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    "Putsch" raté au sein du gouvernement australien

    Lien publiée le 30 mars 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) Cela ressemble à un âge d'or. Lorsque les historiens se pencheront sur les vingt-cinq dernières années en Australie, ils ne manqueront pas de relever que le pays a vécu une période exceptionnelle. En juin 2012, l'Australie a enregistré sa 21e année de croissance consécutive ! Un record parmi les pays développés. Le chômage est quasi inexistant (5,4 %), le budget de l'Etat excédentaire, et la dette publique insignifiante.

    Portée par l'embellie de l'Asie, la plus grande île de la planète, dont le sous-sol regorge de minerais précieux, figure parmi les rares pays du monde occidental à considérer l'émergence de la Chine comme une formidable opportunité et non comme une menace. Pour compléter ce tableau flatteur, il suffit d'ajouter qu'aucune banque australienne n'a été secourue par le contribuable ces dernières années. La seule crainte de la banque centrale : l'économie se porte si bien qu'elle redoute un renchérissement du dollar australien, pénalisant pour les exportations.

    Vue d'Europe, plombée par une crise monétaire et une croissance anémique, l'Australie fait forcément rêver. Là-bas, il n'est nullement question de déclin ou de morosité sociale. Les inquiétudes se limitent aux sursauts climatiques qui ont provoqué, tour à tour, sécheresses sévères et inondations.

    Avec un tel bilan, le gouvernement devrait aborder les élections législatives du 14 septembre avec sérénité. Il n'en est rien. "Même si le pays connaît le plus grand boom minier de l'histoire mondiale, le climat politique est toxique", souligne James Button, du Grattan Institute, principal centre de réflexion australien. Pour la troisième fois en trois ans, le Parti travailliste, au pouvoir depuis 2007, a été déstabilisé par une tentative de "putsch". Il visait, cette fois-ci, la première ministre, Julia Gillard, première femme à diriger l'Australie.

    Le 21 mars, cette avocate, fille d'immigrants gallois, athée et républicaine dans un pays où la reine d'Angleterre est toujours le chef de l'Etat, a survécu à une tentative de destitution de la part de proches de Kevin Rudd, l'ancien premier ministre, lui-même déposé lors d'un autre "putsch", mené en 2010 par... Julia Gillard. A l'issue de la dernière crise, en mars, Julia Gillard a obtenu un vote de confiance des députés travaillistes et a aussitôt déclaré sur un ton martial : "L'affaire est terminée."

    Pas si sûr. Les dissensions au sein du Parti travailliste sont provoquées par un réflexe de survie. La plupart des sondages donnent Julia Gillard perdante face aux conservateurs lors des prochaines législatives. En revanche, avec Kevin Rudd, la gauche l'emporterait, selon ses partisans. Ce dernier est perçu dans l'opinion comme étant plus volontaire et abordable, alors que Julia Gillard passe pour être plus technocratique et distante.

    Or, entre les deux protagonistes les divergences sont minimes. Kevin Rudd a été unanimement salué sur la scène internationale pour la façon dont il a anticipé la crise financière de 2008 en menant, avant les autres, une audacieuse politique de relance pour éviter une récession. Mais sa gestion brutale et autoritaire a tellement excédé les autres membres du gouvernement qu'ils ont fini par le destituer. Quant à Julia Gillard, elle a réussi là où Kevin Rudd avait échoué, en faisant adopter en 2011 une loi instaurant une taxe carbone, en dépit de l'opposition farouche des grandes compagnies minières.

    Malgré ce bilan honorable, les travaillistes australiens sont minés par ce combat de chefs délétère. "Comme beaucoup d'autres partis sociaux-démocrates dans le monde usés par le pouvoir, les travaillistes peinent à proposer un modèle au pays, relève James Button, qui est un ancien conseiller de Kevin Rudd. Dès lors, les luttes de personnalités prennent le pas sur le débat d'idées."

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    Lire aussi l'article du WSWS : ICI