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Sur les élections au Paraguay
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Pour la première fois de leur histoire, les Paraguayens qui ont émigré - en grande majorité en Argentine - pourront voter dans leur pays de résidence.
QUEL EST LE CLIMAT POLITIQUE À L'APPROCHE DU SCRUTIN ?
Le président Fernando Lugo a été brutalement démis de ses fonctions dix mois seulement avant la fin de son mandat, révélant ainsi la fragilité de la démocratie paraguayenne. Sa destitution a été votée le 22 juin 2012, à la quasi-unanimité, à la suite d'un procès expéditif mené en quelques heures par le Congrès. Comme le prévoit la Constitution, c'est le vice-président, Federico Franco, du Parti libéral radical authentique (PLRA), ancien allié de M. Lugo, qui a été chargé d'assurer l'intérim jusqu'aux élections du 21 avril.
La victoire de Fernando Lugo à la présidentielle de 2008, avec 40,8 % des voix, à la tête d'une coalition de centre gauche, avait suscité de grands espoirs. C'était un tournant historique qui mettait fin à soixante et un ans d'hégémonie du Parti Colorado (droite). M. Lugo a accepté de se retirer, en 2012, tout en dénonçant "un coup d'Etat express" qui "meurtrit le Paraguay et sa démocratie".
Il a été accusé d'avoir "négligé ses fonctions" à la suite de la mort de 17 personnes au cours de violents affrontements entre des paysans et des forces de la police à Curuguaty, le 15 juin 2012. Cet épisode traumatisant pour le pays n'a jamais été éclairci. M. Lugo avait alors limogé le chef de la police et le ministre de l'intérieur, appartenant au PLRA, entraînant une rupture avec ses alliés au gouvernement.
Sans majorité au Congrès, sans espace politique propre et sans le soutien de la presse, M. Lugo n'a pas tenu ses promesses, en particulier une réforme agraire et une meilleure redistribution des terres (1 % des propriétaires terriens détiennent 77 % des terres cultivables). En dépit d'une croissance de 5,6 % en moyenne entre 2006 et 2010, les inégalités sociales demeurent fortes, même si M. Lugo a réalisé des investissements inédits dans l'histoire du pays dans la santé et l'éducation. Au Paraguay, où 90 % de la population est catholique, sa popularité a en outre été ternie par plusieurs demandes de reconnaissance d'enfants conçus alors que Mgr Lugo portait encore la soutane.
QUELS SONT LES GRANDS RAPPORTS DE FORCE POLITIQUES ?
Depuis des mois, Horacio Cartes, du Parti Colorado, était donné grand gagnant. Mais au cours des dernières semaines, le candidat libéral, Efrain Alegre, est remonté dans les sondages après avoir conclu une alliance avec des membres du parti nationaliste Unace, du défunt général putschiste Lino Oviedo, qui était candidat à la présidence.
Populaire pour avoir obtenu, en 1989, la reddition du dictateur Alfredo Stroessner, Lino Oviedo est mort, le 3 février, dans un accident d'hélicoptère dont les causes n'ont pas été élucidées. Son neveu, qui porte le même nom, Lino Cesar Oviedo, l'a remplacé comme candidat de l'Unace.
Arrive loin derrière, en troisième position dans les sondages, Mario Ferreiro, ancien journaliste de la télévision, initialement soutenu par l'ex-président Lugo mais qui a décidé de se présenter à la tête d'une nouvelle formation, Avance pays. Le candidat de l'ancien président Lugo est désormais Anibal Carillo Iramain, du front de gauche Guasu ("Front élargi", en guarani), qui regroupe une dizaine d'organisations sociales et paysannes.
A 61 ans, M. Lugo, qui souffre d'un cancer lymphatique, se présente à un poste de sénateur. La Constitution ne lui permet pas de briguer un second mandat consécutif.
La gauche est affaiblie par de profondes luttes internes et ne recueille qu'environ 3 % des intentions de vote. Tout indique un retour de l'hégémonie historique des deux formations traditionnelles de droite, le Colorado et le Parti libéral.
DANS QUEL ÉTAT SE TROUVE L'ÉCONOMIE ?
Le poids de l'agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) est l'un des plus importants d'Amérique latine. Les principales ressources sont la viande et le soja, dont le Paraguay est le 4e exportateur et 6e producteur mondial. L'autre richesse provient de la production d'électricité hydraulique grâce aux barrages binationaux d'Itaipu, avec le Brésil, et de Yacireta, avec l'Argentine.
L'économie informelle représente près de 40 % du PIB et les transferts des revenus des émigrés, 5 % du PIB. Plus d'un million de Paraguayens vivent en dehors de leur pays et envoient de l'argent à leurs familles pour un montant annuel estimé à 700 millions de dollars.
Avec un territoire enclavé entre l'Argentine, le Brésil et la Bolivie, sans accès à la mer, le Paraguay est dépendant de ses grands voisins, en particulier du Brésil. Le Paraguay revend à ce pays 80 % de l'électricité produite par le barrage binational d'Itaipu. La renégociation des prix de vente au Brésil, en 2008, a permis au Paraguay de tripler ses recettes.
Entre 300 000 et 500 000 Brésiliens cultivent d'immenses exploitations de soja transgénique dans l'est du Paraguay. Cette concentration de terres entraîne une émigration croissante des paysans "sans terre" vers les villes, où ils vivent dans l'indigence. Le Paraguay est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine.
QUEL EST L'ENJEU DIPLOMATIQUE DE CES ÉLECTIONS ?
La campagne électorale a eu lieu dans le calme. Compte tenu de l'importance du bon déroulement du processus électoral pour la normalisation des relations diplomatiques du Paraguay, marginalisé après la destitution de Fernando Lugo, quelque 400 observateurs internationaux - et pour la première fois de l'Union européenne - sont attendus à Asuncion, la capitale.
Le Paraguay est plus que jamais isolé dans la région. Il a été suspendu du Marché commun sud-américain (Mercosur) et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) en attendant le rétablissement de la démocratie. Sa réintégration au sein du Mercosur risque de susciter la polémique car le Paraguay s'était opposé à l'adhésion du Venezuela, que les autres membres ont accepté, en son absence, en juin 2012.