[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Sommet de l'APEC: au menu, ralentissement en Asie et défaut de paiement US

Lien publiée le 14 octobre 2013

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(wsws) Les dirigeants des pays de l'Asie-Pacifique se sont réunis à Bali durant trois jours pour le sommet du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) qui prenait fin mardi. Le président Obama, qui a annulé à la dernière minute son voyage pour prendre part aux négociations entourant le blocage du gouvernement des États-Unis, brillait par son absence.

Une atmosphère de crise économique et de tensions géopolitiques régnait durant le sommet. Un rapport accablant de la Banque mondiale rendu public lundi a mis en évidence le ralentissement économique qui prend place à travers la région. De plus, l'impasse qui perdure autour du blocage du gouvernement américain menace de se transformer en un défaut de paiement de la dette des États-Unis si cette impasse n'est pas résolue avant le 17 octobre, date d'échéance pour le relèvement du plafond de la dette.

La Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance pour tous les pays en Asie de l'Est et du Sud-Est, sauf pour les Philippines. La Banque mondiale a abaissé les taux de croissance économique anticipés pour les «économies émergentes» de la région à 6 pour cent, alors qu'ils étaient à 6,5 pour cent en avril.

Le taux de croissance prévu de la Chine a été revu à la baisse et est passé de 8,3 pour cent, qu'il était en avril, à 7,5 pour cent. Ce déclin de la croissance économique anticipée dans la région est provoqué par le ralentissement de l'économie chinoise. Malgré ce ralentissement, la Banque mondiale note que l'Asie demeure la région du monde avec la «meilleure croissance», ce qui donne une idée de la crise qui frappe l'économie mondiale.

Toutes les déclarations publiques faites durant le sommet ont fait état de cette situation. Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, a affirmé que les 21 économies membres de l'APEC continuaient à subir les «conséquences douloureuses» de la crise économique mondiale. Le président chinois, Xi Jinping, a déclaré que «l'économie mondiale entre dans une période de profond réajustement».

La plus grande inquiétude qui planait sur le sommet de l'APEC était la possibilité d'un défaut de paiement sur la dette des États-Unis. Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a dit qu'un défaut de paiement aurait des conséquences «pour toute la planète, pas seulement pour les pays qui sont étroitement liés, géographiquement et économiquement, aux États-Unis».

Le président russe, Vladimir Poutine, a quant à lui déclaré que «le dollar américain représente toujours la principale monnaie de réserve au monde et est d'une importance capitale pour nous tous».

Le pessimisme et l'inquiétude entourant le sommet de Bali ont aussi été exprimés dans l'ébauche de la déclaration finale qui devait être publiée mardi. Celle-ci se conclut ainsi: «La croissance mondiale est trop faible, les risques vont en s'aggravant et la perspective économique laisse entrevoir une croissance plus lente et moins équilibrée qu'on le souhaiterait.»

L'absence du président Obama s'est faite fortement sentir au sommet de l'APEC. Les puissances régionales s'attendaient en effet à une forte délégation de Washington pour assurer le développement des intérêts économiques américains dans la région. Le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a dit que l'absence d'Obama constituait «une très grande déception pour nous».

Il a ajouté que «nous préférons bien sûr un gouvernement américain qui fonctionne. Et nous préférons un président américain qui est en mesure de voyager et de remplir ses obligations internationales à un président qui est préoccupé par ses questions nationales.»

Presque tous les participants au sommet ont dit craindre la possibilité d'un défaut de paiement sur la dette américaine.

La Chine, troisième détentrice en importance de la dette américaine, a fait la déclaration la plus marquée. Zhu Guangyao, ministre adjoint chinois aux Finances, a soutenu que «le temps est compté» quant à l'échéance du relèvement du plafond de la dette des États-Unis. Il a directement demandé à Washington de «s'assurer de la sécurité des investissements chinois... En tant que première économie mondiale et émetteur de la principale monnaie de réserve du monde, les États-Unis se doivent de prendre des mesures concrètes pour résoudre rapidement le conflit sur le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement.»

Les tentatives du secrétaire d'État, John Kerry, pour rassurer le sommet sur la stabilité économique des États-Unis, relevaient surtout de la pose. Il a dit que «les leaders» qui critiquent l'impasse à Washington «savent très bien que sur le long terme, cela va se terminer et les États-Unis auront un budget. Et les États-Unis seront toujours la plus grande puissance du monde.»

Washington n'était pas seul à tenter de dissiper les doutes lors du sommet: Pékin fut contraint de répondre à la révision à la baisse par la Banque mondiale de ses prévisions de croissance économique. Le président Xi Jinping a expliqué le ralentissement de l'économie chinoise en attirant l'attention sur la vague de privatisation des actifs de l'État et de «réformes» de libre-marché dans le pays. Il a dit: «La Chine doit entreprendre des réformes structurelles même si cela demande d'aller plus lentement.»

«Avec ses réformes, la Chine est maintenant en territoire inconnu», a-t-il poursuivi. Si Pékin échoue à «transformer son économie», il n'y aura «plus de remède possible».

Washington met toujours de l'avant son plan visant à ratifier l'accord régional sur le commerce nommé Partenariat Trans-Pacifique (PTT). Le représentant américain au Commerce, Michael Froman, le chef de l'équipe de négociation du PTT en l'absence d'Obama, a dit: «Notre message est le suivant, “Réglons cela le plus vite possible.”» Il a décrit l'objectif de la ratification pour le 31 décembre comme étant «ambitieux, mais faisable».

Le PTT s'est développé comme une initiative de Washington pour dicter les termes du commerce dans la région et pour affaiblir les partenariats commerciaux de la Chine. La tentative de ratifier rapidement le PTT fait face à une série d'obstacles. Cela provient des doutes quant à la capacité de la Maison-Blanche de faire accepter l'accord par le Congrès malgré l'impasse à Washington et le voyage annulé d'Obama.

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé qu'il allait retarder la mise en oeuvre de «réformes» dans le marché du travail, des réformes requises pour entrer dans le PTT. Le premier ministre malaisien, Najib Razak, a dit qu'il y avait de «sérieuses difficultés structurelles» quant à la mise en oeuvre par la Malaisie des demandes exigées par le PTT. De plus, on a rapporté que le président sud-coréen, Park Geun-hye, qui devait annoncer que Séoul était prêt à se joindre aux négociations du PTT, ne prévoyait maintenant plus faire une telle déclaration à Bali.

Les tensions économiques à l'APEC sont inséparablement liées à la poussée militaire de l'impérialisme américain contre la Chine dans la région de l'Asie-Pacifique. L'escalade politique et militaire du programme de Washington trouvera son expression la plus claire jeudi lorsque les délégués de l'APEC quitteront Bali et se rendront à Brunei pour un sommet est-asiatique.

Cependant, déjà dans les coulisses du sommet de l'APEC, Kerry a tenu une «réunion trilatérale» avec ses homologues australiens et japonais. Ils ont émis une déclaration qui était dirigée clairement contre Pékin. Elle dénonçait des «actions unilatérales ou coercitives qui pourraient changer le statu quo en mer de Chine orientale».

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a répondu: «L'alliance entre les États-Unis, le Japon et l'Australie ne doit pas être utilisée comme une excuse pour s'ingérer dans les disputes sur la souveraineté territoriale... Nous exhortons ces pays à respecter les faits, discerner le bien du mal et faire preuve de discrétion.»