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La déclaration d’amour de Valls aux entreprises

Lien publiée le 28 août 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Les Echos) Le Premier ministre a été ovationné à l’université d’été du Medef. Il s’est attaché à convaincre le patronat de cesser ses critiques sur l’exécutif.

Pas d’annonce mais une véritable déclaration d’amour ! « Moi j’aime l’entreprise », a lancé ce mercredi après-midi Manuel Valls lors de son discours à l’université d’été du Medef. Applaudi debout à son arrivée, deux jours après s’être séparé des ministres incarnant l’aile gauche du PS, le chef du gouvernement a voulu démontrer tout au long de son intervention qu’ « opposer la gauche et le monde de l’entreprise » était « un vieux refrain ». Justifiant le choix, contesté à gauche, de la politique de l’offre fait par l’exécutif, il a souligné  : « Le retour de la croissance passera d’abord par le soutien aux entreprises. » Et d’expliciter : « Il n’y a pas d’emplois sans employeurs. C’est pourquoi il est absurde de parler de « cadeau fait aux patrons »Une mesure favorable aux entreprises, c’est une mesure favorable au pays tout entier ! La France a besoin de vous ! la France a besoin de ses entreprises de toutes ses entreprises.... Quand les entreprises gagnent des marchés, c’est la France qui gagne. »

« 40 milliards, ce n’est pas rien »

Succès assuré. Tout juste a-t-on entendu quelques sifflets et murmures de désapprobation lorsqu’il a ajouté que François Hollande aussi avait « toujours eu cette conviction ». Même lorsqu’il a répondu, avec ironie, à quelques interpellations patronales, Manuel Valls n’a pas cassé l’ambiance plutôt bienveillante à son égard. Car le Premier ministre a égrené les efforts déjà consentis par l’Etat en faveur des entreprises et ceux à venir (la suppression de la C3S, la baisse de l’impôt sur les sociétés... ) « 40 milliards, ce n’est pas rien ». Et d’ajouter : « ces engagements seront tenus ». Il a également rappelé le travail de simplification des normes en cours et souhaité un « accord profitable à tous » sur la simplification du Code du travail. « Il faut trouver un équilibre entre les engagements des uns et des autres », a-t-il souligné avant de préciser sous forme de clin d’oeil à Pierre Gattaz : « Je n’ose pas dire du donnant-donnant ». Car le patron du Medef, qui était intervenu avant lui, avait été fort applaudi lorsqu’il avait lancé : « Cessons de raisonner toujours en terme de donnant-donnant ! »

Sauf que le « donnant-donnant » ou les « contreparties » sont des idées chères aux syndicats et aux socialistes. Manuel Valls n’a pas prononcé le mot. Et, s’agissant des négociations peu avancées dans les branches, il n’a pas plus haussé le ton qu’en juillet lors de la conférence sociale  : « Vous devez faire plus et plus vite ». Il a réservé sa fermeté à un seul point : « les Français, qui sont aussi des contribuables, n’admettraient pas - et ils auraient raison - que les dividendes versés ou que les plus hautes rémunérations explosent ».

Restaurer un climat de confiance

L’essentiel pour le Premier ministre semblait de convaincre le patronat de cesser ses critiques sur l’action gouvernementale, afin de contribuer à restaurer un climat de confiance, dont l’exécutif et l’économie ont désespérément besoin. Aussi a-t-il repris, pour l’adresser aux chefs entreprises, l’invite formulée plus tôt par Pierre Gattaz d’ « arrêter de se plaindre et d’attendre ».

Un tel discours n’est pas de nature à apaiser les remous à gauche. Chez les socialistes divisés sur la politique gouvernementale et chez les écologistes qui ont refusé de revenir au gouvernement et que Manuel Valls a pris à rebrousse poil en déclarant que le nucléaire est « une filière d’avenir ». C’était reprendre mot pour mot une fameuse formule d’Arnaud Montebourg. L’ex-ministre de l'Economie planait comme un fantôme au-dessus de cette séance inaugurale. Il a été villipendé à la tribune par le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France Pierre-Antoine Gailly et égratigné par Pierre Gattaz. En revanche, le Premier ministre - comme le chef de l’Etat avant lui - a repris des pans entiers de la critique de son ancien ministre sur l’Europe. A ceci près qu’il a tenu à souligner : « Il ne s’agit pas de se défausser (...) en montrant du doigt l’Allemagne. »