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Etats-Unis. Vers une démonstration historique de la force de frappe de la classe ouvrière ?

USA

Lien publiée le 16 septembre 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Etats-Unis. Vers une démonstration historique de la force de frappe de la classe ouvrière ? (revolutionpermanente.fr)

A minuit (heure locale), 12 700 travailleurs de l’automobile des trois géants Ford, General Motors (GM) et Stellantis, se sont mis en grève. Alors que 97% des travailleurs syndiqués des trois « géants » ont voté pour la grève, plus de 145 000 travailleurs pourraient rejoindre le mouvement. Une situation qui pourrait préfigurer d’une véritable démonstration de la force de frappe de la classe ouvrière

Etats-Unis. Vers une démonstration historique de la force de frappe de la classe ouvrière ?

Aux Etats-Unis, on assiste depuis quelques mois à une 0 style="box-sizing: inherit; background-color: transparent; color: var(--main); text-decoration: none;" target="_blank">vague de grève historique, après des décennies d’atonie du mouvement ouvrier. En effet, après la grève nationale des travailleurs du rail en décembre dernier, celle des scénaristes d’Hollywood cet été et le préavis des travailleurs de la logistique (UPS), c’est désormais au tour des trois géants de l’industrie automobile - Ford, General Motors (GM) et Stellantis - d’être le foyer historique d’un mouvement de lutte d’ampleur.

Depuis plusieurs mois, les travailleurs de l’industrie automobile sont engagés dans une bataille dans le cadre de négociations au sujet des conventions collectives, modifiées tous les quatre ans. Le syndicat UAW (United Auto Workers) exige la fin d’un système à deux vitesses qui consiste à diviser les travailleurs selon leur niveau d’ancienneté, l’embauche de travailleurs supplémentaires (notamment des intérimaires permanents), mais aussi des droits sociaux pour tous les travailleurs après 90 jours de travail, y compris des pensions et des allocations de retraite, ou encore le droit de grève contre les fermetures d’usines.

Ces demandes visent principalement à revenir sur les concessions faites par le syndicat aux entreprises après la récession mondiale de 2008, lorsque les trois grands de l’automobile ont été sauvés de la faillite grâce à l’intervention du gouvernement américain. Mais les travailleurs se battent aussi pour une semaine de travail de 32 heures et des augmentations de salaire à deux chiffres (46% sur quatre ans) dans un contexte inflationniste.

Des revendications face auxquelles Ford, GM et Stellantis ont opposé une fin de non-recevoir. Clairement une insulte alors que l’inflation reprend de plus belle (autour de +4%) et que pendant que de plus en plus de travailleurs et travailleuses sombrent dans la précarité, les trois grands constructeurs ont réalisé des profits records. Ainsi, le patronat de Ford, GM et Stellantis a encaissé un 0 style="box-sizing: inherit; background-color: transparent; color: var(--main); text-decoration: none;" target="_blank">quart de billion de dollars au cours des quatre dernières années et autorisé 5 milliards de dollars de rachats d’actions. Dans le même temps, la rémunération de Mary Barra par exemple, présidente-directrice générale de GM, a augmenté de 34 % entre 2019 et 2022. Celle du PDG de Ford a, de son côté, augmenté de 21 pour cent au cours de cette période. Le PDG de Stellantis a, lui, engrangé une augmentation de 25 millions de dollars l’année dernière

Dans ce contexte, le nouveau président des Travailleurs unis de l’automobile (UAW), Shawn Fain, a annoncé le début de la grève lors d’un événement Facebook mercredi soir, mais seulement dans les trois usines d’assemblage final, une par entreprise. Un appel qui laisse de côté certaines usines clés telles que les usines d’assemblage final et de production de camions Ford, toutes deux dans l’État du Kentucky, cette dernière étant la plus importante en termes d’employés. Sur les réseaux sociaux de nombreux travailleurs ont exprimé leur mécontentement, alors que 97% d’entre eux avaient voté pour la grève et que la population soutient massivement le mouvement.

Vendredi dans la nuit, comme prévu plus de 12 700 travailleurs ont donc débrayé dans les usines d’assemblage de Wentzville (Missouri) pour GM, de Toledo (Ohio) pour Stellantis et à Wayne (Michigan) pour Ford. On estime que chaque semaine de grève sur ces trois sites 0 style="box-sizing: inherit; background-color: transparent; color: var(--main); text-decoration: none;" target="_blank">bloquerait la production de quelque 24.000 véhicules. Ce vendredi, la bourse de Wall Street a ouvert en baisse préoccupée par les conséquences de la grève sur l’économie américaine. Pour cause, l’impact potentiel sur l’économie pourrait être énorme, avec des estimations de pertes de 5 milliards de dollars en seulement 10 jours en cas de grève généralisée.

Une généralisation qu’il faudra réaliser pour gagner et qui passera par la lutte pour l’auto-organisation. Les travailleurs des trois géants de l’automobile feraient bien de se souvenir, de ce point de vue, qu’il y a quelques semaines à peine, à UPS, un accord signé entre les teamsters et la direction (accord excluant totalement les travailleurs en temps partiels) empêchait une grève historique (après des semaines de préparation) et des gains à la hauteur de la situation et de l’inflation.

Une lutte qui passera par le combat contre la division des travailleurs et pour un élargissement du conflit à toutes les usines de Ford, Stellantis et GM et même au-delà du secteur de l’automobile. Alors que l’UAW, représente 146.000 ouvriers chez les « trois géants », il y a de quoi largement augmenter le rapport de force.
En attendant, Wall Street et la Maison Blanche ont bien des raisons de trembler, parce que malgré ses limites actuelles, la lutte des travailleurs de l’automobile est déjà historique.

Pour la première fois, les salariés des "trois géants" font grève ensemble. Les jours à venir pourraient accoucher d’une véritable démonstration de la force de frappe des travailleurs. Une préoccupation d’autant plus importante que si les travailleurs de l’automobile gagnaient sur leurs revendications, cela mettrait le mouvement ouvrier dans une position pour passer à l’offensive contre le patronat. De quoi se demander : y a-t-il encore des sceptiques de la classe ouvrière  ?