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Motion de la CGT BNF : Tout faire pour défendre nos retraites
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L’aggravation de la crise capitaliste, la montée du chômage, ont inévitablement abouti à une aggravation du déficit des comptes sociaux. Le déficit des retraites, soigneusement dramatisé, est estimé à 20 milliards d'euros en 2020.
Ce déséquilibre est fondamentalement dû à la politique des gouvernements, de gauche comme de droite, qui se sont succédés. Les seules exonérations dont bénéficient les patrons sont supérieures à cette somme (on les évalue à 30 MM) Et plus généralement, les pertes de recettes proviennent avant tout de la montée du chômage, des licenciements, des baisses de salaires, etc.
Pourtant, le gouvernement se prépare à faire payer salariés et retraités. Ayrault annonce un « effort » réparti à ⅓ sur les retraités, ⅔ sur les salariés... et pas du tout sur les patrons ! Le principe même de cette nouvelle « réforme » est inacceptable.
Non au Rapport Moreau !
La commission Moreau a donc publié, le 14 juin, son rapport sur « l'avenir des retraites ». Il servait de base de discussion à la conférence sociale, qui se tenait les 20 et 21 juin.
Sans surprise, le rapport Moreau reprend à son compte l'ensemble des revendications avancées par le patronat et réaffirmées récemment par la Commission Européenne. Parmi les « pistes » avancées par le rapport, on trouve notamment :
- Travailler plus longtemps. : Le rapport recommande d’accélérer puis de prolonger le calendrier d’augmentation de la durée de cotisation jusqu’à 44 ans (elle est aujourd’hui de 41,5 ans pour un âge légal de départ à 62 ans pour les personnes nées en 1955 et au-delà). Si cette durée de cotisation n’est pas atteinte à l’âge légal, il faut continuer de cotiser au-delà pour obtenir une retraite à taux plein et cela, si nécessaire, jusqu’à 67 ans. Le taux plein serait ainsi hors d’atteinte pour de nombreux salariés exténués ou privés d’emploi qui « choisiraient » malgré tout de partir avec une retraite fortement minorée. Cela aboutirait donc à réduire le niveau moyen des retraites, un objectif clairement affiché par le rapport Moreau.
- Faire payer les retraités : Pour la première fois, des « efforts » seraient demandés aux retraités : désindexation de l’ensemble des pensions, alignement du taux maximal de CSG de 6,6% applicable aux pensions sur celui des revenus d'activité à 7,5%, hausse drastique de la fiscalité pesant sur les retraités.
Les fonctionnaires en première ligne
Toute une campagne est menée contre les fonctionnaires et leurs acquis, en premier lieu leur statut. Il s'agit évidemment de les faire passer pour des « privilégiés » afin de légitimer toutes les attaques, par exemple le blocage des salaires.
Sans surprise, le rapport Moreau préconise donc un rapprochement public-privé - en fait une attaque de plus contre le statut. Actuellement, les retraites des fonctionnaires se fondent sur le salaire des 6 derniers mois sans les primes. Le rapport suggère de rallonger « progressivement » cette période de référence. Ce serait un désastre pour les fonctionnaires.
Et qu'on ne s'y trompe pas. Au bout du compte, c'est le code des Pensions de la Fonction Publique qui est dans le viseur, ainsi que l'a encore réaffirmé récemment la commission européenne.
Tout faire pour défendre nos retraites
La publication du rapport Moreau est donc la première étape de la nouvelle offensive contre les retraites. L’objectif, c'est d'aboutir à un système de retraites à pensions variables ainsi que cela existe en Suède. Ce serait un désastre de plus pour les salariés.
C'est pourquoi le SBNF CGT se prononce :
Non à la nouvelle contre-réforme des retraites
Le rapport Moreau a servi de base aux débats de la conférence sociale État-Patronat-Syndicats des 20-21 juin, et ce faisant a permis d’entrer dans le cycle de concertations à froid tant voulu par le gouvernement. Mais las ! Ceux qui en espéraient un quelconque « dialogue social » en ont été pour leurs frais. Les organisations syndicales participantes , dont la CGT, ont fait part de leur « déception » : elles ont reconnu que le gouvernement ne s’était pas écarté d’un cheveu du rapport Moreau, et qu’il ne comptait pas le faire. Or, c'est sur cette base unique que serait élaboré le futur projet de loi, dont la préparation s’accélère, maintenant que la phase de « concertations » à tous niveaux est engagée. Il est indispensable d'exiger que le rapport Moreau soit écarté. C’est pourquoi nous affirmons
Ni négociable, ni amendable : Retrait du rapport Moreau
Comme l’ont même constaté certaines organisations syndicales participant au 21 juin, accepter une concertation sur de telles bases, c'est accepter de se situer sur le terrain d'une réforme « inévitable » (sans toucher aux privilèges patronaux). A l'inverse, une politique d'unité contre ces plans anti-sociaux est indispensable :
Non à la participation aux « concertations » qui suivront la conférence sociale des 20-21 juin.
On le voit, seule une orientation d’opposition frontale aux plans du gouvernement et du MEDEF, ouvrant la voie à la mobilisation des salariés en défense des retraites permettrait de défendre réellement nos revendications – en premier lieu :
- Le retour à l'âge légal de départ à la retraite de 60 ans pour une retraite à taux plein
- Suppression de la CSG, retour à un système basé exclusivement sur les cotisations sociales.
Le SBNF-CGT s’adresse à la CGT Culture et à l’UL du XIIIème en ce sens.