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    En Espagne, les épargnants paient les frasques des banques

    Espagne

    Lien publiée le 12 avril 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) L'assainissement du secteur bancaire espagnol coûtera très cher à des milliers d'épargnants. C'est la conséquence d'une loi que le Congrès des députés espagnol a validée, jeudi 11 avril, sous les huées d'une trentaine de petits porteurs qui s'étaient fait une place dans les gradins de l'Hémicycle.

    Cette loi, qui crée une commission d'arbitrage destinée à résoudre les conflits entre les établissements financiers et leurs clients, entérine la décision du Fonds de restructuration ordonnée bancaire (FROB) d'imposer des pertes de 40 % à 60 % aux détenteurs de "participations préférentielles", un produit financier complexe vendu abusivement à des milliers d'Espagnols.

    Les "preferentes" - c'est leur nom en espagnol - sont l'un des grands scandales financiers qui secouent l'Espagne. Commercialisées à partir de 1999 à des investisseurs institutionnels et financiers aguerris, elles ont commencé à proliférer à partir de 2007.

    "ELLE M'A FAIT CROIRE QUE C'ÉTAIT MERVEILLEUX"

    "Quand s'est annoncée la crise, les banques ont vendu ces titres à risque à leurs clients comme s'il s'agissait d'un placement sur un compte d'épargne. Elles espéraient ainsi obtenir des liquidités et renforcer leur capital, puisque les actions préférentielles comptaient comme du capital de qualité", explique l'économiste Javier Contreras, porte-parole de l'Association des clients de banques, caisses d'épargne et assurance (Adicae). Certains cas ont défrayé la chronique, comme celui de ces agences bancaires qui ont vendu des preferentes à des personnes analphabètes ou des malades d'Alzheimer.

    En 2012, le ministre de l'économie, Luis de Guindos, a lui-même reconnu que plus de 300 000 personnes ont été affectées par la vente de preferentes, qui "n'auraient jamais dû être placées chez des petits épargnants parce que c'est un produit hybride, complexe et perpétuel, qui leur a été vendu quand les investisseurs institutionnels ont cessé de l'acheter".

    A elle seule, Bankia a vendu près de 3 milliards d'euros de ces titres à des clients de longue date qui lui ont fait confiance. Comme Jesus Ros, présent dans les gradins du Parlement parmi les "victimes" de ce qu'il appelle une "arnaque". Chez Bankia depuis trente ans, il n'avait jamais effectué aucun investissement boursier lorsqu'en 2009, sa conseillère le convainc de transférer la totalité de ses économies, 50 000 euros, de son compte épargne vers des participations préférentielles. "Elle m'a fait croire que c'était un compte d'épargne merveilleux, et moi qui étais déjà au chômage, je lui ai fait confiance", dit-il.

    LE GOUVERNEMENT A ÉTÉ "LE PLUS GÉNÉREUX POSSIBLE"

    Au premier trimestre 2012, il a cessé de percevoir des intérêts et appris que le "taux fixe de 7 %" qu'on lui avait vanté dépendait des bénéfices de la banque. Et surtout, qu'il lui était impossible de récupérer son argent, car les preferentes sont des titres perpétuels, dont on ne peut se débarrasser qu'en les vendant sur un marché secondaire aujourd'hui déserté par les investisseurs.

    Comme beaucoup, Jesus Rosa a déposé plainte devant les tribunaux, car il ne croit pas en la solution du gouvernement. Le FROB a imposé des pertes de 38 % en moyenne pour les titulaires de preferentes de Bankia, comme lui, et offre de rembourser les 62 % restant sous forme d'actions. Or l'action de cette banque, qui a perdu 19 milliards d'euros en 2012, ne vaut plus rien aujourd'hui : à peine plus d'un centime d'euro.

    Pour le secrétaire d'Etat à l'économie, Fernando Jimenez Latorre, le gouvernement a été "le plus généreux possible". Il n'avait pas le choix : en contrepartie de l'aide européenne de 40 milliards d'euros versée en décembre 2012 pour la recapitalisation des banques espagnoles, Bruxelles a exigé que les actionnaires et investisseurs détenant une part du capital assument leur part de pertes.