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    Mediapart salue la mémoire de Christophe Deloire, défenseur de la liberté de la presse

    Lien publiée le 8 juin 2024

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/080624/mediapart-salue-la-memoire-de-christophe-deloire-defenseur-de-la-liberte-de-la-presse

    Le secrétaire général de Reporters sans frontières est décédé ce samedi. Mediapart souligne l’importance de ses combats en faveur d’une presse libre, indépendante et pluraliste. Nous gardons à l’esprit nos batailles communes, d’une brûlante actualité.

    Nous avons appris avec émotion le décès, samedi 8 juin, de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), à la suite d’un cancer fulgurant qui l’a emporté à l’âge de 53 ans. Notre confrère exerçait depuis 2012 ses fonctions à la tête de l’association, où il a déployé sans relâche, aux côtés de son équipe, son énergie en faveur d’une presse libre, indépendante et pluraliste, en France et dans le monde.

    Il a partagé nombre des combats de Mediapart. En septembre 2013, nous avions organisé ensemble une grande réunion publique au Théâtre de la Ville à Paris en défense du droit de savoir, pour laquelle nous avions réuni sur la même scène Julian Assange (WikiLeaks), Florence Aubenas (RSF) ou encore Pierre Rosanvallon et Edgar Morin.

    Christophe Deloire : « Pour la liberté de l'information » © Mediapart

    Nous nous étions associés, trois ans plus tard, pour une émission consacrée à l’indépendance de la presse, à un moment où déjà l’espace médiatique était dénaturé par les rachats de journaux et de télévisions, la normalisation éditoriale, les censures et pressions des actionnaires, les licenciements et les mises au pas de rédactions. Nous nous proposions de dresser un état des lieux de la crise généralisée de notre profession affaiblie par la concentration des titres dans les mains de quelques milliardaires, plus préoccupés de leur influence que de la liberté de la presse.

    Il nous avait aussi accompagnés, en février 2019, lors de la conférence de presse que nous avions organisée dans nos locaux quelques heures après la tentative de perquisition dont Mediapart avait été la cible, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour, notamment, atteinte à la vie privée d’Alexandre Benalla, au mépris de la protection des sources.

    Inquiet de la déstructuration de l’écosystème médiatique engendrée par la montée en puissance des géants de la tech, il appelait en décembre 2022, dans une tribune publiée par Le Monde, les responsables politiques à sortir de leurs querelles partisanes « pour définir les cadres du débat démocratique » et à s’affranchir « des règles imposées par Facebook ou Twitter ». « Face à l’arbitraire des dirigeants de réseaux sociaux, nos démocraties doivent imposer leurs principes », insistait-il.

    Effaré par la reprise en main du Journal du dimanche par Vincent Bolloré, il s’est mobilisé pour dénoncer la nomination de Geoffroy Lejeune à sa tête en juin 2023. « Nous sommes ici pour éviter un nouveau carnage dans une rédaction », avait-il lancé lors d’une soirée organisée en soutien aux journalistes de l’hebdomadaire, aujourd’hui remplacés par des plumes au service des intérêts du milliardaire réactionnaire. « Là où Bolloré passe, le journalisme trépasse. C’est un ogre qui digère les médias et les transforme en organes d’opinion », avait-il averti sur France Inter quelques jours plus tard.

    En juillet 2023, il s’était vu confier par l’Élysée la direction d’un comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI), devant aboutir à la fin du mois de juin 2024 ; une mission qui nous a valu, avec lui, des échanges francs, mais toujours respectueux.

    Au-delà de ces nouvelles responsabilités, il avait poursuivi son engagement aux côtés de Reporters sans frontières, en participant à la mobilisation pour la libération de notre confrère Mortaza Behboudi, libéré en octobre 2023 après neuf mois de détention en Afghanistan.

    Encore récemment, l’organisation avait remporté une bataille historique face à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) sur le cas de CNews. Saisi par RSF, le Conseil d’État avait en effet demandé, en février 2024, au gendarme de l’audiovisuel de mieux veiller au respect par cette chaîne de Vincent Bolloré de ses obligations en matière de pluralisme et d’honnêteté de l’information.

    Nous nous associons à l’équipe de RSF et adressons nos sincères condoléances à ses proches.