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Mali: des dizaines de morts et une prise d’otages à Kidal
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) Le chef de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé dimanche 18 mai« l'assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal », ville du nord-est de ce pays où des affrontements meurtriers ont opposé la veille les forces maliennes à des groupes armés.
D'après une source locale et une source internationale, les six « officiels » tués étaient les préfets de Kidal et de Tin-Essako (à l'est de la ville), ainsi que quatre sous-préfets de la région. Parmi eux figurerait le sous-préfet de la localité de Tinzawaten, située dans le désert, à la frontière avec l'Algérie.
36 MORTS ET 30 OTAGES
Ces assassinats s'ajoutent au lourd bilan consécutif des combats entre les militaires et des hommes armés dans la ville. « Les forces armées maliennes ont enregistré huit morts et 25 blessés, tandis que 28 morts et 62 blessés ont été dénombrés du côté des agresseurs », a précisé dimanche le ministère malien de la défense.
Les soldats ont selon lui « repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à l'exception, pour le moment, du gouvernorat, où le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages ». Le MNLA (Mouvement national de liberation de l'Azawad), rébellion touareg dont les partisans réclament l'indépendance ou l'autonomie d'un vaste territoire du nord du Mali, a revendiqué la prise de contrôle par ses hommes du gouvernorat en question, évacué par les rebelles en novembre après près de neuf mois d'occupation.
Lire le reportage (édition abonnés) : Au Mali, le défi de la réconciliation entre les communautés reste entier
« ATTAQUES TERRORISTES »
« Les forces armées maliennes sont à Kidal, en train de se préparer à toutes les éventualités », a assuré le premier ministre malien, Moussa Mara, dimanche soir. Dans le même temps, les Etats-Unis ont appelé à la retenue et à la libération« immédiate » des otages, exhortant « toutes les parties en présence à s'abstenirde violence et de tout acte mettant en péril des civils ».
« Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes. Quand quelqu'un attaque la République, c'est un terroriste, quelles que soient son origine, son appartenance à un terroir », a également commenté le premier ministre malien. Les violences ont éclaté à Kidal au moment de sa présence sur place, alors qu'il effectuait une tournée dans le nord du pays, sous la protection des membres de la force française militaire Serval.
Les régions de Kidal, Gao et Tombouctou ont été occupées pendant presque dix mois entre 2012 et 2013 par des groupes armés incluant des islamistes liés à Al-Qaida. Les islamistes ont été en grande partie chassés des grandes villes par l'opération militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de laFrance, toujours en cours. Mais ils demeurent présents dans le Nord, y commettant régulièrement des attaques meurtrières. Et l'Etat malien n'a jamais repris véritablement le contrôle de la région de Kidal.
Lire (édition abonnés) : Un an après « Serval », les djihadistes sont de retour au Mali