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Palestine : les étudiants de l’ENS organisent un campement à Ulm contre le génocide
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis ce mardi, la cour centrale de l’Ecole Normale Supérieure est occupée par les étudiants et travailleurs de l’école pour dénoncer les partenariats de cette dernière avec des université et entreprises complices avec le génocide à Gaza. Une occupation qui se reconduit une nouvelle fois et appelle à être soutenue.
À la suite des nombreux campements d’universités contre le soutien des puissances impérialistes à la politique génocidaire de l’Etat israélien, le comité Palestine de l’ENS Ulm a lancé une occupation depuis mardi midi, pour dénoncer les partenariats entre le regroupement universitaire PSL (Paris Science Lettre) dont fait partie l’ENS, avec des institutions et entreprises activement complices du génocide palestinien. Plutôt que dans d’autres universités parisiennes, l’administration a préféré se montrer conciliante, en évitant toute répression violente, pour éviter d’attirer l’attention sur la mobilisation, mais c’était sans compter sur l’initiative et l’énergie des étudiant·es mobilisé·es. Le campement a donc pu se poursuivre dans une ambiance chaleureuse, avec drapeaux palestiniens et kanaks, banderoles de soutien au peuple palestinien et tentes dans toute la cour centrale, pour interpeler l’ensemble des étudiant·es de l’école à les rejoindre et leur direction à agir. Les syndicats locaux soutiennent d’ailleurs le mouvement, où l’on retrouve une grande part de chercheurs et chercheuses, ou d’étudiants étrangers.
L’objectif principal de cette occupation, dès son lancement, était de dénoncer les partenariats avec différentes universités israéliennes comme Technion (Israel institute of technology) ou de l’Université hébraïque de Jérusalem, situées en territoires colonisés, mais également des entreprises françaises directement impliquées dans l’élaboration et la fabrication des armes utilisées pour le génocide en cours à Gaza, comme Airbus, Safran, Thales ou Dassault. Non seulement les membres du comité exigent de couper ces liens, mais exigent également un positionnement clair de la direction de l’école contre le génocide, pour la fin de la répression, de la censure et des menaces envers le mouvement étudiant, et pour le développement de partenariats avec les universités de Cisjordanie.
La relative longévité de l’occupation a permis aux étudiant·es et travailleur·ses de la fac d’en faire un lieu politique, en donnant la parole à différentes organisations et associations au premier plan dans le mouvement contre l’État d’Israël aujourd’hui, comme Samidoun, collectif pour la libération des prisonniers palestiniens, ou encore Stop Arming Israel, et en invitant à les rejoindre contre la complicité des institutions françaises avec le génocide en cours. L’occasion aussi de médiatiser leur activité, et de nouer des liens avec les camarades de Sciences Po et de Columbia de passage sur place.
Si les suites du mouvement sont encore en discussion, la présidence s’est retrouvée forcée d’entamer des discussions avec les occupant·es, qui ont revendiqué le boycott des institutions complices de génocides et l’accueil des étudiant·es palestinien·nes réfugié·es, ou encore la mise en place de partenariats avec les universités palestiniennes. Jusqu’à récemment, la présidence a fait miroiter l’organisation d’un conseil d’administration exceptionnel dans lequel seront « discutés » ces éléments, mais continuait d’entretenir des positions volontairement floues, en évitant toute engagement administratif concret.
Ils et elles ont donc choisi de maintenir leur occupation contre les pressions de leur direction, pour exiger des positionnements à la hauteur des enjeux, alors que les entreprises françaises continuent d’armer l’État israélien, et que le gouvernement met toute son énergie à réprimer violemment le soulèvement du peuple kanak. Récemment, la présidence a donc choisi de ne plus permettre l’accès à l’occupation à toute personne extérieure à l’école. Une réaction qui signe un début de répression pour isoler cette mobilisation pour tenter de couper définitivement le lien des étudiant·es avec l’extérieur et chercher à étouffer ce mouvement. Mais les germes d’un rapport de force face à la direction sont plantés et montrent la voie pour amplifier les mobilisations de solidarité face aux attaques des pays impérialistes.