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Pérou : Dina Boluarte rencontre la fille du dictateur Fujimori sur fond de répression violente
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Ce lundi 15 février, la présidente péruvienne putschiste Dina Boluarte s’est entretenue avec Keiko Fujimori, fille du dictateur Alberto Fujimori.
Crédits photo : CRIS BOURONCLE / AFP
Boluarte et l’ex-candidate d’extrême droite auraient échangé sur la nécessité de tenir des élections anticipées dès 2023 dans l’espoir d’apaiser la gronde populaire qui menace le gouvernement depuis la destitution du président élu Pedro Castillo par le parlement.
Cette rencontre, qui intervient une semaine après la journée de grève massive du 9 février, traduit l’inquiétude du gouvernement putschiste quant à sa capacité à asseoir sa légitimité par la seule répression. Les derniers rapports portant sur la répression boluartiste ont en effet révélé une rare violence envers les opposants du régime et des assassinats ciblés de manifestants. Le quotidien La República a publié l’enquête d’IDL-Reporteros qui, à travers une vidéo, révèle comment six des dix victimes des manifestations du 15 décembre à Ayacucho ont été abattues par des militaires qui les ont poursuivies après les avoir expulsées de l’aéroport : « Les journalistes Rosa Laura et César Prado ont reconstitué comment six des dix personnes décédées le 15 décembre ont été tuées : Josué Sañudo, Edgar Prado, Clemer Rojas, Cristofer Ramos Aime, José Luis Aguilar Yucra et Leonardo Hancco. L’enquête de l’équipe dirigée par Gustavo Gorriti a permis d’identifier le lieu et l’heure précis des coups de feu ainsi que l’endroit où les victimes sont tombées. Ils ont pu déterminer que dans les six cas étudiés, ceux qui ont tiré les coups de feu étaient des militaires, ainsi que la personne qui commandait l’opération militaire. »
Pour leur part, les « experts en balistique médico-légale de la Direction de la criminalistique, qui ont effectué des analyses sur 9 des 10 personnes tuées lors de la manifestation du 15 décembre, ont conclu que les trous d’entrée et de sortie sont compatibles avec les impacts de projectiles de calibre 5,56 mm tirés par des fusils à longue portée tels que ceux portés par les soldats de l’armée le jour des événements. »
La répression brutale a déjà fait plus de 60 victimes aux mains d’une police qui n’hésite pas à exécuter les manifestants tels que Victor Santisteban Yacsavilca, assassiné d’une balle dans la tête le 29 janvier.
Les demandes émanant de la base dans les manifestations qui ont paralysé Lima et les régions de Madre de Dios, Puno, Cusco et Apuríma se concentrent sur la démission de Boluarte ainsi que la tenue d’une nouvelle constituante afin de remplacer la constitution actuelle néolibérale mis en place par l’ancien dictateur Alberto Fujimori. En ce sens, la rencontre entre Boluarte et la fille de Fujimori est lourde de sens quant aux objectifs du gouvernement putschiste.
Il est également important de noter que ces revendications pour une constituante ne sont pas adoptées par les bureaucraties syndicales péruviennes. La Confédération générale des travailleurs péruviens (CGTP) à l’origine de l’appel de la grève du 9 février avait initialement demandé l’autorisation de faire grève au gouvernement de Boluarte tout en restant vague sur ses demandes. C’est uniquement sous pression de la base des travailleurs que la confédération a ajouté la démission de Dina Boluarte à ses demandes mais sans pour autant relayer l’appel pour une nouvelle constituante.
Or, la constitution fujimoriste est bel est bien le nerf de la guerre du conflit social au Pérou. Adoptée en 1993, elle représente une incarnation exemplaire du néolibéralisme sud-américain, rendant presque impossible l’intervention de l’État dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie et lui enlève tout rôle dans la garantie de droits sociaux. Elle accapare également les terres autochtones pour l’exploitation minière et agricole.
Cette déconnexion entre la bureaucratie syndicale du CGTP et sa base, largement autochtone et directement impactée par 30 de néolibéralisme fujimoriste, se traduit dans sa stratégie, s’étant contentée d’appeler à la grève sans la construire depuis sa base. Ce qui a expliqué le succès en demi-teinte de la journée du 9 février où les travailleurs n’ont manifesté qu’après avoir quitté le travail. La CGTP continue à s’opposer à l’auto-organisation des travailleurs à l’heure où le gouvernement discute stratégie avec l’héritière du système contre lequel le pays se soulève. Or, afin d’arriver à ses fins, le mouvement de contestation doit embrasser l’auto-organisation reflétant la volonté de la base comme ce fut le cas jusqu’à présent avec la mobilisation des étudiants, des paysans, des travailleurs de la construction et des employés municipaux pour n’en citer que quelques uns.