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    Moins de riches : une nécessité contre la crise climatique

    Lien publiée le 4 septembre 2022

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Moins de riches : une nécessité contre la crise climatique (reporterre.net)

    Moins de riches : une nécessité contre la crise climatique

    Yacht. - Flickr/CC BY 2.0/Marco Verch

    Pour réduire la consommation d’énergie mondiale, il faut limiter le train de vie des riches tout en soutenant les plus modestes, affirme une étude. La sobriété indispensable à notre avenir nécessite plus d’égalité.

    Ne faisons pas des riches les boucs émissaires de la crise climatique ! C’est le cri du cœur du patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, lundi 29 août sur France Inter. Et pourtant. Une nouvelle étude, parue fin août dans la revue Nature, vient rappeler combien les inégalités constituent un facteur déterminant du chaos écologique.

    Plus précisément, les chercheurs de l’université de Leeds, au Royaume-Uni, ont montré que les inégalités accroissent considérablement la consommation d’énergie. Pour ce faire, ils ont élaboré six scénarios, à horizon 2050 : d’un monde relativement égalitaire à un monde fortement inégalitaire. Ils ont également pris en compte l’augmentation de la population planétaire et les avancées technologiques possibles. Leur résultat est clair : si les inégalités de richesse restent proches du niveau actuel, la consommation d’énergie pourrait être jusqu’à deux fois plus élevée que dans un monde plus équitable. Autrement dit, la sobriété indispensable à notre avenir nécessite plus d’égalité.

    La voracité des super-riches est particulièrement pointée du doigt par les scientifiques : toujours à horizon 2050, « la consommation d’énergie du 1 % de la population mondiale super-riche pourrait être égale à celle nécessaire pour assurer un niveau de vie décent à 1,7 milliard de personnes, soit la totalité de la population africaine de 2050 », selon les projections démographiques.

    « Le train de vie des plus riches a une empreinte énergétique démesurée », abonde Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace, joint par Reporterre. Vols aux quatre coins de la planète, résidences secondaires à gogo, yachts… « Ce mode de vie est indécent et irresponsable, il n’est pas universalisable dans le cadre des limites planétaires [autrement dit, il n’est pas généralisable à l’ensemble de la population] et il pollue, car 80 % de l’énergie est d’origine fossile », poursuit le militant.

    « Restreindre le mode de vie des plus riches »

    « Plus on est riche, plus on pollue, c’est très net », rappelait déjà le chercheur Lucas Chancel dans un entretien à Reporterre. Les plus aisés sont ainsi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Dans son rapport 2022, le Laboratoire sur les inégalités mondiales rappelait également que les 10 % les plus riches de la planète sont responsables de près de la moitié des émissions de carbone. Au niveau national, selon Oxfam et Greenpeace, les 63 milliardaires français émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population.

    Alors que faire ? Les auteurs de l’article se gardent bien de toute allusion politique, mais soulignent que les objectifs climatiques ne pourront être atteints sans prendre en compte ces inégalités. « C’est tout le débat sur la sobriété, observe Clément Sénéchal, comment faire pour qu’elle ne soit pas synonyme de plus de précarité ? La réponse est simple : il faut restreindre le mode de vie des plus riches. »

    En clair, il s’agirait de limiter les plus aisés tout en soutenant les plus modestes afin que la population mondiale dans son ensemble puisse vivre de manière digne et durable. Récemment, les mêmes chercheurs britanniques avaient estimé que de tels niveaux de vie décents pourraient être fournis à 10 milliards d’êtres humains en 2050, pour moins de 40 % de l’énergie mondiale actuelle. Mais ce scénario impliquerait un monde strictement égalitaire, avec des technologies de pointe déployées partout. Vaste programme !

    Pour avancer vers plus de justice sociale et climatique, plusieurs ONG préconisent d’ores et déjà l’instauration d’un impôt sur la fortune climatique, une mesure fiscale examinée de près par Reporterre. Elles proposent aussi une taxe supplémentaire sur les dividendes pour les entreprises qui ne respectent pas l’Accord de Paris, « qui rapporterait au minimum 17 milliards d’euros aux finances publiques » — un montant à allouer à la rénovation des passoires thermiques par exemple. De leur côté, les députés de la Nupes [1] poussent pour une taxation des superprofits et une limitation des jets privés.

    Notes

    [1] Nouvelle union populaire écologique et sociale.