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Victoire du bloc autour d’Alliance aux élections dans la police

Lien publiée le 10 décembre 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Le Bloc syndical mené par Alliance arrive en tête des élections professionnelles dans la police (lemonde.fr)

RESULTATS ICI

Le rapprochement de treize syndicats au sein de la liste Ensemble pour agir a remporté près de la moitié des suffrages exprimés.

Sans grande surprise, le Bloc syndical regroupant treize syndicats de policiers et personnels techniques, scientifiques et administratifs de la police est arrivé en tête des élections professionnelles, selon les résultats publiés par le ministère de l’intérieur, jeudi soir 8 décembre. Il a remporté huit sièges sur quinze au comité social d’administration ministériel, avec 49,45 % des suffrages, soit près de 67 500 voix.

Jusque-là syndicat majoritaire, Unité-SGP Police-FO est parvenu à résister au rouleau compresseur adverse, tout en augmentant légèrement son score de 2018, avec 35 % des suffrages et six sièges au sein de cet organe, véritable centre névralgique du ministère de l’intérieur en matière de dialogue social. C’est dans cette instance que se négocient les règles de fonctionnement des services, leur organisation, la gestion des mutations et des promotions, le temps et les conditions de travail ou la formation.

Le millésime 2022 des élections professionnelles, toujours particulièrement suivies dans une police où le taux de syndicalisation reste très élevé – de l’ordre de 75 % à 80 % des effectifs –, a été l’occasion de véritables empoignades, en particulier sur les réseaux sociaux, sur fond de lutte des classes version police. Unité-SGP Police-FO accusait notamment son grand rival Alliance, chef de file du Bloc syndical-Ensemble pour agir, d’avoir pactisé avec les syndicats d’officiers et de commissaires pour se détourner de la défense de la grande majorité des effectifs, constituée par le corps d’encadrement et d’application qui rassemble les grades inférieurs de l’institution. « Nous combattons un système où le policier adjoint gagne 30 euros de plus sur sa fiche de paie et prend des risques au quotidien quand les indemnités allouées à la haute hiérarchie ont flambé de 25 % », détaille Grégory Joron, le patron d’Unité.

Des critiques indues, selon Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance et tête de la liste Ensemble pour agir : « A la tête du Bloc syndical, il y a un simple gardien de la paix : moi », expliquait-il avant les résultats du scrutin, en arguant de la nécessaire constitution d’un front syndical le plus large possible pour « affronter les grands débats à venir et incarner un éventuel pouvoir de nuisance car nous représentons tous les corps de l’institution ».

« La police sera, elle aussi, dans la rue »

La composition de ce nouveau paysage syndical se révèle cruciale pour le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Mardi 6 décembre, celui-ci avait suscité une vague de protestation en affirmant sur Franceinfo qu’il était favorable à une modification du système de retraite des policiers, des gendarmes et des sapeurs-pompiers. « Il est évident que les agents du ministère de l’intérieur seront concernés pour travailler comme tous les Français un peu plus. Il n’est pas question [qu’ils] fassent autrement que le reste des Français », avait-il déclaré, alors que la première ministre, Elisabeth Borne, doit présenter, avant la fin de l’année, les contours de sa réforme.

La précédente tentative de ramener dans le droit commun le système actuel, qui permet aux personnels concernés d’ouvrir des droits dès 52 ans pour un départ en retraite à 57 ans, avait soulevé en 2019 un fort mouvement de protestation, avec commissariats symboliquement bloqués et grève du zèle menée par les organisations syndicales, jusqu’à ce que le gouvernement finisse par y renoncer – et avant l’abandon du projet de réforme. D’ores et déjà, Alternative police, un syndicat minoritaire mais très actif relevant de la CFDT, a prévenu : « La police sera, elle aussi, dans la rue le moment venu ! »

M. Darmanin, dont le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur sera de nouveau examiné au Sénat en deuxième lecture, le 14 décembre, doit également anticiper les discussions autour de son vaste projet de départementalisation de la police, qui suscite une nette opposition du côté de la police judiciaire.