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Les hospitaliers rassemblés devant le ministère de la Santé
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
PARIS, 23 sept 2014 (AFP) - Plusieurs centaines de personnels hospitaliers venus de toute la France étaient rassemblés mardi sous les fenêtres du ministère de la Santé pour dénoncer les pressions budgétaires qui les "épuisent" et "dégradent" la prise en charge des malades, a constaté une journaliste de l'AFP.
D'Angers, Besançon, ou Sarlat, des délégations de personnels hospitaliers ont répondu à l'appel du mouvement "Convergence des Hôpitaux en Lutte contre l'hôstérité", né de contestations locales dans différents établissements et regroupant des syndiqués et non syndiqués. SUD Santé Sociaux s'y est greffé.
Les agents hospitaliers entendaient faire pression sur la ministre de la Santé à quelques jours de la présentation du budget 2015 de la sécurité sociale, qui s'annonce serré, et de la loi santé.
Beaucoup témoignaient mardi d'un "sentiment de mal travailler" à cause des réductions d'effectifs, s'estimant "la variable d'ajustement" des politiques d'économies (les dépenses de personnels représentent près de 70% du budget des établissements de santé).
"A cause des restrictions budgétaires, on n'est plus dans une prise en charge globale, on est dans une logique économique. On met un cataplasme sur une jambe en bois et on fait semblant que tout va bien", a déploré ainsi Olivier Jamain, infirmier dans un service psychiatrique de la région parisienne.
Fabrice Lamarque, du centre hospitalier du Gers, a évoqué lui "la surchage de travail", "les heures supplémentaires qui explosent et ne sont pas récupérées".
Selon lui, "il y a de l'insatisfaction chez les personnels" car "les charges administratives les éloignent du coeur de métier, qui est d'être au chevet des patients, il y a de l'épuisement et la tentation de quitter l'hôpital".
Outre les plannings non respectés et des gens rappelés pendant leurs jours de repos, des infirmiers de Lorient dénonçaient, eux, la plus grande précarisation des métiers avec "le gel du point d'indice, la réduction du nombre de RTT", et le recours croissant à des CDD. "Avant on avait une infirmière pour 9 patients, maintenant c'est une pour 14", résume Marc Kalanec. Selon lui, son établissement emploie 630 contractuels sur 3.000 salariés.
Selon la Cour des comptes, pour le personnel non médical, les dépenses liées aux agents titulaires (et stagiaires) diminuent en moyenne de 0,3% par an. Celles liées aux personnels contractuels (qui ne sont pas couverts par le statut de praticien hospitalier), progressent en revanche de plus de 4%.
Le projet de loi santé prévoit notamment de rendre obligatoires les regroupements entre établissements, pour mutualiser les achats, la formation, les outils informatiques, etc. Le gouvernement prévoit en 3 ans 2 milliards d'économies grâce à ces mesures de rationalisation des dépenses hospitalières, perçues par des syndicats comme un risque de mobilité accrue, de fermeture de petites structures et de suppression de postes.
Le gouvernement mise aussi sur le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet une sortie le jour même de l'intervention, et prévoit 1 milliard d'euros d'économies grâce à des séjours raccourcis à l'hôpital.
"Mais l'ambulatoire pour la gérontologie, ce n'est pas possible. Il faut prendre le temps de s'occuper des personnes âgées. Aujourd'hui, la part sociale, l'environnement du patient, ses conditions de vie ne sont plus pris en compte. On les soigne pour une pathologie précise, ils rentrent chez eux mais pour revenir très vite avec des pathologies plus lourdes encore", estime Véronique Chevessier, secrétaire sociale dans un hôpital parisien.
Une délégation devait être reçue au ministère.