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Les délégués CGT entérinent la stratégie de Thierry Lepaon

CGT

Lien publiée le 22 mars 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Le projet du nouveau secrétaire général de la confédération a été adopté par 85 % des voix

Thierry Lepaon avait manqué son oral, lundi 18 mars, mais il a réussi son intronisation. Celui qui n'était pas le " dauphin " de Bernard Thibault a été élu secrétaire général de la CGT, vendredi 22 mars, le jour de la clôture du 50e congrès, à Toulouse.

La veille, les 977 délégués avaient élu les 56 membres de la commission exécutive, en portant M. Lepaon en 29e position avec 95,2 % des voix. Un vote de confiance pour celui qui était mal connu dans la maison cégétiste et n'avait pas de troupes organisées derrière lui. Les trois prétendants évincés à la succession de M. Thibault ont été élus : Agnès Naton en 43e position (94 %), Eric Aubin, en 45e position (93,8 %), et Nadine Prigent, la candidate de M. Thibault, en dernière position (82,8 %).

Autre succès pour M. Lepaon, le rapport d'orientation, la feuille de route pour les trois ans à venir, a été adopté par 85,1 % des voix, 14,9 % des délégués votant contre et 5,3 % s'abstenant. Au congrès de Nantes en 2009, ce document avait recueilli 76,3 %. Par ce vote, le " syndicalisme rassemblé " - fondé sur le principe que la CGT ne peut plus faire l'unité avec les autres syndicats uniquement lorsque ceux-ci se rangent sur ses positions - a été validé.

De nombreux militants, venant pour la plupart de l'extrême gauche, avaient violemment attaqué la CFDT, synonyme d'un " syndicalisme de compromission " et demandé l'abandon du " syndicalisme rassemblé ". M. Lepaon avait récusé toute " rupture " avec la CFDT. Jeudi, M. Thibault a relativisé cette fronde, estimant que " 15 % des intervenants ont monopolisé plus de la moitié des interventions ".

Chantiers difficiles

Dans les couloirs du congrès, l'ancien secrétaire général Louis Viannet, le " père " du syndicalisme rassemblé, confiait : " Ce n'est pas parce qu'il y a une difficulté, qu'il faut renoncer. " Jeudi, M. Lepaon s'est montré particulièrement optimiste, jugeant même " possible " un " 1er Mai dynamique et unitaire ". Une perspective peu crédible alors qu'en avril, le débat parlementaire sur la transposition de l'accord sur l'emploi en loi, va aviver les tensions entre la CGT et la CFDT.

Autre signe de réussite de son intronisation, M. Lepaon a formé son bureau confédéral à sa main. Sur les dix membres, il y aura parité entre les hommes et les femmes et entre le secteur public et le secteur privé. M. Lepaon a imposé l'entrée de M. Aubin, dont M. Thibault ne voulait à aucun prix comme successeur. Le secrétaire général de la fédération de la construction pourrait, sans être numéro deux, prendre en charge l'action revendicative.

Le nouveau patron de la centrale a aussi résisté aux pressions de la fédération de la santé - la première de la CGT, dont les délégués ont monopolisé le temps de parole mercredi, au point de susciter des protestations des congressistes - pour maintenir Mme Prigent au bureau confédéral. La tactique de Mme Prigent s'est retournée contre elle. M. Lepaon n'a pas cédé et Mme Prigent quitte le bureau confédéral. En revanche, Mme Naton, la directrice de la Nouvelle vie ouvrière, le bimensuel de la CGT, sauve sa place dans la direction.

M. Thibault a aussi eu la satisfaction d'emporter un bon " quitus ". Le rapport d'activité, qui sanctionne l'action de la direction confédérale depuis décembre 2009, a été approuvé par 87,5 % des délégués - dix points de mieux qu'il y a trois ans. Ni la prise de position, inédite, de M. Thibault en faveur de François Hollande à l'élection présidentielle ni surtout la longue crise de succession - deux sujets qui n'ont été évoqués par aucun délégué - n'ont été portés au passif du secrétaire général sortant.

M. Lepaon doit désormais démontrer ses capacités à diriger une organisation de moins en moins homogène, et privée de matrice idéologique depuis sa rupture avec le Parti communiste. Il va devoir surtout se poser en rassembleur alors que la crise de succession a laissé des séquelles au moins au niveau de l'appareil. La façade a été ravalée mais, derrière les murs, les chantiers tant internes qu'externes - les rapports avec la CFDT et le gouvernement - se présentent comme autant de redoutables défis.