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Pas de trêve contre le pouvoir militaire au Soudan
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Pas de trêve contre le pouvoir militaire au Soudan | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

Le 25 octobre, date anniversaire de la fin brutale, au moyen d’un coup d’État, de la transition démocratique au Soudan, des milliers de manifestantEs sont descendus dans la rue contre le pouvoir des militaires. Alors que cette mobilisation exceptionnelle fragilise la junte, les chancelleries occidentales et les partis traditionnels soudanais tentent de trouver un accord avec les putschistes.
Voilà près d’un an que le général Burhane et Mohamed Hamdan Dogolo dit « Hemidti », chef des paramilitaires de la Rapid Support Force (RSF), ont renversé le gouvernement civil issu de la révolution de 2019 qui avait mis à bas la dictature d’Omar al-Bashir. Leur objectif premier est de consolider leur position pour des raisons financières et d’immunité.
Les militaires accrochés au pouvoir
Depuis l’arrivée au pouvoir d’al-Bashir par un coup d’État en 1989 en alliance avec les intégristes islamiques, la hiérarchie militaire s’est progressivement emparée des principales entreprises du pays. Les généraux détiennent des établissements bancaires, des industries agroalimentaires ou de construction. Quant à Hemidti, avec sa milice, il s’est emparé des principales mines aurifères du pays. Le gouvernement de transition issu de la révolution de 2019 avait commencé à prendre des mesures contre ces accaparements. C’est une des raisons ayant poussé les militaires à déposer l’autorité civile de la transition.
Perdre le pouvoir, c’est aussi pour eux le risque de devoir répondre à un moment ou à un autre devant la justice, pour des décennies de corruption et de pillage économique, mais également pour d’autres méfaits extrêmement graves. Qu’il s’agisse de crimes contre l’humanité lors des guerres au Darfour et d’autres provinces du pays, ou des assassinats et des tortures de manifestants emprisonnés dans les geôles du pouvoir. L’enjeu est de taille pour les putschistes : obtenir un gouvernement civil qui serait chapeauté par un conseil militaire.
Burhane et Hemidti peuvent bénéficier du soutien de quelques pays. L’Égypte qui voit d’un mauvais œil une démocratie s’installer à sa frontière, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) qui utilisent les troupes de la RSF pour leur guerre au Yémen contre les Houthis, et enfin la Russie qui espère installer une base militaire dans la ville stratégique de Port-Soudan.
La crise s’accélère
La situation du pays ne cesse de se dégrader. Les agences de l’ONU estiment que près d’un tiers de la population, soit 15 millions de personnes, est en situation de crise alimentaire — soit une augmentation de 50 %. La moitié des enfants du pays pourraient mourir de faim. Pour accaparer des mines d’or, le pouvoir n’hésite pas à instrumentaliser les conflits intercommunautaires. Les récents affrontements dans la région du Kordofan-ouest et du Nil bleu, qui ont fait plus d’une centaine de morts, poussent des milliers de personnes à rejoindre les camps de déplacés.
Limogés après la révolution, les intégristes reviennent en force dans le pays depuis le coup d’État. Ils occupent des postes dans la haute administration et les entreprises publiques. L’ordre moral s’impose de nouveau, visant particulièrement les femmes et la jeunesse. Les jeunes filles non voilées ou simplement portant un pantalon peuvent être arrêtées. Une femme vient d’être condamnée à la lapidation pour adultère. Les jeunes hommes qui ont les cheveux longs ou sont coiffés à la mode rasta sont emprisonnés et tondus.
Combativité maintenue
Le 25 octobre, date anniversaire du coup d’État, a été l’occasion d’immenses manifestations contre la junte. Les mots d’ordre n’ont pas varié : un refus de tout compromis avec les militaires et l’exigence qu’ils retournent dans les casernes. Dans le même temps, suite aux évènements meurtriers dans le Nil bleu, des collectes ont été organisées pour les victimes, et des slogans pour l’unité du pays et contre le racisme ont été repris.
En sous-main, les États-Unis, aidés par l’Arabie saoudite et les EAU, tentent d’arracher un accord avec les vieux partis politiques sur la base de la proposition des militaires. C’est-à-dire de revenir au statu quo antérieur avec un gouvernement de civils aux marges de manœuvre limitées laissant le vrai pouvoir aux militaires. D’où l’importance de la structuration d’une opposition qui reste fidèle à la revendication d’un authentique gouvernement civil. Les comités de résistance, véritable épine dorsale de la lutte, avec leur charte du pouvoir populaire, proposent une vraie alternative politique à un accord de compromission avec les putschistes.




