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Syndicalisme, perte d’indépendance et macronisme
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Syndicalisme, perte d’indépendance et macronisme – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)
Selon les médias, le congrès de la CGT-Force Ouvrière aura finalement été celui de « l’apaisement ». En réalité, tout syndicaliste sérieux ne peut qu’être inquiet des nuages qui planent sur cette confédération.
La fin de ce congrès a coïncidé (coïncidence ?) avec l’annonce par Macron à la presse régionale de la formation durant l’été d’un « Conseil national de la refondation » mélangeant élus, représentants « de la société civile » dont les syndicats, et personnes tirées au sort. Or, cette proposition et cette appellation avaient été lancées par l’ancien dirigeant de FO dont le bilan avait été rejeté par les sections syndicales en 2018, J.C. Mailly. C’est son lien avec le macronisme qui avait produit ce juste rejet.
C’est bien la question de l’intégration du syndicalisme à l’État, de sa domestication, qui est posée là. La domestication, en termes d’institutionnalisation et de financement, est là et bien là et ceci n’est pas propre à FO. Mais les sections syndicales et parfois des morceaux de fédérations et d’unions départementales, des unions locales,etc., restent des cadres d’organisation de la lutte de classe des salariés. Cette contradiction constitue la raison de fond de la crise de FO qui a couru tout au long du premier quinquennat Macron : rejet du rapport moral de Mailly, élection puis éviction de Pascal Pavageau, régime d’exception dans la confédération par une direction non élue formée de cadres du POI et des Métaux, affirmation, sous pression de Mailly toujours présent en coulisse et relayant … Macron, de l’impérieuse nécessité de mettre « les Métaux », c’est-à-dire non pas les métallos, mais la collaboration de classe institutionnalisée, au poste de commande en la personne de Frédéric Souillot.
Le premier quinquennat de Macron est parvenu à son terme et cette défaite, qui est derrière nous, s’est prolongée dans le soi-disant « apaisement » du congrès confédéral de Rouen, obtenu en deux temps et moyennant une condition.
Le premier temps a été la marginalisation de la candidature de Frédéric Vuillaume, militant lutte de classe incontestable, qui a cependant posé l’exigence de la mise à plat des ressources financières de l’appareil et de leur utilisation. Son intervention lundi soir fut d’abord spontanément applaudie lorsqu’il a raconté ses faits de manifestations et d’arrestations, puis huée de manière organisée. Juste après lui, le responsable – POI – de l’UD du Puy-de-Dôme fut préposé au rappel à l’ordre au nom de « l’unité ».
Le second temps a été le retrait de la candidature de Christian Grolier, dirigeant de la Fédération des fonctionnaires, qui a, le mercredi, fait lire à la tribune une courte déclaration annonçant le retrait de sa candidature à la fonction de secrétaire général et, y compris, de membre du secrétariat confédéral, au nom de « l’unité » et de « l’intérêt de l’organisation », disant « espérer sincèrement que nous pourrons continuer de militer ensemble en écoutant et respectant les sensibilités de notre belle maison », formule dont on notera la circonspection.
C. Grolier savait qu’il allait regrouper des forces s’affirmant en opposition avec le risque de dérive plus poussée vers le « dialogue social » et affirmant une volonté de rupture avec le groupe dirigeant, et a eu peur de cette responsabilité.
Il y a dans ces évènements une faillite des réseaux de cadres FO du POI et du POID.
Les premiers se sont associés, pour préserver la « maison » c’est-à-dire l’appareil et ses prébendes, à l’opération « Souillot », ils ont même été ses initiateurs, bien qu’une forte partie d’entre eux, parmi les cadres fédéraux mais pas des UD, car les cadres fédéraux ont des liens organiques avec certaines conquêtes sociales, droits et garanties, aient été réticents et aient soutenu Grolier. Le POID, avec D. Gluckstein, a théorisé la lutte contre le « dégagisme », puis cru apercevoir « une chemise brune qui dépasse » sous les Gilets jaunes des prolétaires soulevés fin 2018, affirmant donc sa solidarité avec la bureaucratie syndicale, mais il s’était porté, dans ce cadre, en soutien de Grolier : le voila gros-jean comme devant. Ajoutons que non seulement les « journalistes sociaux » ne comprennent professionnellement rien à ces processus et se trompent toujours en voulant identifier les uns et les autres, mais que la presse du POI comme celle du POID sont restées discrètes sur ce qui a largement occupé leurs dirigeants ces dernières semaines !
Revenons à notre propos : nous disions que cet « apaisement » a été obtenu en deux temps, donc l’isolement de Vuillaume et le retrait de Grolier, et moyennant une condition.
Cette condition, c’est un certain désintérêt, confinant parfois à la répugnance, des cadres syndicaux de base qui font vivre le syndicalisme, à participer à ce type de congrès et de manœuvres. Une UD entière, la Vienne, a boycotté le congrès de Rouen, en réaction à l’exclusion bureaucratique de la section syndicale des cheminots de Poitiers, prise par le responsable à l’organisation (également responsable juridique et responsable financier) qui n’est autre que Frédéric Souillot, dont les talents, outre ceux de comique troupier de fin de banquet, se situent dans ces registres là et pas dans ceux de la grève et de la lutte des classes frontale et indépendante.
Certes, ce congrès a encore vu de belles interventions, comme toujours, de sections de base racontant leurs combats, mais cette désaffection n’en est pas moins réelle et elle pèse.
Ce ne fut pas le congrès de l’apaisement mais de la résignation. Mais on ne défend aucune cause avec de la résignation. La lutte des classes apportera donc d’autres épisodes.