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    L'Université Grecque est en danger !!

    Grèce

    Lien publiée le 4 août 2011

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    À l’attention de la communauté académique internationale

    L’UNIVERSITÉ GRECQUE EN DANGER

    Ces dernières années, au sein de l’Union Européenne et dans le monde entier, une vague de « réformes » soumet l’éducation universitaire à la logique du marché. L’éducation supérieure, considérée comme un bien public et un droit civique, se transforme de plus en plus en une marchandise destinée aux seules couches aisées. L’autonomie des universités et des décisions académiques est abolie. Le processus de production et de transmission de la connaissance, ainsi que les conditions de travail de la communauté universitaire sont assujetties aux principes du secteur privé, auquels par ailleurs les universités devront s’adresser pour rechercher des subventions.

    La Grèce est probablement le seul pays de l’Union Européenne où les tentatives de mise en route de ces « réformes » ont jusqu’à présent échoué. Parmi les raisons importantes de cet échec figurent l’opposition opiniâtre de la société grecque, et la Constitution du pays qui stipule que l’enseignement supérieur est dispensé par des établissements publics, financés par l’Etat et dotés d’une autonomie académique.

    Les modalités institutionnelles actuelles du fonctionnement des Universités, résultat des luttes des étudiants et des universitaires avant, pendant et après la dictature des colonels (1967-1974), impliquent qu’elles sont gérées par des organes élus par la communauté universitaire, tels le sénat (conseil d’administration universitaire élu au suffrage universel direct par la communauté universitaire) et le recteur. Bien que ces dispositions aient grandement contribué à l’essor spectaculaire de l’enseignement supérieur, des facteurs comme le sous financement, la tutelle trop étroite de l’Etat, les distorsions du cadre légal ou les pratiques académiques de certains, rendent actuellement nécessaire une reforme substantielle de l’éducation universitaire.

    Le gouvernement actuel essaie d’imposer une restructuration radicale de l’éducation universitaire, à un rythme accéléré. Sous prétexte d’améliorer la qualité de l’enseignement et son « harmonisation avec les standards académiques internationaux », le gouvernement met en avant le principe de la rentabilité pour les établissements universitaires. En même temps, il réduit drastiquement les dépenses de l’éducation publique (plus de 50% en deux ans), qui sont déjà parmi les plus faibles de l’Union Européenne ainsi que les embauches de personnel enseignant (une embauche pour dix retraites) avec des résultats néfastes sur le renouvellement du savoir et le procès éducatif.

    Les projets gouvernementaux contournent les obligations constitutionnelles de l’Etat envers l’Université publique et abolissent son caractère académique :

    * L’autonomie des Universités est abolie. Les instances de gestion élues sont remplacées par des « Conseils » nommés, et prenant des décisions indépendamment de la communauté universitaire.

    * L’avenir des universités de province comme celui des départements dont les disciplines sont « non commercialisables » et donc non rentables se dessine plus qu’incertain.

    * Les enseignants en poste perdront leur statut de fonctionnaire public. Les salaires seront négociés individuellement avec des critères de « rentabilité », la titularisation sera supprimée pour les grades inférieurs.

    * L’enseignement universitaire sera redéfini en tant que « formation », et se transformera, tout comme la recherche en pourvoyeur de services.

    Ces propositions gouvernementales ont été rejetées par la communauté universitaire. L’assemblée des recteurs des universités du pays et la quasi-totalité des Sénats ont publiquement demandé au gouvernement de retirer son projet, et ils ont formulé des propositions pour faire face aux problèmes de l’Université grecque. Malgré cela, le gouvernement poursuit son dessein, en conflit avec la volonté de la communauté académique.

    Nous demandons aux collègues de la communauté académique internationale, qui ont déjà subi les conséquences de réformes analogues, qu’ils nous soutiennent dans notre lutte pour la préservation de l’éducation en tant que bien public. Comme nos collègues britanniques, français, hollandais, italiens, espagnols et d’autres encore, nous luttons pour le respect des traditions académiques de l’ Universitas Européenne à l’époque actuelle.

    Nous vous demandons d’envoyer électroniquement l’appel qui suit à l’ Initiative des Universitaires Grecs, en indiquant votre nom et prénom, votre statut académique ainsi que l’institution d’affiliation.

    La solidarité de la communauté académique internationale sera un facteur décisif, non seulement en ce qui concerne la Grèce, mais aussi pour l’avenir de l’éducation universitaire dans l’ensemble de l’ Union Européenne.

    Pétition signable sur http://supportgreekacademia.wordpress.com/2011/07/07/francaise/

    Pour la défense de l’Éducation Universitaire en Grèce

    Nous, signataires de cet appel, exprimons notre solidarité avec les universitaires grecs s’opposant à la reforme proposée par le gouvernement grec, qui met en danger les perspectives d’enseignement et de recherche des universités de leur pays.

    Toute tentative d’amélioration du cadre institutionnelle doit tenir compte des positions de la communauté académique. Nous constatons que la majorité écrasante des Sénats universitaires, l’assemblée des recteurs des universités grecques ainsi que les associations d’universitaires ont publiquement exprimé leur opposition aux propositions gouvernementales.

    Nous demandons au premier ministre grec, M. Georges Papandréou et à la Ministre de l’Éducation, Mme Anna Diamantopoulou :

    a) de ne pas promouvoir le projet de loi en question, étant donné que les conséquences des mesures similaires ont eu des effets néfastes sur l’enseignement supérieur partout où elles ont été adoptées.

    b) d’entamer un dialogue substantiel avec les Sénats des Universités dans le sens d’une réforme institutionnelle qui assurera l’autonomie des établissements garantie par la Constitution hellénique, le financement public de l’enseignement supérieur, et respectera les acquis des traditions académiques européennes quant au fonctionnement des universités publiques.