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Covid-19 L’heure est-elle vraiment à l’optimisme ?

Covid

Lien publiée le 31 mars 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Covid-19 L’heure est-elle vraiment à l’optimisme ? | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

À quelques jours de l’élection présidentielle, pas question pour Macron de reconnaître qu’il y a « un problème » avec la remontée des contaminations, boostée par le caractère plus contagieux du sous-variant BA2 et la levée des restrictions, sans qu’aucune autre politique ne soit mise à la place, notamment en milieu confiné, notamment pour compléter la vaccination.

On se veut « optimiste », en constatant que si les contaminations explosent, les hospitalisations stagnent ! Cette relative stabilité des hospitalisations signifie pourtant plus de 100 morts par jour, rien qu’en France. 18 000 morts depuis le début de la vague Omicron. L’OMS Europe s’inquiète des 12 496 décès enregistrés ces sept derniers jours dans les pays européens ayant levé trop « brutalement » les restrictions sanitaires, notamment les masques en intérieur. « Ces pays ont levé les restrictions brutalement de "trop" à "pas assez" ». Trop de pass sanitaire, que nous avons combattu, aurions-nous envie de traduire, et pas assez de masques, de santé communautaire bâtie avec les populations, de politique vaccinale qui cherche à convaincre et à toucher les plus isoléEs.

Que de temps perdu

Il y a les morts. Mais comment oublier les covid longs, dont on parle si peu, l’essoufflement au moindre effort, la fatigue intense qui empêche de travailler et tout simplement de vivre ? La Haute Autorité de Santé estime que 10 % des personnes ayant eu le covid en sont victimes. L’avenir dira si ce chiffre est aussi haut avec Omicron, alors que la vaccination semble diviser ce risque par deux. Il faudrait aussi parler des risques majorés de troubles cardio-vasculaires et de risques psychiques dans l’année suivant le covid, révélés par le suivi de 150 000 vétérans américains. Un risque d’infarctus, d’AVC, de thrombose, d’embolie majoré de 55 %. Un risque majoré de 35 % pour les dépressions, troubles anxieux et risques suicidaires, un sur-risque d’addiction aux anti-dépresseurs et aux opiacés, et des troubles de la mémoire encore plus fréquents. Multipliés par les millions de personnes atteintes par le virus, ces risques majorés sont une vraie inquiétude de santé publique.

Près de 10 % des plus de 80 ans ne sont toujours pas vaccinés en France. Les centaines de milliers de personnes immunodéprimées ont besoin d’une quatrième dose. Les centres de vaccination, de plus en plus vides, ferment les uns après les autres. Mais aucune politique alternative de vaccination n’est organisée pour aller chercher celles et ceux qui sont isoléEs, sans médecin, loin du système de santé, alors que la médecine de ville surchargée est bien incapable d’organiser cette prise en charge des plus isolés, cette campagne ciblée de quatrième dose. ChacunE est renvoyé à ses propres initiatives, à la propre gestion de son « capital » santé ! Misère de la santé publique, de la santé communautaire à l’heure du capital et de la médecine libérale.

Que de temps perdu pour embaucher, mieux payer, rouvrir des lits pour renforcer l’hôpital public. Que de temps perdu pour prévenir les futures pandémies, rendues plus inéluctables par la poursuite de la destruction des forêts, des éco­systèmes, l’urbanisation galopante. Que de temps perdu pour bâtir une véritable politique de l’air intérieur, individuelle (masques…) et collective (aération, testeurs de CO2, filtration…), pour aller vacciner celles et ceux qui sont les plus éloignéEs du système de santé, qui sont souvent celles et ceux qui ont le plus besoin de cette vaccination.