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"Dévorer le monde", ou ce que fait le capitalisme au voyage
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
"Dévorer le monde", ou ce que fait le capitalisme au voyage - CONTRETEMPS
Aude Vidal vient de publier Dévorer le monde. Voyage, capitalisme et domination, aux éditions Payot. Nous vous en proposons un extrait.

Aude Vidal, Dévorer le monde. Voyage, capitalisme et domination, éditions Payot, 2025.
Une « industrie de la compensation » boostée aux inégalités économiques
Le tourisme est une industrie du surplus… des classes qui ont plus que ce dont elles ont besoin. Pas de surplus, pas de voyage. C’est une banalité mais je préfère la poser noir sur blanc ici, ayant vu une jeune infirmière française demander à un lycéen laotien s’il n’avait pas lui aussi envie de voyager, alors qu’il venait de nous raconter que sa famille vivait avec l’équivalent de cent euros mensuels. Le sociologue Rodolphe Christin parle à ce propos d’une « industrie de la compensation » : « Je souffre, je travaille toute l’année, donc je m’octroie ces quelques semaines de répit[1]. »
L’alcool et les drogues, légales ou non, les jeux d’argent et la pensée positive peuvent également aider à supporter le stress et la frustration ou bien offrir des parenthèses enchantées. Sur un trottoir d’Avignon, il m’est arrivé de confondre avec la publicité d’une agence de voyages un présentoir de la secte des Témoins de Jehovah qui, sur fond de paysage de rêve, promettait d’en finir avec le stress. Autant d’opiums du peuple, dont certains bénéficient d’une image plus positive et consensuelle que la biture du samedi soir. Mais aucun de ces secteurs économique n’arrive à la cheville du tourisme, environ 10 % des richesses produites dans le monde, pour environ 10 % des emplois. […]
Bien que le voyage au soleil, à l’hôtel ou au camping, de préférence dans un pays étranger, symbolise les vacances, le séjour en France est une norme et plus de la moitié des séjours se passent dans un cadre non-marchand (chez des ami·es ou des parents)[2]. Le non-départ en vacances, quant à lui, n’a pas vraiment de nom, bien que ce soit une pratique très commune puisque 37 % de personnes n’étaient pas parties en vacances en 2019 et que probablement beaucoup plus ne sont pas parties en vacances tout le temps de leurs congés[3].
« Les départs en vacances sont fortement corrélés aux niveaux de vie[4] » ainsi qu’aux conditions d’emploi mais le non-départ, le plus souvent subi, peut également faire l’objet d’un véritable choix, en particulier pour des personnes vivant dans une maison avec jardin et appréciant un temps « ni totalement domestique, ni totalement vacancier, mais différent par les rythmes, les activités et les sociabilités plus déliés et plus choisis qui l’organisent », propice par exemple à une plus grande qualité de liens familiaux, comme le note Pierre Périer après l’exploitation d’une enquête de la Caisse d’allocation familiales auprès de bénéficiaires de l’aide sociale[5].
Les personnes ayant les plus hauts revenus étaient 82 % à partir en vacances en 2019 (contre 47 % pour les plus pauvres) mais, derrière les moyens matériels inégalement répartis qui permettent de le faire, il ne faudrait pas mésestimer la culture de classe qui invite à partir… ou à rester. Rodolphe Christin, dans l’introduction de son ouvrage L’Usure du monde, décrit ce choix-là comme le « goût de vivre une existence conviviale sur un territoire chargé de sens et de vie ». Il poursuit : « Savoir rester chez soi pour explorer et créer, à l’échelle du voisinage considérée dans toute sa diversité, les pistes d’une vie quotidienne joyeuse et vivable représente un acte authentiquement populaire[6]. »
La question se pose en effet : de quelle vie voulons-nous, celle qui nous satisfait jour après jour ou celle qui nous fait vivre des moments aussi précieux qu’ils sont artificiels et, de toute manière, rares ?
À la recherche de la vie bonne
Dans un ouvrage sur le revenu universel[7], j’ai plaidé contre les stratégies de fuite individuelle devant les problèmes que pose l’organisation du travail dans les sociétés capitalistes. Le voyage est l’un des topos sur la vie bonne que présentent les défenseurs du revenu de base (avec un jardinage voltairien et un soin aux autres apparemment dégenré). Puisqu’il semble qu’il faille, pour des raisons écologiques, sociales et tout simplement humaines, casser l’emprise du travail sur nos vies, faut-il commencer à le faire par petits bouts, à la journée, ou par grandes plages, week-ends prolongés, semaines de vacances ou années sabbatiques ?
Les longues journées et semaines de travail entraînent une plus forte consommation, par augmentation du revenu pour les plus aisé·es et par manque de temps pour tout le monde[8]. L’industrie agroalimentaire ou celle du tourisme en profitent pleinement, tandis que les services nécessaires à cette exploitation (Ehpad, crèches, périscolaire) sont encore pris en charge par le public[9].
Le philosophe André Gorz faisait remarquer que, au contraire, la journée de travail moins longue permettait de s’investir dans la vie locale, de prendre en charge sa vie quotidienne dans ses dimensions matérielles et affectives. Soit s’occuper de ses proches et faire son ménage, s’attacher à son milieu de vie, en prendre soin[10]. Par ses vertus démocratiques et d’investissement de la vie quotidienne, la baisse du temps de travail quotidienne ou hebdomadaire est moins favorable au capital.
L’industrie du tourisme vend du rêve, c’est bien connu, mais elle vend aussi du rêve à portée de main, de ces bonheurs pour lesquels on ne devrait pas avoir besoin d’elle pour les découvrir et les expérimenter. Fin 2022, au plus froid de l’hiver, dans une publicité dans le métro parisien, un voyagiste montre un bébé sur une plage et invite les mamans et les papas qui étaient trop occupé·es jusqu’à présent pour remarquer son existence : « Partez à la rencontre du soleil et même du petit dernier. » Attention, on ne le répétera jamais assez, à prendre vos propres enfants dans vos valises et non ceux des voisin·es.
Une autre publicité vend du temps libéré avec la personne qui partage déjà votre vie – à condition d’en avoir une, de vie : « Retrouvez le temps de faire crac-crac. » Ou comment vendre aux gens ce qu’ils et elles ont déjà : des proches, mais accessibles uniquement à condition d’aller plus loin, pour s’abstraire de sa vie quotidienne. Retrouver du temps pour soi et celles et ceux que vous aimez, pendant une courte parenthèse, est le nouvel eldorado que font miroiter les voyagistes, à défaut de vies plus équilibrées.
Je ne résiste pas à la tentation de citer une dernière publicité, pour une compagnie d’aviation low-cost, qui à l’automne 2023 mettait en scène avant et après le voyage : « Je déteste mon boss. » Et après : « Je le déteste toujours mais avec un joli bronzage. » Retour au point de départ et il ne reste plus qu’à travailler pour se payer un prochain voyage. Rappelons que, contrairement aux billets d’avion, les cotisations syndicales sont défiscalisées et peut-être plus efficaces pour améliorer ses conditions de travail.
En 1936, ce furent les grèves ouvrières et non les partis politiques qui mirent à l’agenda les deux semaines de congés payés. Cette revendication ne figurait pas dans la campagne du Front populaire mais elle fut conquise avec les quarante heures hebdomadaires et les augmentations de salaire, promesses de la campagne. Il importe de rappeler le caractère libérateur et joyeux des premières vacances populaires, et à quel point sont légitimes les aspirations de l’être humain à ne pas travailler sans relâche… et pour le profit d’autres. Mais, à la même époque, les régimes fasciste et nazi organisaient déjà des loisirs ouvriers, beaucoup plus contrôlés selon l’historien Alain Corbin[11].
Et des autres conquêtes du Front populaire, les congés payés furent la seule qui resta, quand bien même les classes bourgeoises eussent été marries de voir les prolos se baigner dans la même eau qu’elles. Les augmentations de salaire furent grignotées par l’inflation et la réduction du temps de travail par l’exigence d’un effort national pour préparer la guerre qui menaçait. Mais même Vichy n’osa pas toucher aux vacances, rappelle l’historien Pascal Ory[12]. C’est que dans la première moitié du XXe siècle se sont généralisées des méthodes de production qui portent atteinte gravement aux corps et aux âmes.
Vus sous cet angle, les congés payés étaient une moindre concession. Plus qu’une libération, ils constituent pour Rodolphe Christin un « aménagement de peine ». Jean-Philippe Descombes et Henri Mora, mettant en scène une discussion dans un bar des Chambarans où ils participaient à une lutte contre la construction du centre de loisirs Center Parcs à Roybon en Isère, lient étroitement organisation du travail et tourisme :
« Le travail crée de la frustration et celle-ci s’évacue en partie par cet ersatz de réappropriation que permet le tourisme. Ce qui est vicieux, c’est qu’ayant naturalisé le fait qu’il faut vendre sa force de travail pour pouvoir accéder à ce qui nous permet de vivre, nous retournions nous soumettre à la logique de production de marchandises afin de pouvoir à nouveau se payer du « temps libre »[13]. »
En 2019, le temps de travail effectif à temps plein n’était pas loin en France des quarante heures hebdomadaires de 1936. Mais nous nous payons de plus beaux voyages.
Où est passé le tourisme social ?
Que sont devenues les vacances pour tou·tes ? Le rôle de l’État pour organiser le tourisme a beaucoup varié depuis un siècle, de la responsabilité d’aménager et d’assurer des vacances pour tou·tes au rôle de simple promotion de la destination France. Aujourd’hui le pilotage est abandonné à Atout France, une agence où les acteurs les plus commerciaux du tourisme sont majoritaires.
Les enquêtes nationales sur les vacances des Français·es ont disparu, pendant que le regard reste rivé sur la place de première destination mondiale et le nombre d’arrivées internationales. Puisque celui-ci était en augmentation régulière tout le long des années 2010 et semblait s’approcher de la barre des cent millions, ce chiffre emblématique sert depuis d’objectif unique aux politiques nationales du tourisme, sans qu’on daigne trop expliquer ni le pourquoi ni le comment de cette augmentation de 15 à 20 %, notent les spécialistes du domaine.
Le tourisme social ou la possibilité offerte à tous les gosses de voir un jour la mer ne font plus l’objet des préoccupations publiques. Au contraire, la course au standing d’une majorité d’acteurs ampute l’offre touristique de ses options les moins chères, comme nous l’avons vu à propos de l’accueil paysan. Quand vous regardez l’offre d’un office de tourisme, si toutes les prestations semblent anormalement luxueuses et inadaptées à ce que vous pensez être un budget classique, ce n’est pas qu’une impression. Chacun cherche à attirer les client·es les plus aisé·es.
L’économiste Gilles Caire confirme cette évolution du marché et l’abandon de toute visée sociale : « Les prix des prestations touristiques – que l’on songe à l’hébergement ou la restauration – ont augmenté deux fois plus vite que le niveau général des prix, depuis le début des années 2000. (…) Les collectivités me semblent davantage s’intéresser, aujourd’hui, à l’augmentation du panier moyen des touristes qu’à l’émancipation, l’inclusion sociale et l’ouverture aux autres permise par le tourisme. Même les structures du tourisme social et solidaire, qui opèrent à leur tour une montée en gamme grâce aux nouveaux investissements octroyés par les collectivités, participent d’une certaine manière à l’exclusion des catégories populaires[14]. »
À Douarnenez, on peut voir les infrastructures du tourisme social céder le pas à une offre de plus grand standing : 150 appartements Pierre et Vacances sur les terrains d’une auberge de jeunesse, 17 appartements de luxe à la place d’un centre de vacances qui permettait à la ville du Mans d’envoyer ses enfants en villégiature à la mer, un camping privé qui reprend la gestion municipale (ici l’option haut de gamme est abandonnée en raison d’une forte opposition). Le même mouvement se produit partout.
Services à domicile : le tourisme même à la maison
Le surtravail de chaque jour a ouvert un marché à toutes sortes de biens et de services désormais livrés ou rendus à domicile, qui permettent de « lâcher prise » et de se désintéresser des activités quotidiennes. Ces industries gratifient des classes intermédiaires, dominantes parmi les dominées ou réciproquement, en échange de leur insertion dans la machine productive.
D’autres qui triment au moins autant n’ont pas cette chance. Une publicité présentait les repas des restaurants (ou des dark kitchens[15]) livrés à domicile comme un dû après une épreuve (journée au bureau ou entraînement sportif) pour la petite bourgeoisie urbaine. « Livré, délivré », affichait une autre, faisant un pauvre écho à l’ouvrage d’Aurélien Berlan, Terre et liberté[16], qui oppose cette délivrance par le faire faire par d’autres à la responsabilité de faire soi-même, qui seule permet une liberté authentique, conquise et préservée collectivement. Autant qu’une compensation, qu’un plaisir indispensable pour supporter un travail bien rémunéré, faire faire, quand il s’agit de ménage ou de soin (de clean ou de care), permet d’augmenter le temps passé au travail, donc sa propre rémunération.
Côté emploi, le tourisme comme la restauration[17] et d’autres services contribuent à de fortes inégalités autant qu’ils en profitent. Les deux offrent des emplois pénibles et mal rémunérés, la particularité de l’emploi touristique étant souvent sa saisonnalité. La revue Nunatak[18], qui s’attache aux régions de montagne et aux piémonts, donne à entendre la voix des saisonnier·es et à lire la place du tourisme dans la modernisation de la montagne. Des voix rares car les discours sur le tourisme focalisent l’attention sur les lieux, les activités, les visages et les saveurs, oubliant au passage les services rendus et les petites mains du voyage, comme les femmes de ménages des grands hôtels parisiens, licenciées à l’occasion des confinements et désormais remplacées par des sous-traitants[19].
Beaucoup a déjà été dit sur l’ubérisation du travail et le boom des plateformes de service qui rémunèrent des services ponctuels rendus par des travailleurs et travailleuses sans reconnaître la relation hiérarchique qu’elles leur imposent[20]. Parlons donc plutôt des services à la personne, qui contribuent également à l’avènement d’une société inégalitaire mais sont largement promus par les politiques publiques.
D’abord ils nous coûtent cher. Jusqu’à des plafonds élevés, chaque euro dépensé dans ce secteur par les ménages se voit à moitié remboursé, en baisse ou crédit d’impôts. Les 3,8 milliards d’euros de cette niche fiscale (préservée de haute lutte par ses bénéficiaires[21]) permettraient d’établir un minimum social à destination des jeunes de 18 à 24 ans[22] ou bien, avec d’autres niches soutenant des emplois peu qualifiés et mal rémunérés, ils pourraient contribuer à la création d’emplois de qualité dans les services sociaux répondant directement à des besoins mal pris en charge, avec un faible taux d’éviction des emplois existants et la création d’emplois indirects[23].
D’autre part ces emplois de faible qualité, qui peinent à offrir des rémunérations complètes, échoient à des femmes vulnérables sur le marché du travail, peu diplômées, vieillissantes ou non-blanches. Ils pallient sans les faire disparaître les inégalités fondées sur le sexe dans les couples hétérosexuels[24]. Cette exploitation d’autres femmes par des femmes aisées est mise sous le tapis du mouvement féministe, dont les figures les plus éminentes sont ici juge et partie. La domesticité ne se porte jamais mieux que dans les sociétés coloniales ou inégalitaires[25]. « Le soin, le sale, le service », d’après les mots de la philosophe Geneviève Fraisse, peinent à entrer en démocratie[26].
Au contraire, le gouffre croissant entre classes possédantes et classes qui n’ont rien est une force économique louée pour son dynamisme. Ces services, sous une forme très moderne ou qui nous évoquent des temps plus anciens, sont comme une sorte de tourisme à l’envers, domestique et qui exploite majoritairement la force de travail de personnes racisées et migrantes – celles qui sont parfois survivantes d’années d’épreuves et de dangers pour atteindre l’Europe, et que Rodolphe Christin appelle « les véritables héros du voyage ».
Notes
[1]« Rodolphe Christin : Le tourisme est une industrie de la compensation », propos recueillis par Sébastien Navarro, CQFD n° 167, juillet-août 2018.
[2]Cousin et Réau, op. cit.
[3]J’écris ces lignes pendant une semaine de vacances à mon domicile.
[4]La citation et les chiffres du paragraphe appartiennent au Crédoc, enquête « Conditions de vie et aspirations », janvier 2020 et janvier 2022.
[5]Pierre Périer, « Les vacances familiales sans départ », Revue des politiques sociales et familiales, 1997, n° 47.
[6]Rodolphe Christin, L’Usure du monde, L’Échappée, 2014.
[7]Aude Vidal, Le Revenu garanti, une utopie libérale, Le Monde à l’envers, 2020.
[8]Dans un article intitulé avec dérision « Travailler à deux pour travailler moins », un couple d’économistes faisait ce constat à propos des conséquences sur le mode de vie des ménages de l’activité des deux conjoint·es à temps plein. François-Xavier Devetter et Sandrine Rousseau dans EcoRev’ n° 30, 2008, dossier « Écologie et féminisme » coordonné par Sandrine Rousseau et Aude Vidal.
[9]Je dois cette idée à Aude Sécheret.
[10]L’idée n’est pas non plus, comme le proposent des écologistes réactionnaires, de demander aux femmes de faire tenir seules les ménages dans un système fondé sur l’emploi à temps plein des hommes hors du domicile. Aude Vidal, « Les femmes dans la maison vide », Ecologie-politique.eu, 14 octobre 2015.
[11]Marie-Christine Navarro, « 1936 ou l’embellie des congés payés » dans la série Lieux de mémoire sur France Culture, première diffusion le 30 juillet 1998.
[12]Marie-Christine Navarro, ibid.
[13]Jean-Philippe Descombes et Henri Mora, « Tourisme, un marché du rêve et du divertissement », auto-édition, 2017.
[14]Gilles Caire, « Les politiques sociales du tourisme ne s’imposent plus de façon aussi évidente qu’hier… », Le Courrier des maires et des élus locaux, 6 juillet 2022.
[15]« Ces cuisines sans salle ne reçoivent aucune clientèle et sont optimisées pour la livraison. » Émilie Laystary dans « Faisons la lumière sur les dark kitchens », Bouffons, n° 132, 14 avril 2021, Nouvelles Écoutes.
[16]Aurélien Berlan, Terre et liberté. La Quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance, La Lenteur, 2021.
[17]Prole.info, Un monde sans restaurants, Niet, 2022 ; « À bas les restaurants ! » sur Infokiosques.net.
[18]Nunatak. « Revue d’histoires, cultures et luttes des montagnes » sur Revuenunatak.noblogs.org.
[19]Saskia Cousin et Prosper Wanner, « Should I Stay or should I go? Loyauté, protestation et défection dans le monde du tourisme », L’Écho touristique, octobre 2022.
[20]E. Zoetemelk, « Prends-le cool. L’exploitation à bicyclette », Jef Klak, « Ch’val de course », 2017.
[21]Timothée de Rauglaudre, « Emploi domestique, le lobby des patrons », Le Monde diplomatique, mai 2021.
[22]Noam Leandri et Louis Maurin, « Les assistés de la France d’en-haut », Observatoire des inégalités, Inegalites.fr, 22 janvier 2021.
[23]Clément Carbonnier, Bruno Palier, Mickaël Zemmour, « Tax Cuts or Social Investment? Evaluating the Opportunity Cost of French Employment Strategy », Cambridge Journal of Economics, vol. 4, n° 6, 2016. Cité dans Clément Carbonnier et Nathalie Morel, Le Retour des domestiques, Le Seuil, 2018.
[24]Mona Chollet, « Scrupules féministes », Le Monde diplomatique, septembre 2011.
[25]Julien Brygo, « Profession, domestique », Le Monde diplomatique, septembre 2011.
[26]Geneviève Fraisse, « Le soin, le sale, le service, ou l’importance des mots », préface à Service ou servitude. Essai sur les femmes toutes mains, rééd. Points, 2021.