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Accord fin de carrière à la SNCF : un recul de la direction
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L’accord de fin de carrière de la SNCF, validé par l’ensemble des organisations syndicales, entérine quelques avancées par rapport à l’ancien cadre en vigueur. Il va permettre aux cheminotEs qui en feront la demande de partir quelques mois avant.
En fonction des situations, les cheminotEs pourront faire valoir une cessation progressive d’activité (variable en fonction des métiers et de la reconnaissance ou pas de la pénibilité au travail) permettant de partir au minimum entre 9 à 18 mois avant l’ouverture des droits à la retraite. Il acte également la création de nouveaux échelons d’ancienneté.
Mais encore trop de reculs pour les salariéEs
Ce nouveau cadre est pourtant loin de revenir sur les reculs accumulés depuis 2008 sur les retraites. De plus, il reste de nombreux angles morts dans l’accord : les salariéEs des innombrables filiales créées par la SNCF ne sont pas pris en compte ; de nombreux postes, au matériel ou en horaires décalés (2 × 8 avec travail samedi, dimanche et jours fériés par exemple) ne sont pas repris comme du travail pénible. Enfin les périodes non travaillées seront payées à 75 % au lieu de 100%.
Tout cela est le résultat des dernières mobilisations, notamment celle des contrôleurs. Les récents conflits catégoriels dans l’entreprise ont suffisamment mis la pression pour que la direction soit obligée de proposer un accord qui bénéficiera à toutes et tous. De plus, la tension autour des JO a joué dans l’accord : dans la crainte de grèves dans tous les sens autour des JO, la direction a préféré lâcher du lest en amont des jeux. Mais rien ne dit que les cheminotEs tairont leurs nombreuses revendications en juillet prochain.
Le recul de l’âge de la retraite coûte cher à la direction
Cet accord met aussi en lumière une contradiction dans laquelle se retrouve l’entreprise avec les différentes réformes retardant l’âge de départ à la retraite. Un rapport de la Cour des comptes avait calculé que les réformes des retraites auraient coûté plus d’argent à la SNCF que l’ancien système…
En effet, la SNCF ne sait plus quoi faire des « anciens » cheminotEs qui, sans les différentes réformes, auraient dû partir à 50 ou 55 ans et qui sont obligés de rester jusqu’à 62 ans pour partir sans décote. Parmi ceux-ci, beaucoup ne sont plus aptes aux métiers de sécurité ou ont des restrictions en horaires de nuit, sont plus fragiles, fatigués par une vie en horaires décalés. De plus, par les mécanismes d’ancienneté, ce sont des cheminotEs qui ont des salaires plus élevés. Et tout ça au moment où la direction cherche à supprimer des postes dans tous les sens…
Une épine dans les logiques libérales
Pour atténuer les effets de la dernière réforme Macron des retraites, la direction de la SNCF a donc été contrainte de lâcher du lest. C’est un encouragement pour l’ensemble des salariéEs. Et il suffit d’entendre les déclarations de la droite et l’extrême droite pour admettre qu’il s’agit ici d’une épine dans le pied des logiques libérales imposées depuis trop longtemps. Cet accord est le résultat de la combativité toujours présente chez les cheminotEs, et c’est un encouragement pour les luttes à venir.
L’accord en deux exemples
La cessation progressive d’activité passe de 12 mois (6 mois travaillés/6mois non travaillés) à 18 mois (9 mois travaillés/9 mois non travaillés) pour l’ensemble des cheminotEs.
Et passe au maximum de 24 mois (12 mois travaillés/12 mois non travaillés) à 36 mois (18 mois travaillés/18 mois non travaillés) pour les ASCT (contrôleurEs) ayant 20 ans d’ancienneté sur leur poste reconnu en pénibilité.
CorrespondantEs