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    Interview d’un cuisinier municipal, volontaire pour aider dans un EHPAD

    Par Sébastien Langlois (12 avril 2020)
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    Interview d’un cuisinier municipal, volontaire pour aider dans un EHPAD : pourquoi le management déconnecté des métiers doit-il être contraint par un droit du travail strict, pour le bien des salarié.e.s mais aussi des usagers et usagères ?

    Comment en es-tu arrivé à être volontaire pour travailler dans un EHPAD ?

    La Directrice Générale des Ressources Humaines (DGRH) a demandé si certain.e.s d’entre nous étaient d’accord pour donner un coup de main dans les EHPAD. J’ai dit ok car en voyant que c’était la folie dans les hôpitaux, je me suis dit que les ancien.ne.s méritaient qu’on fasse les choses au mieux. J’ai aussi accepté pour aider les collègues qui étaient débordé.e.s.

    La DGRH m’a vendu le truc comme s’il s’agissait d’aider des gens déjà sur un boulot, d’un renfort, et m’a dit que je ne serais pas débordé. Je me disais que ça permettrait d’alléger le travail de tous et toutes. Je n’y allais pas pour prendre des responsabilités car je ne suis pas dans le milieu médical. Je suis pâtissier, et cuisinier à l’occasion.

    Dans quelles conditions as-tu été accueilli sur le lieu travail ? Quelles ont été tes réactions ?

    J’ai été bien reçu dans l’établissement. L’accueil a été très sympa mais concernant les conditions de travail, c’était plus compliqué.

    Je sortais de trois semaines de confinement, dans un silence total, et je suis arrivé dans une structure où il y avait du monde partout, avec des personnes habillées comme des laborantin.e.s de recherche. J’en ai vu d’autres mais c’était impressionnant et un peu déboussolant au début. Là où je trouve que c’est pas sérieux, c’est qu’on m’a dit que c’était pour du renfort et qu’il n’en était rien du tout. J’ai en fait pris la place de gens ayant fait respecter leur droit au repos.

    On m’a informé la veille du premier jour que je serais responsable en cuisine pour le repas du lendemain soir. J’ai dit à la directrice que ce n’était pas possible. Elle m’a dit : « Ah bon vous n’êtes pas capable ? » Je lui ai répondu que j’étais capable mais que je ne pouvais pas promettre qu’il n’y aurait pas d’erreur, qu’il n’y avait pas de problème pour faire la cuisine mais que le problème c’était l’agencement à côté. Tout doit être monté dans les chambres avec des menus différents : sans sel, sans sucre, hachés ou mixés, etc. Il y a tout un panel de trucs rangés différemment dans des chariots suivant les étages et je ne connaissais pas cette organisation. C’est un truc de ouf de te laisser seul. J’en ai discuté avec les cuisiniers qui travaillent dans cet EHPAD. Ils m’ont dit qu’il fallait 15 jours pour se faire au fonctionnement en temps normal ! Alors que là, la situation est encore plus compliquée avec l’épidémie !

    J’ai reparlé des problèmes avec la directrice qui m’a dit : « Ah mais nous on n’est pas au courant, on nous a dit que vous vouliez venir travailler ». Je lui ai répondu que je n’étais pas contre travailler, mais pas pour prendre des responsabilités comme ça. Elle m’a ensuite demandé si je me sentais capable de me mettre au point pour ce week end. On en était au 3e jour de travail et elle m’a proposé de me mettre en doublure encore comme ça deux jours seulement. 

    Je lui ai fait remarquer qu’elle allait de fait me faire travailler 6 jours sur 7 et que je n’étais pas d’accord. 5 jours c’était déjà beaucoup pour du renfort. Ça revenait à me faire bosser encore plus que les gens qui travaillent normalement dans cet établissement. Elle me dit : « oui mais non… ». J’ai conclu en disant : « ben écoutez, moi c’est non ».

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