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Tourisme écocidaire : Douarnenez face à l’industrie de la croisière

Lien publiée le 9 juin 2023

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Tourisme écocidaire : Douarnenez face à l’industrie de la croisière | L’Anticapitaliste (lanticapitaliste.org)

C’est désormais un feuilleton au retentissement national. Ce mercredi 31 mai, l’escale du SilverCloud, paquebot transportant 254 passagers et 212 membres d’équipage, causa de sérieux remous dans le port de Douarnenez.

Et pour cause : ce navire de luxe offrant à ses riches clientEs américainEs et australienEs de venir polluer la côte bretonne n’a pas reçu l’accueil le plus enthousiaste. Une soixantaine de manifestantEs, à l’appel du collectif Sémaphore Dz, arméEs de banderoles et casseroles faisaient face à quarante gendarmes suréquipés, bien décidés à transformer le port en forteresse. À l’abri derrière ce cordon sécuritaire, madame la maire Jocelyne Poitevin refusait toujours d’ouvrir le débat avec les opposantEs. Les enjeux sont pourtant majeurs pour la ville. La mise en tourisme voulue par la municipalité a pour objectif de chasser les classes populaires en empêchant l’accès au logement à l’année, désormais remplacé par les résidences secondaires ou les ­meublés de tourisme type Airbnb.

4 fois plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des 260 millions d’automobiles européennes

L’industrie de la croisière est aussi le symbole du capitalisme écocidaire. La compagnie SilverSea, armateur du SilverCloud et du SilverWind (refoulé de Douarnenez par la précédente mobilisation du 6 mai) 1, appartient au numéro 2 mondial Royal Caribbean Group, dont la seule flotte émet 4 fois plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des 260 millions d’automobiles européennes, l’oxyde de soufre étant un polluant atmosphérique responsable du smog urbain et des pluies acides notamment.

Sans compter les conditions de travail à bord, les faibles salaires des marins du Sud-Est asiatique ou l’évasion fiscale grâce aux pavillons de complaisance.

C’est pourquoi nous nous opposons à toute cette industrie, à Ajaccio comme à Marseille, Barcelone ou Venise, contre les immeubles flottants comme les plus petits paquebots se vantant de « briser la glace entre le luxe et l’expédition » dans les mers polaires, pourchassant les baleines et accélérant la fonte des derniers glaciers.

  • 1.Voir notre article du 16 mai sur le site lanticapitalist.org : « À Douarnenez, la croisière n’amuse pas ».