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Education. L’intersyndicale refuse d’appeler à la grève la semaine prochaine
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
A la suite de l’importante journée de mobilisation de ce jeudi dans l’éducation nationale, l’intersyndicale ce vendredi n'aura pas annoncé appeler à une journée de grève et de mobilisation la semaine prochaine de façon unitaire. Une décision qui saborde le mouvement après une première manche réussie et qui fait que les directions syndicales apparaissent plus que jamais comme les courroies de transmission du gouvernement.
Des manifestations dans toute la France, des rassemblements devant le rectorat, des taux de grève records partout. 62% de grévistes dans le secondaire, 81% dans les vies scolaires, 75% dans le primaire et près de 200 écoles fermées ce matin à Paris, 80% en Seine-Saint-Denis. Et avec cela le soutien de la FCPE et des parents d’élèves, qui ont organisé comme à Bobigny, parfois directement les blocages et les mobilisations. Indéniablement, la mobilisation de ce jeudi dans l’éducation nationale a été historique.
Dos au mur, Jean-Michel Blanquer a fait quelques annonces et pris jeudi soir une posture pénitente inhabituelle, reconnaissant « une journée de forte mobilisation, dont nous avons compris les tenants et les aboutissants » ainsi qu’« une fatigue » sur le terrain. Mais sur le fond, si après plusieurs heures de discussions avec les organisations syndicales de l’Enseignement, le premier ministre et Jean-Michel Blanquer sont sortis avec des engagements et des promesses pour diviser la communauté éducative et tuer dans l’œuf la mobilisation importante de jeudi, derrière les effets d’annonce rien de bien nouveau comme nous le notions alors dans nos colonnes avec un protocole sanitaire inchangé, des annonces de recrutement minimales et sur des postes précaires, et certainement pas de quoi répondre à la colère exprimée par le corps enseignant.
Pourtant les directions syndicales sans doute séduites par la promesse d’un « dialogue social » renoué après que le ministre ait promis la tenue à leur côté de réunions bimensuelles se sont d’emblée « satisfaites » de cette première rencontre. Le soir même, elles réagissaient par la voie de leurs représentants. « Il y a eu quelques avancées concrètes et le souci de nous écouter mais, sur la méthode, on jugera sur pièce », notait ainsi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, le principal syndicat du second degré. « Après des mois de demandes, une grève record et trois heures de réunion avec le premier ministre, nous avons enfin des premières réponses sur la méthode, les protections et les moyens », abondait Stéphane Crochet, du SE-UNSA. « Les annonces qui ont été faites sont le premier signal que la parole des personnels dans cette journée d’action a été enfin entendue », estimait à son tour l’UNSA-Education.
dans nos colonnes avec un protocole sanitaire inchangé, des annonces de recrutement minimales et sur des postes précaires, et certainement pas de quoi répondre à la colère exprimée par le corps enseignant.
Des prises de position qui avaient déjà interpellé à la base et parmi les personnels mobilisés. Et l’amertume risque de se renforcer, puisque réunies en intersyndicale vendredi soir, les directions ont choisi de ne pas appeler à une nouvelle journée de mobilisation et de grève la semaine prochaine de façon unitaire mais à maintenir la pression sur le ministère « selon des modalités diversifiées ». Un véritable blanc-seing accordé au gouvernement et à Blanquer et une politique à rebours d’une stratégie de construction d’un rapport de force pour imposer des protocoles sanitaires et l’injection de moyens à la hauteur de la situation et de la casse des services publics.
dans nos colonnes avec un protocole sanitaire inchangé, des annonces de recrutement minimales et sur des postes précaires, et certainement pas de quoi répondre à la colère exprimée par le corps enseignant.
Si plusieurs des organisations syndicales de l’éducation nationale appellent timidement depuis à une date de mobilisation interprofessionnelles le 27 janvier prochain (notamment la CGT-éducation et la Snesup-FSU) et que Sud éducation appelle le 20 à une journée de grève, l’urgence est à battre le « fer tant qu’il est chaud » et de la façon la plus large possible alors que les professionnels de l’éducation ont démontré que la colère était importante et à même de mettre en difficulté le gouvernement. Plusieurs assemblées générales inter-établissements ont en ce sens appelé à des dates de mobilisation la semaine prochaine comme à Paris, Toulouse, Aubervilliers ou encore Saint-Denis.
Alors que les directions syndicales entendent déposer l’arme au pied et se prêter au jeu des concertations bimensuelles promises par le ministre, une façon pour le gouvernement de s’appuyer sur le « dialogue social » pour refermer au plus vite cette crise politique, il est nécessaire d’exiger au contraire un plan de bataille pour renforcer le rapport de force et faire payer au gouvernement son bilan sur le plan sanitaire mais aussi dans la casse des services publics. Plus que jamais l’urgence est à la construction de cadres d’auto-organisation par en bas pour imposer aux directions syndicales et maîtriser le plan de bataille, le calendrier, et les revendications.