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Scission du NPA: les déclarations des uns et des autres

Lien publiée le 11 décembre 2022

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La Tendance Claire s'est tenu à l'écart de ce congrès de règlement de comptes : https://tendanceclaire.org/article.php?id=1841

Comme nous l'avions anticipé, ce congrès crépusculaire se termine piteusement, avec différentes fractions revendiquant l'étiquette NPA.

Ci-dessous nous mettons les déclarations et conférences de presse des uns et des autres.

Déclaration de la plateforme C (fractions de gauche du NPA) samedi après-midi

Adresse à tous les camarades du NPA

Certains délégués de la PfB mettent en œuvre un projet irresponsable de scission dans le cadre de notre congrès.

Nous le refusons. Nous continuons le NPA avec tous les militants qui le souhaitent, quelle que soit leur plateforme. Nous allons soumettre au plus vite au vote des délégués la motion « continuer le NPA » qui a été majoritaire dans les AG.

Nous soumettrons aussi au vote le rapport de la commission paritaire sur le fonctionnement rédigé en commun par les camarades d’Albi et de la motion « continuer le NPA ». Nous voterons pour car il acte les avancées dans les discussions sur la possibilité d’un fonctionnement commun.

Nous continuons le NPA. Nous appelons à réunir au plus vite tous les comités, branches, commissions, directions ou coordinations fédérales, pour tirer les bilans du congrès et continuer d’organiser notre activité et nos interventions vers notre milieu, le monde du travail et la jeunesse.

Nous appelons tous les camarades qui militent pour continuer le NPA, quelle que soit la plateforme pour laquelle ils aient voté, à se réunir dimanche prochain 18 décembre en assemblée générale qui se tiendra en région parisienne, avec possibilité de s’y brancher à distance de 14h à 18h.

Nous appelons à tenir des cortèges NPA dans toutes les manifestations de la marche des solidarités le week-end prochain.

Les délégués de la PfC au congrès national.

Déclaration de la plateforme B (majorité sortante : Besancenot, Poutou...) samedi après-midi : Acter la séparation, continuer le NPA. Construire une organisation utile à notre camp.

Le processus du congrès, initié il y a plusieurs mois, a permis d’engager largement le débat sur l’avenir du NPA. Les débats ont été menés dans tous les cadres de notre organisation, dans ses instances de direction, les fédérations et regroupements régionaux et bien entendu les assemblées générales locales des comités, instance de base du NPA. Ce congrès est le moment de faire jusqu’au bout les bilans et d’en tirer les conséquences en matière de perspectives pour l’orientation que nous portons.

La première leçon de ce congrès est que des éléments d’orientation fondamentaux ont rencontré les suffrages d’une majorité des camarades, pour un NPA unitaire, indépendant et révolutionnaire, engagé dans une politique de front unique pour construire les mobilisations politiques et sociales de notre camp, le prolétariat. Des conceptions communes ont été votée par une majorité de camarades concernant la lutte contre les oppressions, leur caractère subversif dans la lutte anticapitaliste, leur insertion dans la lutte des classes tout en respectant leur autonomie. Il se dégage une majorité sur nos conceptions internationalistes, s’appuyant sur la construction des solidarités concrètes, sur l’importance de la question nationale et des nations sans État, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et enfin de la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme pour construire une société écosocialiste.

Cette orientation a été combattue de façon incessante par les fractions-organisations l’Étincelle, Anticapitalisme & Révolution et Socialisme ou barbarie et le courant Démocratie révolutionnaire, regroupés dans ce congrès dans une plateforme élective commune. Leur démarche est la rupture avec ce qu’est le NPA depuis sa fondation, sa politique unitaire, son ouverture qui se conjugue à son programme anticapitaliste, cela pour construire un hypothétique front des révolutionnaires, regroupés autour d’un projet de dénonciation du réformisme, que nous jugeons identitaire et dogmatique.

De plus, à partir de l’expérience des dysfonctionnements actuels du NPA, notre congrès a fait émerger une série de débats qui se sont cristallisés autour de la question du parti que nous voulons construire. Il ne s’agit pas de remettre en cause le droit de fraction ou de tendance, qui sont des acquis démocratiques de notre tradition révolutionnaire. Mais nous refusons que, comme c’est le cas aujourd’hui, des fractions qui sont en réalité des organisations séparées transforment le NPA en un front d’organisations. Cela n’était pas le projet originel du NPA, et ce n’est pas plus le nôtre aujourd’hui. Le NPA est un parti qui s’est construit en tentant de s’inspirer du meilleur des traditions du mouvement ouvrier, pas de ses pires travers. Nous refusons le statu quo, nous refusons cette division permanente qui casse les possibilités de répondre aux enjeux de la période que nous vivons — une crise profonde du capitalisme.

Cela fait maintenant des années que nous alertons les différentes « fractions » publiques : en se comportant comme des organisations séparées, interne/externe, en mettant en œuvre de façon constante leurs politiques et ce quels que soient les quelques points d’accords ou de désaccords avec l’orientation du NPA , celles-ci rendent impossible la vie commune dans le NPA dans une majorité des villes où les fractions existent, et les possibilités de son développement sur des bases claires et démocratiques. Nous refusons que cette dynamique mortifère se poursuive.

À partir de la motion et du travail des camarades du comité du Tarn, nous avons contribué à la création d’une commission paritaire de fonctionnement qui devait permettre de sérier l’ensemble des points permettant de retrouver une vie politique commune. Nous avons aussi tenté de trouver des solutions permettant d’intégrer au mieux les différents courants de notre organisation. Nous avons rappelé aux camarades qu’ils ont le droit de participer aux instances organisant la vie quotidienne du NPA, ce qu’ils n’ont fait jusqu’ici qu’avec parcimonie et souvent dans une logique de confrontation. Force est de constater que nous n’avons pas réussi à trouver d’accord général permettant au NPA de revenir à un fonctionnement normal, collectif et démocratique, tourné vers l’action commune. En réalité, les fractions publiques permanentes ont opposé soit une fin de non-recevoir, soit des manœuvres dilatoires, repoussant aux mois ou aux années suivantes, toute remise en cause de leur fonctionnement en organisation séparées : recrutements propres, trésoreries parallèles, fonctionnement dédoublé par rapport au NPA... Sur toutes ces questions, nous n’avons pas avancé d’un iota.

Puisque la fiction d’une organisation politique commune s’écroule, il est temps d’acter, avec l’adoption de ce texte, que nous sommes bien des organisations séparées. Cela veut dire que, suite à ce congrès, nous ne serons plus organisés ensemble au sein du NPA, même si nous devrons cohabiter de façon transitoire pour quelques temps encore. En conséquence, nous n’élirons pas de direction commune avec la plateforme C dans le cadre de ce congrès. Nous souhaitons continuer à dialoguer avec les camarades qui veulent faire vivre le NPA comme une organisation vivante et démocratique, sans les « fractions » publiques permanentes.

Nous allons continuer nos vies séparément : d’un côté celles et ceux qui font vivre le NPA depuis des années, ses campagnes – notamment présidentielles –, ses instances démocratiques, son expression, la coordination de ses activités, sa librairie ; de l’autre des fractions qui ont déjà leur propre vie et sont en désaccord avec le projet qui a présidé à la fondation du NPA (même si elles se revendiquent de son logo).

Nous considérons que nous incarnons la continuité d’un courant politique, pour un anticapitalisme qui articule la défense des idées révolutionnaires et la nécessité de construire l’unité de notre classe. C’est ce courant qui a porté la LCR, puis le NPA, pour en faire un parti implanté et reconnu dans le paysage politique national et local.  Nous ne pouvons dilapider cet acquis, et nous en revendiquons le nom et le drapeau.

Nous mettons en place une structure de type commission de contact pour discuter des modalités de la séparation. Au-delà, nous souhaitons construire de bonnes relations avec les camarades des fractions, en conservant un cadre de discussion dont le rythme reste à discuter, et en cherchant à travailler à des actions communes voire, à terme, se retrouver si elles sont prêtes à renoncer à leur sectarisme.

Ces prochaines semaines, ces prochains mois, nous continuerons à intervenir en assurant la continuité du NPA, dans la construction des luttes, notamment dans la bataille pour les salaires, contre la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Nous continuerons à y faire vivre tout ce qui constitue l’ADN du NPA, la défense de mesures transitoires anticapitalistes, une pratique résolument unitaire, dont le centre de gravité n’est pas dans les institutions mais bien dans les mobilisations.

Voté par les déléguéEs PFB (100 pour, 1 abst, 1 nppv)

Déclaration des délégué.e.s de la plateforme A du congrès du NPA (dimanche)

Chronique d’une mort annoncée

La plateforme B a choisi d’aller jusqu’au bout du processus de scission du NPA. Nous regrettons amèrement cette décision qui ne pourra entraîner qu’affaiblissement et découragement des deux côtés. La plateforme B porte ainsi une lourde responsabilité dans cette scission alors que nous avions proposé d’autres scénarios de sortie de crise. De leur côté, les camarades de la plateforme C n’ont en réalité fait que bien peu de choses pour éviter cette scission annoncée. Par leur refus de sortir d’un front d’organisations pour refaire parti et en participant à la tension permanente de ce congrès, ils n’ont malheureusement fait que précipiter une telle issue.

Les délégué.e.s de la plateforme A ont tout fait pour déjouer ce scenario couru d’avance, en défendant leur mandat jusqu’au bout, pour éviter la scission mais aussi le marasme. Nous avons ainsi :

-défendu une sortie par le haut de la crise du NPA en proposant une refondation révolutionnaire qui aurait posé la question de notre projet de parti ainsi que de notre fonctionnement

-proposé en ce sens une déclaration de fin de congrès amendable par la B et la C, sans réponse de leur part

-participé activement à la commission de fonctionnement des camarades d’Albi, 

-pris nos responsabilités en proposant de mettre au vote une motion de fonctionnement, sur la base du rapport de cette commission, dans un effort désespéré pour éviter la scission, juste avant la suspension de séance.

Mis en face du fait accompli de la scission, nous pensons que ni la plateforme B ni la plateforme C ne peuvent prétendre à elles seules représenter le NPA. Afin d’éviter tout découragement ou départ sur la pointe des pieds des militant.e.s, nous appelons tou.te.s les camarades, à retourner dans leurs comités, à trouver des modalités de fonctionnement collectif, et ce dès la semaine prochaine.

La plateforme A se réunira avec tou.te.s ses votant.e.s pour décider collectivement de ce que nous ferons dans la période à venir. Si d’autres camarades se reconnaissent dans notre démarche, contactez-nous : refonderclarifier.npa@proton.me 

Après un weekend sombre, tout n’est pas perdu. La (re)fondation d’un parti révolutionnaire est encore possible !

Les délégué.e.s de la plateforme A

Déclaration du congrès du NPA faite par les délégués de la plateforme C (dimanche après-midi)

Urgence et actualité de la révolution, nous continuons le NPA

Le congrès du NPA a réuni ce week-end à Saint-Denis 210 délégués, représentant les 2 013 membres du parti. La plateforme A a recueilli 91 votes, soit 6,21 %, la plateforme B 711 voix, soit 48,50 %, et la plateforme C 664 voix, soit 45,29 % (c’est-à-dire 47 voix d’écart). Il s’est tenu quelques mois après que l’ensemble du NPA a mené la campagne présidentielle du NPA, campagne qui a contribué à un nouvel afflux militant vers le NPA, en un an, de plus de 500 militants et militantes, jeunes, scolarisés ou travailleuses et travailleurs qui ont rejoint les rangs du parti.

Malgré ces pas en avant, une partie de la direction sortante du NPA a choisi de quitter le congrès avant tout vote, dont les votes décisifs d’orientation, pour mener seule une politique en direction de la NUPES et de sa principale composante LFI, entamée aux régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, et confirmée à l’occasion des législatives de 2022. Une politique de séparation minoritaire, qui n’a recueilli dans un huis clos que 100 voix, tandis que le parti avait envoyé 210 délégués à ce congrès. Les quelques scissionnistes de la direction sortante ont fait le choix de tenter de faire exploser le parti au mépris du vote démocratique des militants et militantes qui pourtant, dans leurs assemblées électives, avaient voté majoritairement une motion explicite en faveur de « continuer le NPA », ou en votant majoritairement pour des plateformes qui refusaient la scission, dont notre plateforme C. Cette plateforme est largement majoritaire dans le secteur jeunes du NPA, dans de nombreuses branches professionnelles (transports, Poste, auto…) et des fédérations départementales importantes (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Rouen…).

Ce choix est irresponsable, d’autant plus que la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et la jeunesse. Qu’ils se regroupent plutôt que de se diviser. Mais le NPA continuera, malgré le départ de ses principaux porte-parole. Nous, délégués de la plateforme « Actualité et urgence de la révolution », qui avons recueilli la quasi moitié des votes du parti, assumons cette responsabilité vis-à-vis de l’ensemble du NPA, de ses comités, de ses fédérations et de ses branches quels que soient les votes au congrès. Dès lundi, nous réunirons toutes les instances du NPA.

Nous en appelons à tous les militants et militantes de notre parti, derrière la majorité qui s’est exprimée contre la scission, à poursuivre la construction du NPA avec nous. Et au-delà, avec nous, par responsabilité internationaliste, à lutter contre l’émiettement de l’extrême gauche et du mouvement révolutionnaire à l’échelle mondiale. Le NPA s’est toujours conçu comme un pôle de regroupement des révolutionnaires, vers un parti révolutionnaire des travailleurs. Et des travailleuses.

Ici en France, le monde du travail se trouve confronté à une offensive tous azimuts du patronat et du gouvernement. Salariés, dont les plus précaires, chômeurs et chômeuses, retraités, handicapés sont durement frappés. Avec une inflation dépassant les 6 % en rythme annuel, les salaires sont rognés un peu plus chaque jour, et les classes populaires promises à de nouveaux sacrifices : pour beaucoup, il est question d’avoir faim et froid, sans électricité et chauffage, cet hiver. Pour le début de l’année 2023, les tarifs des transports en commun, des péages autoroutiers, de la poste, etc., sont tous annoncés à la hausse. Et le gouvernement lance son attaque contre le montant des pensions des anciens et anciennes, entre autres par le recul de l’âge légal de départ en retraite.

Cet automne a été marqué déjà par un grand nombre de mobilisations et de grèves, pour des augmentations de salaires, émiettées et isolées mais pourtant déterminées. La journée de rendez-vous national de grève du 18 octobre, de soutien aux grévistes des raffineries mais aussi de rage contre Macron et son gouvernement qui voulaient les réquisitionner, a montré qu’une explosion de colère était possible. Il y a urgence à préparer les mobilisations et leur généralisation, seules à même de changer le rapport de forces et de repousser ces attaques patronales et gouvernementales : pour une hausse des salaires et des pensions de 400 euros net mensuels pour tous et toutes, aucun revenu en dessous de 2 000 euros et un alignement systématique des salaires sur les prix, pour une retraite à taux plein en cotisant 37 ans et demie au maximum et dès 60 ans. Il s’agit en fait d’imposer un partage du travail entre toutes et tous – pour travailler toutes et tous et travailler moins -, sans diminution de salaire, avec, au contraire, des salaires qui suivent le coût de la vie. À l’exigence d’arracher ces revendications vitales s’ajoute la colère face à la dégradation croissante des conditions de santé, d’éducation, de transports, comme face aux dégâts écologiques qui pourrissent la vie quotidienne des classes populaires et de la jeunesse. Ces exigences d’une autre vie, qui ne soit pas sacrifiée aux profits, s’obtiendront par la lutte de classe, par une riposte d’ensemble du monde du travail et non pas dans les institutions. Ce n’est ni au parlement, ni dans les salons du dialogue social que le monde du travail pourra arracher des victoires. Il n’y aura pas, comme le défend la FI, de capitalisme à visage humain, ni de révolution citoyenne par les urnes. Nous réaffirmons la nécessité et la possibilité de construire un parti révolutionnaire, car faire reculer le patronat et à terme lui arracher le pouvoir, ne se fera pas par les élections. Dans l’immédiat, le NPA va prioriser la construction des mobilisations, avec toutes celles et tous ceux, et ils sont nombreux autour de nous, organisés politiquement, syndicalement ou dans des associations, et plus nombreux encore non organisés, qui voudront aller dans ce sens. Nous manifesterons en cortège du NPA à la Marche des solidarités du 18 décembre prochain, que nous appelons à rejoindre massivement.

Face à la montée des courants et idées nauséabondes de l’extrême droite, nationalistes et racistes, largement reprises par la droite et le gouvernement lui-même, face à la guerre et au chaos vers lequel nous emmène la société capitaliste, nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de notre classe sociale, une responsabilité de l’aider à avoir confiance dans ses propres forces pour lutter sur son propre terrain et sortir des illusions institutionnelles. Alors que le monde du travail montre sa force de blocage de toute la société quand il se met en grève. Force de blocage mais force de réorganisation de toute la société, si les prolétaires en lutte poussent au-delà et s’organisent pour jeter les bases de leur propre pouvoir.

La situation internationale, elle aussi, en appelle à nos responsabilités. Des grèves et vagues de grèves éclatent dans différents pays, dont l’Angleterre. Plus généralement, on assiste à une vague inédite de contestations sociales de grande échelle. En 2019, moins de dix ans après les révolutions arabes de 2011, nous avons connu un regain de contestations de masse : aux quatre coins du globe et aujourd’hui en Iran et en Chine. Elles s’ajoutent aux luttes massives des femmes pour le droit à l’IVG et contre les violences sexistes et sexuelles, aux luttes pour les droits des LGBTI, aux luttes des jeunes et moins jeunes pour le climat et contre le racisme.

Au moment où se profilent les périls réels de militarisation et de durcissement autoritaire des régimes contre les classes populaires, mais où des réactions et capacités d’affirmation se présentent pour notre classe un peu partout dans le monde, il est temps de faire vivre dans les faits un pôle révolutionnaire. De regrouper ces forces, minoritaires mais pourtant bien réelles, qui militent pour le renversement révolutionnaire du système. Un système capitaliste qui accumule les preuves de sa faillite à satisfaire les besoins de l’humanité, alors qu’aujourd’hui, parmi les huit milliards d’individus, une majorité est maintenue au bord de la survie.

Nous nous adressons à toutes les travailleuses et travailleurs, aux jeunes et moins jeunes, révoltés par le système d’exploitation capitaliste et son cortège de misère, de guerres et d’oppressions : rejoignez-nous pour son renversement et portons tous ensemble sur le devant de la scène l’actualité et l’urgence de la révolution !

Déclaration du 5e congrès du NPA – dimanche 11 décembre 2022 - par la plateforme B

Nous continuons le NPA, pour un parti des exploitéEs et des oppriméEs, révolutionnaire et unitaire

La pandémie et ses conséquences sonnent comme des avertissements. Le capitalisme, la course aux profits, mènent l’humanité à la catastrophe. Guerres, crises écologiques mettent dangereusement en péril la vie sur terre, crise économique, pénuries… Ici, Macron entend poursuivre l’offensive néolibérale contre nos droits, en particulier en s’attaquant ces prochaines semaines à nos retraites. Il y a urgence à rompre avec ce système à bout de souffle.

Les grandes puissances impérialistes se redéploient, les concurrences s’exacerbent, l'extrême droite menace. Les politiques guerrières et la course aux armements se renforcent. Partout, nous sommes du côté des peuples et de leur droit à l’autodétermination, comme en Ukraine, solidaires face à l’agression de Poutine.

En l’absence d’une alternative écosocialiste, s’appuyant sur l’auto-organisation de celles et ceux d’en bas, la machine infernale capitaliste continuera de s’emballer. Internationalistes, anticolonialistes, nos espoirs se nourrissent des mobilisations féministes et contre la dictature en Iran, des grèves pour les salaires en Angleterre, des manifestations pour la démocratie en Chine, des luttes contre le racisme aux États-Unis, des luttes contre le chlordécone aux Antilles... Nous agissons en solidarité avec toutes ces mobilisations. Si les luttes sont bien réelles, elles peinent à gagner. Les plus massives et radicales, celles du printemps arabe notamment, sont parvenues à se débarrasser de régimes autoritaires et corrompus. Mais aucune n'a débouché sur une alternative émancipatrice. La contre-offensive réactionnaire s'est accompagnée de massacres de masses et du retour en force de régimes dictatoriaux.

Pour maintenir leur domination, les capitalistes sont prêts à tout. Ils renforcent leurs offensives racistes, islamophobes et autoritaires. Des gouvernements d’extrême droite imposent des politiques discriminatoires, climaticides, réactionnaires. La menace fasciste revient en force. Elle nécessite vigilance, luttes spécifiques et cadres unitaires pour la combattre.

Macron s’en prend aux plus précaires d'entre nous avec la réforme de l’assurance chômage, avec la loi Darmanin contre les migrant·e·s. La réforme des retraites prétend repousser l’âge de départ à 65 ans. Plus qu’une nouvelle « réforme », cette offensive en faveur des capitalistes porte en elle le projet d’une société de sur-exploitation : travailler toujours plus, plus longtemps… et pour des revenus toujours faibles. C'est une véritable provocation contre l’ensemble de celles et ceux qui, par leur travail manuel ou intellectuel, font tourner la société, tout particulièrement les femmes.

Macron place la barre très haut. Pour lui, ça passe ou ça casse : la réforme ou la dissolution. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de bloquer le pays. Il faut dégager Macron. Cela implique l'unité des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse, de leurs organisations, de la base au sommet. Cela nécessite surtout un mouvement par en bas, dans les lieux de travail et d’études, dans les communes et les quartiers, qui organise et décide de la lutte.

Refus des licenciements, augmentation des salaires, baisse du temps de travail... il faut rompre avec l’exploitation capitaliste qui fait passer les profits avant nos vies. Dans les entreprises et sur tous les lieux de travail, nous agissons pour construire des outils de résistance collective – syndicats, collectifs, etc. Les combats contre l'exploitation, les combats contre toutes les oppressions et pour la préservation de la planète sont liés. Les luttes écologistes, féministes, LGBTI, antiracistes ont leur dynamique propre et leurs formes organisationnelles. Leur auto-organisation construit l'émancipation de toutes et tous. Leur convergence ouvre la voie à une confrontation avec ce système et les pouvoirs qui le défendent.

Une organisation Internationaliste, anticapitaliste, féministe et écosocialiste

En 2009 nous avons initié le NPA dans l’espoir de nous regrouper dans un même parti avec toutes celles et tous ceux qui se situaient dans une perspective anticapitaliste, en rupture avec la gauche de gestion du système. Ce projet est plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, nous renouons avec le fil de la construction d’un parti utile pour les exploitéEs et les oppriméEs. Dans la dernière séquence, le vote Mélenchon puis NUPES a été l'outil utilisé par une partie importante des classes populaires pour se défendre contre Macron et l’extrême-droite. Mais sur le plan militant, des dizaines de milliers d’anticapitalistes sont orphelinEs d’une organisation politique qui agit pratiquement dans la lutte des classes, au-delà des échéances électorales. Une organisation convaincue qu’on ne pourra mettre fin à l’exploitation, aux oppressions et à la destruction des écosystèmes sans renverser le capitalisme, sans une transformation révolutionnaire de la société, une organisation en dialogue et confrontation sans sectarisme avec les autres courants du mouvement social.

Des groupes en désaccord avec ces perspectives se sont développés dans le NPA. Dans certaines villes et secteurs, dans nos instances, le NPA est devenu un front d'organisations, en concurrence les unes avec les autres. Nous refusons cette situation qui transforme notre parti en champ de bataille. Devant leur refus de changer de fonctionnement, nous décidons de continuer le NPA en actant la séparation avec ces groupes.

Dans les prochaines semaines, le NPA répondra présent dans toutes les mobilisations : contre la réforme des retraites, pour la santé et l’hôpital public, en défense des migrantEs dès les prochaines marches des solidarités, pour construire la grève féministe du 8 mars, contre les projets de méga-bassines, la relance du nucléaire et l'enfouissement des déchets à Bure...

A l’échelle locale et nationale, nous lançons une campagne militante pour nous adresser à toutes celles et tous ceux qui ont l'envie commune de construire une organisation anticapitaliste, révolutionnaire et unitaire.

La première sera une réunion publique à Paris le mardi 17 janvier à la Bellevilloise, avec nos porte-parole Olivier Besancenot, Christine Poupin, Philippe Poutou et Pauline Salingue.

Adopté à l’unanimité des 102 délégué-e-s moins trois abstentions.

Conférence de presse de la plateforme B dimanche après-midi