antifasciste ? Ce jeu est fait pour vous. Édité par Libertalia et imaginé par le média antifasciste La Horde, il vous permet de constituer un groupe antifa qui devra organiser des actions pour lutter contre l’extrême droite.

    On est assez loin du Monopoly et de ses valeurs capitalistiques. Ici, on joue, on organise et, parfois, on prend même des risques d’arrestation ou de procès. Ce jeu de simulation se veut au plus près de la réalité d’un groupe militant. La disponibilité, la trésorerie, la météo, les compétences des membres sont autant de facteurs à prendre en compte pour lutter au mieux contre l’extrême droite.

    But du jeu : vous êtes un groupe antifasciste composé de deux à six militants et de sympathisants (en fonction du nombre de joueurs). Chaque mois, trois évènements surviennent : des manifs anti-avortement, des descentes de groupes violents dans des rassemblements antiracistes ou dans des bars antifascistes… Vous devez alors organiser des actions pour y faire face : table de presse, podcast, concerts de soutien. Chacune étant plus ou moins risquée, difficile à réussir et à organiser en fonction des contraintes de ressources. Il ne faut pas non plus voir trop grand et éviter le surmenage en n’organisant rien.

    À la fin du mois, on dresse le bilan du déroulement des actions en fonction des circonstances et des imprévus. Leur réussite (ou leur échec) impacte le moral du groupe. Si à la fin de la période de jeu, le moral est bon, vous avez gagné. Si le moral est bas, vous avez perdu et pouvez aller jusqu’à auto-dissoudre le groupe.

    Les plus : Ce jeu de simulation est coopératif et non compétitif. Il permet aux joueurs de progresser et d’avancer ensemble tout en étant assez complexe et subtil pour que cette coopération soit utile. Chacun a des compétences à mettre au service du collectif, on se serre les coudes. Dans un paysage politique marqué par la montée de l’extrême droite, Antifa le jeu à l’atout d’arriver au moment opportun.

    Les moins : C’est compliqué, un peu trop parfois. On a pris plus de deux heures à lire et à comprendre les règles, puis à les expliquer aux autres testeurs. En voulant s’approcher au plus près de la réalité, Antifa le jeu tombe quelquefois dans l’excès de réalisme, faisant perdre de la fluidité au jeu au détriment de l’amusement. Malgré tout, une fois les règles bien intégrées, les nombreuses possibilités offertes permettent aux joueurs de s’améliorer de partie en partie. Il faut donc avoir envie d’y jouer et de s’y investir pleinement. Un peu comme dans la vraie vie ! D’ailleurs, dans le descriptif, les créateurs assument l’idée que ce jeu est également un « outil de formation ». Sur ce point, le pari est réussi. Comme le résume un de nos testeurs qui a appartenu pendant plusieurs années à un groupe antifasciste : « C’est comme dans la vraie vie. Un groupe militant c’est du fun, mais surtout de l’organisation et certains trucs relou à régler. »

    Infos pratiques : Antifa le jeu est disponible dans de nombreuses librairies et boutiques spécialisées. Il est aussi disponible sur Internet ici. 30 euros.

    Les défis nature de Bioviva

    Dans ce jeu de bataille amélioré, il s’agit de parier sur les points forts et faibles de la faune et de la flore, animaux ou plantes. Tous les joueurs ont leurs cartes devant eux, face cachée.

    Le joueur qui démarre la manche regarde la première carte de sa pile et choisit la caractéristique de l’animal qu’il estime être la plus forte, sa taille, son poids, etc. Les autres joueurs dévoilent ensuite leur première carte : celui ou celle qui a la valeur la plus forte dans la caractéristique choisie remporte la manche et prend la main pour le prochain tour.

    But du jeu : À la fin de chaque tour, celui qui remporte l’affrontement gagne les cartes qu’il a battues. Comme dans une bataille, le but de ces défis nature est de réussir à collecter le plus de cartes possible et donc d’en dépouiller les joueurs adverses.

    Les plus : On découvre des animaux et plantes et leurs caractéristiques en jouant. En effet, chaque carte est accompagné d’un petit descriptif assez bien fait. Des points de couleurs (vert, jaune, orange et rouge) y sont même dessinés pour indiquer le degré de menace qui pèse sur l’espèce en question. Et donc éveiller les plus jeunes à la préservation de la biodiversité. On peut bien sûr y jouer à divers âges, entre générations. Le jeu est pratique à transporter et les parties sont assez rapides (une vingtaine de minutes). Idéal, par exemple, pour des longs trajets. Cerise sur le gâteau, il est fabriqué en France et éco-conçu (encres à base végétale, papier et carton labellisés FSC, pas de plastique, pas de piles).

    Les moins : pour pouvoir jouer, il faut savoir bien lire, et maîtriser les chiffres et ordres de grandeur. Donc sept ans, l’âge indiqué sur la boîte, c’est un peu juste. On peut toujours se faire aider par les plus grands (ou faire travailler sa mémoire).

    Infos pratiques : 8,99 euros le jeu de cartes. Disponible sur Internet ici mais aussi dans plein d’autres boutiques spécialisées ou grandes enseignes. Bioviva propose plusieurs autres jeux pour sensibiliser à l’écologie, comme Climat Tic Tac ou La famille zéro déchets.

    Junta

    Marre de ce président arrogant à la solde de la finance ? Indigné.e que le ministre de l’Intérieur accapare tout le budget pendant que le peuple crie famine ? Il est plus que temps d’envisager une révolution contre ce gouvernement corrompu... et de vous enrichir à votre tour.

    Telle est la trame du jeu de plateau Junta (prononcer à l’espagnol), où vous jouez une influente famille au sein d’une république bananière qui a pour seul objectif d’accroître sa fortune. Le jeu, réédité à maintes reprises, a été créé à la fin des années 1970 à une époque où coups d’État, impérialisme étasunien et guérillas enflamment l’Amérique latine.

    But du jeu : ¡ Viva el Presidente !
    Que vous soyez élu président (très temporairement) à vie, ou que celui-ci vous attribue un poste ministériel – ministre de l’Intérieur, général d’une brigade, des forces aériennes ou amiral de la (maigre) flotte – votre motivation est uniquement lucrative : placer le plus d’argent public sur votre compte privé en Suisse. Pour cela tous les coups sont permis : négocier votre influence politique (obtenue grâce à des cartes influences : sur le clergé, les communistes, les conservateurs, les syndicats…) ; bourrer les urnes (grâce à des cartes actions) ; obtenir par maintes promesses (non tenues) et assurance de loyauté (factice) un budget conséquent pour votre ministère (qui ira grossir votre fortune privée) ; tenter d’assassiner un adversaire, ou un allié, avant qu’il ne file déposer son magot en Suisse ; et, bien sûr, lancer un coup d’État, pour le bien du peuple, cela va de soi.

    ¡ Viva la Revolución !
    L’armée sort alors de ses casernes, des groupes d’insurgés déboulent des bidonvilles, les milices d’extrême droite quadrillent les beaux quartiers. Grèves des dockers et émeutes étudiantes secouent la petite « république ». Forces rebelles et loyalistes s’affrontent pour le contrôle des points stratégiques : radio (d’État), parlement (fantoche), palais présidentiel (doré), gare (privatisée)… Un putsch réussi verra un nouveau président s’installer, jusqu’au prochain coup d’État ou assassinat.

    Les plus : Les règles sont assez accessibles (14 ans et plus), les phases de jeu sont rythmées et rendent possibles de multiples rebondissements – autant de mesquines trahisons ou d’étonnantes fidélités. Une large part est laissée à la négociation, secrète ou publique, entre les joueurs. Des aspects insoupçonnés de votre personnalité et de celles de vos comparses seront révélés. Bref, on s’amuse vraiment bien, tout en révisant sa culture générale en matière de sciences politiques.

    Les moins : Même si le jeu annonce pouvoir être joué à partir de deux, il faut au minimum être quatre pour que cela devienne intéressant, le mieux étant de le jouer à six ou sept. Les phases de négociation peuvent s’éterniser si elles ne sont pas encadrées, ce qui peut augmenter considérablement la durée d’une partie (environ deux heures en théorie). Lors des insurrections, les combats dans la ville se règlent à coups de dés, ce qui se révèle parfois fastidieux en cas d’inflation de forces belligérantes. Surtout, c’est un jeu à ne vraiment pas prendre au sérieux. Le risque de se brouiller avec des ami.e.s est bien présent !

    Infos pratiques : Disponible en ligne ou dans les boutiques spécialisées. 45 euros.

    Moi c’est Madame

    « Tu t’épiles pas ??? Moi je coucherais pas avec une meuf qui s’épile pas. » « On voit tes seins à travers ton tee-shirt. » Ces attaques sexistes sont toutes répertoriées dans Moi c’est Madame. Il vous faut alors riposter à l’aide de punchlines (voire de mimes) préparées et bien senties, ou en improvisant selon votre humeur du moment.

    Ce jeu de sensibilisation se veut être un entraînement bienveillant et amusant pour se préparer à répondre aux attaques sexistes, du sexisme ordinaire à l’agression ou au harcèlement sexuel. Et, pourquoi pas, ensuite, réussir à reproduire ces ripostes dans la vraie vie.

    Exemple de riposte aux trois attaques citées ci-dessus :
    1- « Et vos paquets moulés par le jogging, tu crois que ça nous excite ? »
    2- « Ah mais je t’ai pas dit : j’ai l’intention de ne plus jamais mettre de soutif et de me laisser pousser la moustache »

    But du jeu : Ce jeu n’a pas de volonté compétitive. Il n’y a pas de gagnant.e ou de perdant.e, ni de mauvaise ou de bonne riposte. Un joueur tire une carte « attaque » qui comporte une attaque sexiste visée ou collective. Pour les attaques, selon qui elles visent, la ou les personnes doivent répondre à l’aide des cartes « ripostes » ou avec une phrase improvisée. Pour les challenges, il faut tout simplement les réaliser et c’est l’attaquant qui décide de qui remporte la manche. Pour les défis, c’est le premier à le réussir qui gagne le tour.

    Les plus : Ça fait du bien ! Renvoyer dans les cordes des propos, remarques et faits sexistes dans la bonne humeur et la bienveillance, c’est toujours agréable. Et puis Moi c’est Madame peut permettre, en y jouant, d’apprendre à comment faire face à ces situations où il est souvent dur de réagir comme on le souhaiterait sur le moment. Le jeu peut aussi créer, au fil des cartes, un partage d’expérience en tombant sur des situations vécues par une ou plusieurs des joueuses, ou des discussions avec des hommes qui ne se rendent pas compte du caractère sexiste de certains de leur propos.

    Sur la forme, Moi c’est Madame est facilement transportable et les règles très facilement assimilables.

    Les moins : 25 euros pour 200 cartes et deux dizaines de jetons, ça fait un peu cher, même si le design est sympa, même si la bienveillance et l’écoute sont de mises. On aurait peut-être aussi aimé un tout petit peu plus de compétitivité.

    Infos pratiques : Disponible en librairies et boutiques spécialisées et sur Internet ici. 25 euros.

    On aurait aussi pu citer...
    Kapital, Klimato, Supermaculture, This War of Mine, SOS Planète...