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Intermittents: la tension monte

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Lien publiée le 4 juin 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Une nouvelle crise des intermittents va-t-elle parisiter les grands festivals de l'été ? Un premier feu s'est déclaré à Montpellier en ce début de saison des festivals, mardi 3 juin : lors d'une assemblée générale, l'équipe du Printemps des Comédiens a confirmé la grève et l'annulation du premier spectacle du festival de théâtre, Vader (Père), mis en scène par Franck Chartier. La grève a été reconduite, mercredi 4 juin, dans la matinée. Le même spectacle qui était encore à l'affiche, ce 4 juin, Vader (Père), ne se jouera pas. Et il n'est pas sûr que la première de MacBeth, une création très attendue du metteur en scène Brett Bailey, africain du Sud, puisse avoir lieu vendredi 6 juin, compte tenu du temps nécessaire au montage du spectacle.

Lire la synthèse : Les intermittents dénoncent le « toilettage » de l’accord sur l’assurance-chômage

Le "Printemps des Comédiens" dure jusqu'au 29 juin. Des intermittents du festival ont décidé de partir à la rencontre de collègues travaillant dans d'autres festivals, à Sète, à Alès, ou encore à Lyon, pour appeler à la propagation du mouvement. Ce mercredi 4 juin, les partenaires sociaux se réunissent en vue de l'agrément par le ministère du travail de l'accord sur l'assurance-chômage du 22 mars, au cœur de la contestation. Récit des derniers événements.

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Une « piste » d'Aurélie Filippetti, un bémol de François Rebsamen… Au micro d'Europe 1, mardi 3 juin dans la matinée, la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti, a allumé un contre-feu dans l'espoir d'apaiser la mobilisation : mentionnant plusieurs réflexions à l'étude, avec son collègue François Rebsamen, ministre du travail, elle a évoqué « la tenue d'Assises de l'intermittence », lesquelles pourraient avoir lieu « sous l'égide » des parlementaires de la Commission des affaires culturelles et des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Parmi les autres « pistes », la ministre a évoqué la constitution « d'un fonds d'accompagnement pour les plus pauvres » des intermittents. Interrogé par Le Monde cet après-midi, le cabinet du ministre du travail a souhaité nuancer le propos : « Le fonds pour les plus précaires, cela fait partie de la dizaine de pistes évoquées, ce n'est pas du tout la priorité. Un fonds, cela nécessite de l'argent, une réflexion approfondie », indique-t-on dans l'entourage de François Rebsamen.« De la com pour éteindre le feu », a critiqué le comédien et membre de la Coordination des Intermittents et Précaires (CIP), Samuel Churin.

Lundi 2 juin, lors de la cérémonie des Molières, Nicolas Bouchaud a pris la parole pour décerner au ministre du travail François Rebsamen « le Molière de la meilleure trahison pour son rôle d'employé du Medef ». Une « récompense » jugée injuste et insultante par l'ancien maire de Dijon.

« Annulé » : sur les affiches de grands festivals... Pour un visiteur étranger qui arrive en France, l'impression doit être troublante : dans plusieurs grandes villes, àParis, à Rennes, à Avignon, etc., des affiches de festivals sont barrées d'un bandeau où il est écrit, en lettres majuscules, « ANNULÉ », avec, en-dessous, le numéro du standard du Medef, l'organisation patronale qui souhaitait supprimer le régime spécifique de l'assurance-chômage des intermittents, au début des négociations, en février. Mais il s'agit-là d'une action médiatique de la Coordination des Intermittents et Précaires, et non pas de la réalité – du moins pas encore. La mobilisation va-t-elle payer ? A Avignon, elle commence à porter ses fruits.

Sur le pont d'Avignon… La banderole a été déployée, lundi 2 juin dans la matinée, sur le fameux pont Saint-Bénézet : « Festival annulé », avec le numéro local du Medef à Avignon. Un canular, pour l'instant, mais déjà un cauchemar pour la nouvelle maire socialiste, Cécile Helle. Le festival n'a-t-il pas été annulé, en 2003, suite à la réforme contestée de l'assurance-chômage des intermittents ? L'action sur le pont a fait la Une de La Provence, mardi 3 juin.

Tandis que les journalistes réalisaient leurs interviews, l'adjointe à la culture de Cécile Helle a rejoint les manifestants. « A 11 h 19, alors que nous étions sur le pont, la mairie nous a envoyé un courriel nous annonçant la tenue d'une réunion tripartite, le 10 juin, entre la ville, le festival et les syndicats », explique Guigou Chenevier, membre de la Coordination, ainsi que du syndicat Sud Culture – l'antenne avignonnaise de Sud Culture serait la plus fournie de toute la France en professionnels du spectacle vivant. Il rappelle que le Festival d'Avignon « génère 1 million d'euros de retombées économiques par jour, comme l'avait rappelé l'ancienne maire UMP d'Avignon, Marie-José Roig, dans une lettre à Pierre Gattaz, l'un des dirigeants du Medef ». A présent, les intermittents d'Avignon préparent leur fête militante, prévue le 25 juin, et intitulée « Faites la lutte, pas l'autruche ».

Lire : « Le “off” d'Avignon se tiendra », veut rassurer l'organisateur

Olivier Py propose « un moratoire ». En coulisses, le nouveau directeur du Festival d'Avignon s'active. Le 27 mai, le metteur en scène a adressé une lettre au ministre du travail, François Rebsamen, que Le Monde s'est procurée. Olivier Py lui demande « de ne pas agréer » l'accord du 22 mars sur l'assurance-chômage, et « de proposer un moratoire », afin « que soit enfin étudiée une véritable réforme de ce régime spécifique et exemplaire ». Pour Olivier Py, l'accord témoigne de l'« absence de vision » des partenaires « et au premier chef du Medef »« un donneur de leçons qui se trompe de cible ».

Car l'accord, qui prévoit des hausses de cotisations, aura des conséquences négatives sur l'emploi : « L'ensemble des cotisations pour l'assurance-chômage s'élèvera à 13,6 % pour les annexes 8 et 10 (…) contre un taux variant entre 6,7 % et 9,7 % dans le régime général. » Il faut instaurer, selon lui, une « proportionnalité » du taux, afin de préserver les compagnies les plus fragiles,« dont l'existence même est remise en question ». Voilà peut-être une autre piste d'étude pour le gouvernement.