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Le décrochage européen en question

économie

Lien publiée le 19 mai 2024

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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Résumé

L’écart de revenu par habitant entre les États-Unis et la zone euro, d’environ 10 000 euros en 2000, ne s’est pas résorbé au cours des vingt dernières années. Il a même augmenté depuis 2012. De 77 % à 72 % du PIB par habitant étasunien en 2000 et 2019 respectivement, le PIB par habitant de la zone euro s’écarte du niveau de richesse Outre-Atlantique.

Ce découplage progressif des PIB par habitant s’initie avant la crise sanitaire. Ainsi, ce Policy brief s’intéresse au décrochage européen – l’accroissement de l’écart – au cours des vingt années qui ont précédé la crise sanitaire et la crise énergétique, de 2000 à 2019, et explore les explications potentielles de ce décrochage.

Nos résultats montrent que ce décrochage de la zone euro vis-à-vis des États-Unis provient principalement de moindres gains de productivité horaire. Par ailleurs, il apparaît que, bien plus que les différences en matière de temps de travail, le capital est un important facteur de divergence entre les deux zones. L’efficience productive diverge en raison d'une moindre intensité capitalistique en matériel des technologies de l’information et des communications (TIC) d’une part, et en actifs immatériels d’autre part. La quantité de capital en TIC par emploi est cinq fois plus élevée en 2019 aux États-Unis ; la quantité de capital immatériel par emploi est, elle, trois fois plus élevée. Or ces écarts béants en 2019 ne l’étaient pas autant en 2000

Bien sûr, des différences importantes existent parmi les États membres de la zone euro et exigent de la prudence dans l’affirmation de conclusions trop hâtives sur l’agrégat européen et l’insuffisance de ses politiques. En effet, l’Allemagne se rapproche du niveau américain (82 % en 2019) ; la France se démarque par un investissement immatériel soutenu mais sans se distinguer en matière de croissance du PIB, et l’Italie est à la traîne avec de très faibles gains de productivité et niveaux d’investissement immatériel, alors que l’Espagne présente un profil de dynamique de rattrapage.

Malgré ces différences intra-européennes, le facteur capital semble être le moteur de l’écart et de la divergence pour tous les pays observés. Et par nature, son déficit d’accumulation sera aussi celui de la divergence post-2019. Si des recommandations politiques sont à définir, elles doivent avoir pour objectif d’augmenter le taux d’investissement en TIC et en actifs immatériels afin de rattraper le niveau de capital dont disposent les emplois aux États-Unis.