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L’écologie de Marx, nécessaire aujourd’hui. Par Vincent Presumey

Lien publiée le 15 mai 2023

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L’écologie de Marx, nécessaire aujourd’hui. Par Vincent Presumey – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

Kohei Saïto est un universitaire japonais marxiste et écologiste, qui a produit deux livres importants. Le premier, paru en anglais en 2017, concerne la présence d’une orientation écologiste chez Marx et a récemment été traduit et édité en français chez Syllepse sous le titre La nature contre le capital. L’écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital. Le second, non encore traduit en français, publié en japonais en 2020, vient de paraître en anglais sous le titre Capital and the Anthropocene : Toward the Idea of Degrowth Communism, Cambridge University Press. Dans le présent article, je ne traite que du premier de ces ouvrages, tout en sachant que Saïto est en train de gagner une certaine célébrité par le « communisme décroissant » du second, dont je ne dispose pas.

L’étude de K. Saïto sur l’écologie de Marx est un travail d’un très grand intérêt et d’une portée littéralement salutaire, car il contribue largement à rétablir le contenu effectif des travaux de Marx, et conduit à formuler effectivement les lignes théoriques d’une écologie propre à Marx, dimension fondamentale de sa critique de l’économie politique connue sous le nom de Das Kapital. Mais disons tout de suite quel paradoxe j’ai ressenti en lisant une première fois, puis plus encore en relisant dans l’intention d’en faire la présente recension, le livre de Saïto : on peut aller beaucoup plus loin que lui, en utilisant ses apports (ceux notamment qui concernent les manuscrits peu accessibles, publiés ou non dans les volumes les plus récents de la MEGA, Marx Engels Gesamtausgabe), dans la compréhension d’un Marx écologiste, pour de bon et très profondément.

K. Saïto, dans un premier chapitre, introduit la question de la séparation homme/nature comme centrale dès les Manuscrits économico-philosophiques de 1844, pour définir l’aliénation et le capital, chez Marx. Il saute ensuite dans son second chapitre, par-dessus le Marx du Manifeste communiste, à la genèse et à l’essor de l’emploi du terme de métabolisme (Stoffwechsel) chez Marx. Le chapitre III traite du livre I du Capital et est central, avec le quatrième chapitre qui précise la notion d’un tournant écologique de Marx en matière agricole, lié à la lecture du grand agrochimiste Justus Liebig, vers 1865, ce qui permet de préciser la manière dont Marx l’a introduit dans le livre I du Capital. Les deux derniers chapitres présentent, d’après les travaux personnels de Marx, son évolution ultérieure envers Liebig avec la prise en compte des travaux d’un pionnier de la climatologie, Carl Fraas.

Dans le présent article, je présenterai et discuterai les conclusions de Saïto en les clarifiant car l’exposé est souvent assez touffu et riche en retours en arrière. Mais je procéderai en suivant le sujet selon un ordre différent. Si le livre I du Capital est en lui-même la « preuve » d’un « Marx écologique », je commencerai par-là, en discutant les chapitres III et IV de Saïto, puis en complétant cet examen central par celui du terme de « métabolisme » chez Marx dont traite le chapitre II de Saïto. Je poursuivrai par l’examen des deux derniers chapitres, tournant, pour résumer, autour du thème « Marx et Fraas », puis je remonterai au Marx supposément « non encore écologiste », celui dont traite K. Saïto dans son premier chapitre, mais aussi celui, dit « prométhéen », qu’il laisse à l’écart.

En procédant ainsi, j’espère, au-delà de la discussion de l’important travail de K. Saïto, proposer une vision d’ensemble plus approfondie du rapport de Marx aux questions écologiques, et surtout une conception utile et nécessaire aux luttes urgentes d’aujourd’hui.

Sommaire :

  • Préalable théorique : travail abstrait et physiologie.
  • Les « grands » chapitres du livre I du Capital : temps de travail, machinisme et population.
  • Le tournant de Marx sur les questions agricoles et toute sa portée.
  • « Métabolisme ».
  • Approfondissements ultérieurs du tournant agricole de Marx.
  • Remontée aux origines.
  • Prométhéen, vous avez dit prométhéen ?

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