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Grève des inspecteurs du travail

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Lien publiée le 4 février 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Une centaine d'inspecteurs du travail se sont rassemblés lundi 3 février devant l'Assemblée nationale dans le cadre d'un appel à la grève lancé par quatre syndicats pour protester contre un projet de loi qui réforme leurs services, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le mouvement, à l'appel de la CGT, FO, SUD et le SNU-TEFE-FSU devait s'accompagner d'autres rassemblements en région. Il est lié au projet de loi sur laformation professionnelle, l'emploi et la démocratie sociale au menu des discussions parlementaires mercredi. Ce texte contient un volet sur l'inspection du travail, dans le cadre d'une réforme baptisée « ministère fort » par les services du ministre du travail, Michel Sapin. Il vise notamment à permettre aux inspecteurs d'infliger des amendes aux entreprises alors que seule la voie pénale était jusqu'ici possible.

Mais il prévoit aussi une nouvelle organisation du travail, décriée par une partie des agents, qui se sont déjà mobilisés à plusieurs reprises contre le projet, qu'ils voient comme une « casse de l'inspection du travail ». Lors du rassemblement, lundi, certains inspecteurs portaient des messages sur leurs vêtements : « Ça sent le Sapin pour les agents » ou « Non au ministère mort ».

UN RISQUE POUR L'INDÉPENDANCE DES INSPECTEURS

« On ne lâche rien, pour nous, les jeux ne sont pas faits, a déclaré à l'AFP Delphine, inspectrice en Seine-Maritime et syndiquée à la CGT. Ça ne sent pas bon, mais tant que ce n'est pas fait, on n'a pas perdu. » Ce qui bloque principalement chez ces agents est la création d'« unités de contrôle », réunissant 8 à 12 agents, qui devront rendre compte à un responsable désigné parmi eux.

Les opposants à la réforme y voient notamment un risque pour l'indépendance des inspecteurs et pointent une baisse, de facto, du nombre des agents de terrain.« Ce sont des gens qui sont là pour nous surveiller, pour nous contrôler », alors qu'« on a besoin d'indépendance, c'est essentiel », a ainsi pointé Yves Sinigaglia (SUD).

Un responsable du SNU-TEFE-FSU a indiqué à l'AFP que les inspecteurs avaient eu ces derniers jours des échanges « constructifs » avec des parlementaires socialistes, d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou du Front de gauche (FG). Le syndicaliste espère que les amendements déposés permettront un débat sur le projet lors des discussions parlementaires.

La France compte 2 236 agents de contrôle pour surveiller 1,82 million d'entreprises, soit un agent pour un peu plus de 8 000 salariés, selon les dernières données disponibles.