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    Le livre de F. Bazin sur Lambert dans certains médias.

    Lien publiée le 2 novembre 2024

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://aplutsoc.org/2024/10/31/le-livre-de-f-bazin-sur-lambert-dans-certains-medias-vp/

    Aplutsoc a publié voici quelques jours mon commentaire critique du livre de François Bazin sur Lambert. Il est intéressant de relever deux commentaires parus depuis, sur ce livre, celui du Canard Enchainé et celui de la Fondation Jean Jaurès.

    Le Canard du mercredi 29 octobre publie un article. Disons-le : c’est une honte, car nous sommes dans le registre de l’analphabétisme. Soit l’auteur est un crétin, soit il écrit sur ordre, soit c’est un crétin qui écrit sur ordre. Il n’y a plus lieu ici de critiquer le livre de F. Bazin car manifestement le représentant du Canard Enchainé ne l’a pas lu, et lui fait raconter n’importe quoi. Non, pas n’importe quoi : du fumier stalinien de vieille souche. Nous avons donc droit à la reprise de la calomnie visant à faire des trotskystes les amis des soldats allemands, assortie de l’affirmation selon laquelle Lambert traverse la guerre « en père peinard », et, à la Libération, est un parrain de la Sécu avec « une voiture et un chauffeur », qui, dès 1947, fait le parrain à FO. L’auteur, un certain Frédéric Pagès, a effectivement lu une page du livre de Bazin, qui mérite des critiques mais n’affabule rien de tel : sa page de titre. Et c’est tout.

    Deux remarques. 1) chaque fois qu’il est question de « trotskysme » et surtout de « trotskysme » dans les syndicats, le Canard s’enfonce dans la fange et l’analphabétisme. 2) cette petite saloperie a au moins le mérite de montrer que ce n’est pas le livre de Bazin qui mettra fin aux légendes qu’il n’a pourtant pas colportées, mais qu’il a fait l’effort de dissiper, au service d’une autre intention dont, du coup, le Canard ne parle pas …

    Cette autre intention est par contre exhibée dans un fantastique document : l’éloge dithyrambique de ce livre sur le site de la Fondation Jean Jaurès, par un certain Renaud Large, qu’une brève recherche nous signale comme directeur des études et de la stratégie chez Havas-Vivendi, « expert en lobbying, communication financière et corporate » : apparemment, voila qui qualifie pour causer « lambertisme » à la Fondation Jean Jaurés (pauvre Jaurès !). Quelques morceaux piochés au hasard – attention, accrochez-vous, ça tangue :

    « Sagace, François Bazin saisit le papillon, chez Lambert, sans se laisser séduire par lui, pour voir aussi le scaphandre. »

    « L’Empire mongol du XIIIe siècle, le plus large que la Terre ait porté, et l’Empire Lakota des Sioux d’Amérique, probablement le plus valeureux de l’humanité, partageaient une structure commune. Ils étaient des empires nomades, dotés d’une gouvernance et d’une administration fixes mais leurs frontières étaient floues et les cultures qui y cohabitaient étaient éparses. Leurs souverains, le Khan par exemple, se déplaçaient sans cesse avec leurs hordes ou leurs tribus, dans cette communauté politique gazeuse. Le parallèle est tout à fait saisissant avec l’OCI de Pierre Lambert. »

    « François Bazin est le portraitiste des ombres de la République. Aussi longtemps qu’il a existé, ce théâtre de spectres a consacré la mystique du politique, son efficience auprès des citoyens. »

    Mais le summum, c’est que notre expert en « corporate » a trouvé son héros, sa figure de père, de parrain, de Godfather, de chef suprême, de combattant, son sublime guerrier héroïsé. Vous ne devinerez pas qui ? Marc Rozenblatt ! Nous avons en effet, après l’éloge déjà assez délirant du livre de Bazin, un basculement total dans l’enflure façon nord-coréenne, cela pour chanter les vertus viriles et efficaces de Marc Rozenblat :

    « Marc Rozenblat a appartenu à la caste des guerriers du prolétariat durant les années 1970 et 1980. »

    « Marc Rozenblat est resté fidèle au jeune homme qu’il a été, à sa manière. Il est devenu chef d’entreprise et c’est précisément le lambertisme qui a fait de lui un dirigeant du monde économique. Quoiqu’on en dise, il n’y a pas de réelle apostasie marxiste chez ceux qui ont blanchi sous le harnais. »

    « Comme l’alchimiste, il transforme ses doutes en certitudes, il change ses questionnements en affirmations. Il se renforce à mesure qu’il s’ossifie. Il se forge lorsqu’il se rigidifie. Un jeune lambertiste doit trouver dans le parti intériorisé l’énergie de convaincre l’extérieur ; user, tel un judoka, des forces de l’adversaire majoritaire contre lui-même, le réduire à douter devant tant d’assurance. Ces traits de caractère font aujourd’hui, à juste titre, frémir un observateur politique avisé. »

    « Les hommes naissent avec des qualités naturelles. La vie leur donne un relief, les sublime, leur offre un horizon de progrès. Marc Rozenblat était peut-être né avec les atouts d’un dirigeant, la promesse initiale d’une destinée ; son lambertisme a été un exhausteur de vie. »

    « Dans le monde des affaires, le trentenaire Rozenblat possède l’assurance des vieux capitaines d’industrie. Il ne commet pas les erreurs traditionnelles des jeunes professionnels. Chez lui, pas de forfanterie masquant piteusement de la fébrilité. Marc Rozenblat a le cuir tanné par la vie militante. Il a la sérénité et la puissance de ceux qui ont vécu. »

    Etc. ! Rozenblat est le « baron rouge » ! Le fou rire ne peut que prendre tous ceux qui ont réellement connu cette époque. S’il y avait, déjà dans l’équipe syndicalo-politique étudiante de l’OCI à la fin des années 1970, un type qui faisait l’effet d »un matamore imbu et soucieux de son apparence, c’était bien « Rozen » ! On sentait déjà le courtier en assurances et le spéculateur immobilier devant lequel craquent les petits experts en lobbying ! Guerrier du prolétariat !

    Un point commun entre cette pièce d’anthologie et F. Bazin, que l’on espère gêné de telles prévenances : pas un mot sur les démêlés judiciaire des ex-« guerriers du prolétariat » relatifs à la MNEF …

    Ce qui nous mène, bien sûr, à une question qui, si elle nous rappelle Lambert, n’en est pas moins judicieuse : « Ils cherchent quoi ? Au compte de qui ? »

    VP, le 30/10/2024.