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Après la grève des universités : bilan et tâches à venir pour les anticapitalistes

Par Anne Brassac (29 mai 2009)
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Au moment de la publication du dernier numéro d’Au Clair de la lutte, la grève universitaire en était encore à ses débuts. Nous analysions alors ce que cette mobilisation avait d’inédit, notamment par son ampleur, la rapide mise en place de cadres d’auto organisation, et le fait qu’elle ait été impulsée par les enseignants. Après plus de trois mois de luttes et à la veille des vacances universitaires, l’heure est à un premier bilan. Où en sont les revendications et quelles ont été les réponses du gouvernement ? Quelles perspectives peut-on se fixer aujourd’hui ?

Aucun recul significatif du gouvernement

Si le mouvement a d’abord été lancé sur les revendications de retrait des réformes du statut des enseignants-chercheurs (EC) et des concours de l’enseignement (« masterisation »), le mot d’ordre d’abrogation de la LRU a été dans un premier temps lancé par les étudiants, et mis en avant, au niveau national, par la 1ère coordination nationale étudiante (CNE) (1) de Rennes les 14 et 15 février. Un mot d’ordre, qui même chez les étudiants, ne s’est pas imposé facilement comme le centre des revendications, d’aucuns pensant qu’il était nécessaire de rester avant tout sur ligne corporatiste des enseignants-chercheurs. Toutefois, il a ensuite été repris par la Coordination Nationale Universitaire (CNU) (2), donc par les enseignants, bien que de manière partielle, mais nous y reviendrons.

Or, sur aucune de ces revendications principales, le gouvernement n’a amorcé le moindre recul significatif. Pécresse a fait de nombreuses réécritures du décret modifiant le statut des EC, sans remettre en cause le cœur de cette réforme : la modulation du service des enseignants et la fin de la règle des 192 heures d’enseignement annuel pour tous. Dans un premier temps, seuls des syndicats minoritaires (Autonome Supérieur, SGEN-CFDT, UNSA) de l’enseignement supérieur ont accepté de participer aux négociations que la CNU a systématiquement rejetées. La force de la mobilisation et le poids de la CNU ont alors contraint les bureaucrates du Snesup (syndicat majoritaire chez les EC) à refuser de négocier. Cependant Pécresse a joué la provocation en faisant adopter le décret par le conseil d’État dans la pire de ses versions, et en plein pendant les vacances universitaires, espérant probablement que celles-ci casseraient la mobilisation.

Darcos, quant à lui, a annoncé le report de la réforme des concours de l’enseignement à 2011. En aucun cas cela ne correspond à un recul significatif de la part du gouvernement. C’est la stratégie classique de report des contre-réformes pour mieux les adopter une fois que les mobilisations ont été cassées. Darcos est un habitué de ce genre de manipulation, puisqu’il a reporté d’un an la réforme des lycées, pour mieux la mettre en œuvre, après une opération de communication et de « consultation » des lycées confiée à Richard Descoings, directeur de Sciences Po. Le seul recul réel concerne le gel des suppressions de postes dans l’enseignement supérieur pour 2010 et 2011.

Enfin, il n’y a pas eu de recul concernant la LRU. Cependant, Sarkozy a dû intervenir lui-même à plusieurs reprises pour défendre le principe d’autonomie des universités, alors que jusqu’à présent le gouvernement était totalement silencieux sur cette question. Cela prouve que la revendication de l’abrogation de la LRU a gagné une importance telle que Sarkozy est obligé de venir lui même défendre cette loi.

L’alliance des bureaucrates, des présidents d’université et du gouvernement pour imposer la tenue des examens

Fin mai, seules cinq facs sont encore bloquées : Toulouse-II Le Mirail, Caen, Amiens, Lorient (partiellement) et Orléans (partiellement). Celles qui ont tenu le plus longtemps sont en général celles où un syndicat de lutte puissant (par exemple la FSE à Toulouse-II) aide les étudiants à déjouer les pièges tendus par les bureaucrates. Ainsi, dans quatre des cinq universités encore bloquées, la FSE a un rôle prépondérant.

Pourtant, le mouvement se termine au niveau national. Il aura duré pendant plus de trois mois, au cours desquels la mobilisation est restée globalement très forte jusqu’à l’approche des examens. Souvenons-nous que le mouvement des enseignants du secondaire de 2003 avait buté sur la question de la tenue du bac : les grévistes n’avaient pas eu la force de déborder les bureaucrates qui ont mis tout leur poids pour que le bac se tienne normalement (tout en faisant croire que cela était compatible avec la poursuite de la mobilisation), alors que le blocage du bac était l’arme fatale des grévistes face au gouvernement.

La question des examens s’est trouvée être un enjeu crucial dans la poursuite de la grève. Alors que dans de nombreuses universités et UFR il n’y a eu quasiment aucun cours du semestre, le gouvernement a martelé que les examens devaient se tenir et que des rattrapages devaient être organisés. Il s’est agi pour lui, en agitant la menace de la non-validation du semestre, de faire revenir les universités à une situation normale, c’est-à-dire de casser la grève. Darcos n’a pas hésité à menacer directement les étudiants grévistes en affirmant le 11 mai sur RTL « qu’on ne donnera pas des diplômes à ceux qui auront fait en sorte que les universités ne fonctionnent pas ». En effet, la tenue d’examens dans la situation actuelle revient concrètement à devoir arrêter la grève pour mettre en place des cours, voire des rattrapages, en décalant ainsi le calendrier, et donc en pénalisant les étudiants qui travaillent en juin, ou qui ne peuvent pas rester sur leur lieu d’étude. Il était donc primordial de se battre pour la non-tenue des examens comme y a appelé la 9ème CNU dans une motion intitulée « Nous ne tiendrons pas les examens !». Mais cela doit aller avec la validation automatique du semestre pour tous les étudiants. De nombreuses AG se sont prononcées en ce sens.

Pourtant, alors que la question des examens représentait une arme redoutable face au gouvernement, l’ensemble des bureaucrates des différentes organisations de l’enseignement supérieur ont fait bloc pour que des examens aient lieu, et donc mettre un terme au mouvement. Dans un communiqué du 12 mai, elles affirment : « La validation du semestre et l’obtention des diplômes doivent reposer sur une juste évaluation des étudiants. Celle-ci suppose la mise en œuvre d’aménagements de la fin de l’année universitaire (report du calendrier de sessions d’examens, compléments de formations, cours de rattrapages, meilleure prise en compte du contrôle continu, modifications du contenu des épreuves ou de leur forme, etc.) » (SNESUP-FSU - SNCS-FSU - SNEP-FSU - SNTRS-CGT - UNEF - SLU – SLR). Les menaces du gouvernement et la trahison des bureaucrates ont été globalement efficaces puisque la plupart des universités ont progressivement débloqué, et les CA et UFR ont mis en place des examens plus ou moins aménagés.

L’exemple de Paris-IV Sorbonne

L’université Paris-Sorbonne (Paris-IV) où la mobilisation a été massive à la fois chez les étudiants, les enseignants et les BIATOSS (personnels des universités) en est devenu l’emblème dans les médias. En effet, à Paris-IV, dont le président Molinié s’est présenté comme un des acteurs principaux de la grève, le conseil d’administration (CA) s’est, dans un premier temps, prononcé pour la neutralisation du semestre en dernier recours et à condition que cela soit accepté par le ministère (ce qui revient, en principe (3), à accorder l’année universitaire avec un seul semestre).

Mais par un retournement spectaculaire, l’AG du 19 mai a voté la reprise des cours sur quatre semaines et la tenue d’examens, c’est-à-dire non seulement l’arrêt de la grève et l’abandon de la neutralisation du semestre, mais un report de calendrier avec des rattrapages de cours. Ce revirement soudain fait suite aux menaces de suspendre Molinié de ses fonctions et de mettre l’université sous tutelle du rectorat pour mettre en place des examens sous protection policière. Celui-ci voulant garder sa place a renoncé à la neutralisation, et des enseignants mobilisés sont intervenus dans son sens en AG. Les étudiants grévistes de Paris-IV ayant pour la plupart beaucoup d’illusions envers leur président n’ont pas été capables de s’opposer à ce chantage et ont donc très majoritairement voté ce qui revenait à l’arrêt de la grève. Il est crucial d’expliquer que tous les présidents d’université, par-delà leurs nuances, sont des piliers de l’ordre existant et qu’ils se rangeront toujours, en dernière instance, du côté du pouvoir.

Cet exemple a témoigné d’une faiblesse plus générale du mouvement, et sur laquelle nous reviendrons : il reposait trop sur les enseignants-chercheurs et les présidents d’université, or leur place dans le système rend inéluctable qu’à un moment ou à un autre, leur lutte entre en contradiction avec leur poste.

Quelques autres exemples édifiants

À Nancy-II, les bureaucrates du Snesup et de l’Unef ont été à la manœuvre pour aider le président à débloquer la fac. Lundi 18 mai, les étudiants ont refusé un plan de reprise adopté par le conseil d’administration (par 531 voix contre 443). Depuis, le président a fermé l’université, et les bureaucrates ont fait le forcing pour imposer un nouveau plan de reprise (à peine amendé) aux étudiants. Lundi 25 mai, l’AG a, la mort dans l’âme, adopté le plan des bureaucrates et du président de l’université. A Bordeaux-III, le président a réussi à imposer (avec la caution des bureaucrates) un référendum donnant le choix entre la reprise totale et la reprise partielle assortie d’une clause disant que les examens ne pourront se tenir que si les réformes sont retirées. Les étudiants ont choisi cette dernière option, mais il est évident que c’était un piège : l’activité ayant repris, le président imposera les examens et les étudiants n’auront certainement pas la force de s’y opposer.

Le soutien des bureaucrates au gouvernement aura donc été très efficace pour venir à bout d’une grève qui pourtant tenait depuis plus de trois mois. Dans ce contexte il est donc extrêmement problématique que le NPA n’ait pas fait du combat contre les directions syndicales bureaucratiques une priorité, mais qu’il ait en plus prétendu, par le biais de la commission université-recherche réunie le 5 mais, que  « les pressions de la base ont permis que le syndicat majoritaire (Snesup-FSU) reprenne assez largement à son compte les préalables à toute négociation définis par la coordination nationale », ce qui est faux comme nous allons le voir.

L’absence de perspectives interprofessionnelles

Le CPE l’a bien démontré : les étudiants commencent à représenter une menace pour le gouvernement dès lors qu’ils entraînent la classe ouvrière derrière eux. À eux seuls, les étudiants, lycéens, enseignants ne représentent pas de menace économique pour le gouvernement. La nécessité de la construction de l’interpro est vital aux universités.

En refusant de faire de l’abrogation de la LRU son axe central, la coordination universitaire s’est isolée des personnels de l’université. Mais à échelle plus large, l’absence de perspectives nationales a été un frein très important au mouvement. Beaucoup ont senti le besoin d’une coordination interprofessionnelle et ont mis en place des rencontres, diffusions, participations à des AG mutuelles avec plusieurs secteurs mobilisés (hôpitaux, EDF, mais aussi travailleurs du privé), souvent d’ailleurs à l’initiative de militants du NPA. Mais ces initiatives justes, qu’il nous faut généraliser, ne suffisent pas. Ce sont bien les grosses centrales syndicales qui dirigent aujourd’hui le mouvement ouvrier. C’est à leur appel que descendent ou ne descendent pas 3 millions de travailleurs dans la rue. C’est donc bien elles qui portent le poids de la défaite du mouvement. Cette année, malgré la grève générale en Guadeloupe et la forte mobilisation universitaire, elles ont refusé d’appeler à une convergence des luttes. 

La mobilisation des enseignants-chercheurs

Il est important de rappeler que parmi tout le corps enseignant, les plus mobilisés ont souvent été ceux au statut le plus précaire, les plus sujets à subir les nouvelles réformes et le coup abominable porté par la LRU aux universités.

Mais beaucoup des « limites » de la mobilisation des enseignants-chercheurs tient à leur place même dans la société capitaliste. Ils ont une dépendance vis-à-vis de l’État. Ils créent les matériaux de l’idéologie dominante. Bien sûr il y une liberté d’expression qui demeure encore, et pour la préservation de laquelle nous nous battons. Mais les intérêts matériels des enseignants-chercheurs ne sont pas fondamentalement opposés à ceux du système capitaliste. Cela explique entre autres choses leurs réticences à se saisir de la question de l’interpro, ainsi qu’à mener un mouvement de grève qui en soit réellement un.

Un phénomène nouveau : l’auto-organisation des enseignants-chercheurs

Si l’on revient sur ces trois mois de mobilisation, on peut faire le constat qu’elle avait une base assez solide en ce qui concerne les enseignants. Nous soulignions lors de notre article précédent l’importance du cadre auto organisationnel qui très rapidement s’était mis en place. La Coordination Nationale des Universités (CNU) qui s’est réunie régulièrement depuis le début du mouvement, héritière des luttes étudiantes récentes, a joué un rôle crucial dans la mobilisation actuelle. Au niveau national, c’est elle qui a donné le rythme de la mobilisation, fixé les principales dates de manifestation et les revendications. Si les délégations des universités sont composées d’enseignants-chercheurs, de doctorants, de BIATOSS et d’étudiants, les premiers sont clairement majoritaires. En raison de leur positionnement de classe, on pouvait redouter un manque de combativité, une propension à arrêter la grève dès les premiers semblants de reculs du gouvernement. Or, ni les pseudo-réécritures du décret concernant le statut des enseignants-chercheurs, ni le report d’un an de la masterisation des concours n’ont entamé la résolution et la combativité de la CNU. La 9ème CNU, réunie le 29 mars à la Sorbonne, affirmait dans son communiqué : «Face au mépris, aux déclarations mensongères, aux manœuvres en trompe-l’œil et aux choix délibérés de passage en force, les délégués représentant 64 établissements réunis en Coordination Nationale des Universités le 29 avril 2009 en Sorbonne ont voté la poursuite de la grève dans les universités et les laboratoires. Le mouvement du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est ni minoritaire, ni près de s’arrêter ».

Dépassement des seules revendications corporatistes et progression dans la construction de l’interpro

Si les revendications premières concernaient le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, la masterisation des concours et le contrat doctoral, l’abrogation de la LRU qui fixe le cadre des attaques actuelles contre l’université est exigée depuis la 4e CNU qui s’est tenue le 20 février. Une certaine ambiguïté demeure cependant d’une coordination à l’autre, puisque, si cette revendication est en première place, notamment dans la plate-forme de la 9e CNU, elle n’est pas un préalable à des négociations, contrairement aux premières revendications.

On peut encore remarquer une réelle progression politique de la CNU dans sa compréhension progressive de la nécessité de la convergence avec d’autres secteurs en luttes. Dès la 4e CNU, le 20 février, la logique des attaques contre l’ensemble des secteurs de l’éducation a fait prendre conscience aux délégués qu’il était indispensable d’y apporter une réponse commune « de la maternelle à l’université ». Elle s’est ensuite aussi prononcée pour une convergence avec la mobilisation dans les hôpitaux, puis de façon générale avec les luttes du public comme du privé (4).

Une progression dans le combat contre les bureaucraties syndicales

Au sein de la CNU s’opposaient deux lignes : d’un côté celle défendue par les organisations syndicales de l’enseignement supérieur (se battant pour un simple aménagement des réformes) et de l’autre une ligne beaucoup plus offensive, souvent soutenue par les personnels, les étudiants et les enseignants non titulaires. Cette opposition, et surtout la volonté des directions syndicales de pouvoir contrôler le mouvement, ont eu pour conséquence de n’élire aucun représentant de la CNU, ni comité national, ni porte-parole jusqu’à celle de Dijon qui s’est tenue le 16 mars. Ainsi, pendant plus d’un mois, la CNU n’avait aucun moyen de s’exprimer, de réagir à l’actualité, entre deux assemblées, laissant le champ libre aux déclarations des directions syndicales. L’élection de porte-parole a donc représenté un nouveau degré d’auto organisation du mouvement, avec l’affirmation de la CNU comme « seule expression légitime du mouvement » (5). L’équipe de porte-parole élue a pour mandat non seulement de porter les positions de la CNU et de ne pas négocier, mais aussi de réagir à « l’actualité de la mobilisation », de jouer « un rôle de facilitateur organisationnel entre deux coordinations », et faire « le lien avec l’intersyndicale ». Soit, plutôt que le rôle de simple porte-parole, celui de l’embryon d’un comité national de grève.

Une interpellation systématique des directions syndicales

Comme nous l’expliquions dans notre précédent article, aucune des directions syndicales du supérieur, pas même le SNESup-FSU, n’a jamais appelé à la grève. Elles se sont contentées d’appeler à des journées de manifestations, à différentes actions « alternatives ». Or la grève, dans les universités comme dans tous les secteurs, est la seule arme véritablement efficace. En refusant d’y appeler et donc de permettre son extension, elles ont été un véritable frein au mouvement.

Inévitablement, la ligne défendue par la CNU et son rôle dirigeant ont commencé à s’affronter aux directions syndicales de l’enseignement supérieur. Face à l’ambiguïté de celles-ci quant à leurs revendications, et leur attitude vis-à-vis au gouvernement, la CNU du 23 avril les met en garde : « Elle invite toutes les organisations syndicales à se montrer intransigeantes sur ces points qui sont indissociables [le retrait du décret statutaire, le retrait du décret sur la masterisation, le retrait du contrat doctoral unique, l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche ainsi que des engagements clairs en matière d’emploi statutaire], à ne pas se satisfaire de promesses et de demi-mesures, à n’accepter aucune négociation partielle. Leur crédibilité serait gravement compromise pour le futur s’ils devaient déroger à cette règle » (6). Mais surtout, alors que la CNU a toujours été très ferme sur la question des négociations, le SNEsup et FO qui jusque là semblaient en accord avec la CNU en refusant d’y participer, ont accepté de prendre part aux discussions avec le gouvernement sur la masterisation. La CNU du 29 avril a réagi en adressant aux organisations syndicales une lettre ouverte dans laquelle il est dit : « Nous sommes d’autant plus troublés d’apprendre que se déroulent en ce moment même des “rencontres” avec le gouvernement à propos de la masterisation, sur la base d’un “cadre de discussion” imposé par les ministres. Le mandat de la CNU que nous portons est extrêmement clair à ce sujet : pas de négociation sans retrait d’un projet inacceptable, pas de discussions séparées sans ouverture de véritables négociations sur l’ensemble des dossiers contestés. Nous en sommes loin ! ». Enfin, la 11ème CNU, qui s’est tenue le 13 mai, appelle à la tenue d’un « meeting unitaire à la Sorbonne pour demander aux huit organisations syndicales de porter nos revendications ».

Une mobilisation qui demeure limitée

Cependant qu’on ne s’y méprenne pas, la CNU a essentiellement regroupé les profs les plus radicaux, surtout quand le mot d’ordre d’abrogation de la LRU a été mis en avant. Son influence est toujours restée limitée chez les enseignants, comme la CNE chez les étudiants. Ainsi sa juste ligne de « non-tenue des examens » n’a pas été suivie par une majorité d’enseignants, profondément imprégnés par l’idéologie dominante et se donnant bonne conscience en justifiant leur soumission à l’ordre établi (et à ses examens) par leur souci de ne pas « sacrifier » leurs étudiants. Les enseignants-chercheurs qui constituaient alors les premières forces lancées dans la bataille, après avoir rechigné face au mot d’ordre « abrogation sans condition de la LRU » pourtant seul ciment possible du mouvement, sont souvent retournés à leur cocon corporatiste, pour ensuite reprendre peu à peu les cours, cédant ainsi à la pression du gouvernement et de leurs collègues jaunes face auxquels ils ont toujours eu du mal à s’affirmer et à s’assumer. Ce sont principalement les étudiants qui ont cherché à poursuivre le combat sans céder devant l’obstacle des examens, pendant que la masse des enseignants (pourtant bien protégés par leur statut) se résignait à arrêter le combat, tout en promettant, pour certains, de reprendre à la rentrée ... On connaît la chanson !

Aucun « moyen d’action » ne saurait se substituer à l’arme de la grève

Souvent les enseignants avaient du mal à assumer leur statut de gréviste, preuve en est la multitude de dénominations accolées au terme de grève : « Grève active », « semi-grève », « grève perlée », qui ont permis aux tièdes de ménager la chèvre et le chou. Mais rappelons-le, il n’est qu’une seule forme de grève qui paie, la grève dite « dure », en fait la grève tout simplement. C’est un acquis qu’il faut utiliser correctement et de manière massive, sans honte et la tête haute.

Dans la même logique d’une « grève mais pas trop », le second semestre est devenu celui des actions « symboliques », celles qui s’adressent aux médias, qui ne fâchent personne, qui amusent. La question du blocage ne pouvait pas toujours être à l’ordre du jour, surtout dans des facs où les étudiants n’étaient pas massivement mobilisés. Mais elle restait un objectif politique à atteindre, et pour lequel se battre. Mais rapidement on lui a substitué des actions de types cours alternatifs, cours hors les mur, ronde des obstinés, lancer de godasses... Rien qui bloque, rien qui embête, en fait rien qui serve à autre chose qu’à faire savoir que nous sommes en colère.

Mais le message n’a pas été compris, il ne s’agissait pas de remplacer les blocages par ces actions à fort potentiel médiatique, mais d’utiliser ces dernières pour mobiliser et aller vers une grève avec piquets, pas comme une fin en soi. Rien n’est plus efficace et plus dérangeant que la mise en place de piquets de grève tenaces. Malheureusement, bien souvent nos camarades du NPA-jeune, bien loin de critiquer eux aussi le recours trop systématique à ces paravents médiatiques, les soutenaient coûte que coûte contre le recours au blocage.

L’importance du rôle des étudiants dans la concrétisation de la grève

Par ses limites, la grève des enseignants-chercheurs n’a pas été telle qu’elle libérait les étudiants en les empêchant d’aller en cours. C’est donc à ceux-ci, souvent forts de leur expérience des luttes étudiantes récentes, qu’est revenue la concrétisation de cette grève. L’intervention des syndicats de lutte étudiants (SUD et FSE) et la mouvance autonome ont été décisives pour lancer les premiers piquets de grève. Les dernières mobilisations étudiantes, contre le CPE et contre la LRU l’année dernière, ont montré que le seul moyen pour rendre réel le mot d’ordre de la CNU « l’université s’arrête » est d’empêcher l’accès aux cours, que ce soit par des piquets de grève bloquants, ou par le « printemps des chaises » (retirer toutes les chaises des salles de cours pour empêcher qu’ils se tiennent). Après une montée en puissance en février et début mars, une quarantaine d’universités (la moitié) ont été bloquées fin mars, avant l’entame d’une lente décrue en avril et en mai.

De même, l’entrée des étudiants dans la mobilisation, avec une première coordination à Rennes-II les 14 et 15 février, a permis que l’abrogation de la LRU soit placée au cœur des revendications. L’ayant déjà combattue l’année précédente, ils ont d’emblée compris qu’on ne pouvait pas se battre seulement contre les attaques qui en découlaient, et qu’il s’agissait du mot d’ordre qui pouvait unifier étudiants, personnels et enseignants.

Une mobilisation étudiante plus difficile après la défaite du premier mouvement contre la LRU

Cependant la mobilisation étudiante a été plus difficile et inégale qu’en 2006 ou 2007. Après la défaite du premier mouvement contre la LRU où les étudiants sont restés isolés, ce n’était pas eux qui étaient en mesure d’impulser une nouvelle mobilisation. La grève lancée par les enseignants a rouvert la situation, mais certaines universités très mobilisées contre la LRU en 2007 ont connu une mobilisation très faible cette année (par exemple Tolbiac). Dans certaines universités devenues des bastions de la lutte, la présence de sections syndicales de lutte bien implantées ont permis de surmonter le poids de la défaite, comme à Lyon-II, Caen, Toulouse-II, Rennes-II, Amiens, Bordeaux -II… Mais le mouvement n’a pas été globalement massif chez les étudiants, qui pour beaucoup ne se sentaient pas concernés par des revendications qui à leurs yeux n’impliquaient que les enseignants.

S’il était juste d’appeler à la mise en place d’une coordination nationale étudiante (CNE) autonome (pour que les étudiants puissent établir leurs propres revendications et développer un mouvement qui ne soit pas dépendant de celui des enseignants, notamment dans la mesure où l’on ne savait pas combien de temps ils seraient prêts à tenir), elle n’a pas joué dans cette grève un rôle important, sauf au tout début, en mettant au premier plan l’objectif d’abrogation de la LRU.

L’auto-organisation est un réflexe acquis du mouvement étudiant, mais certains débats le sont aussi et ont très vite cristallisé les discussions. Ces débats portent principalement sur le fonctionnement même de la coordination et sur la question de l’élargissement de la plate-forme de revendications. Ce phénomène est évidemment dû à une situation où le mouvement universitaire est resté isolé. Peu d’éléments nouveaux sont venus alimenter les débats qui se sont répétés dans les mêmes termes de coordination en coordination. Concernant le déroulement des coordinations, on s’est dirigé très vite vers des types de mandats impératifs stricts et des votes en bloc pour les délégations, faisant ainsi des mandatés des machines à voter au mot près. Ce fonctionnement s’est développé en réaction aux manœuvres de certaines organisations, pour faire passer leurs positions,et non celles des AG par lesquelles certains de leurs membres étaient mandatés. De même, afin de se donner les moyens de peser, il était nécessaire de la doter d’un comité national de grève, ou au minimum d’un secrétariat qui aurait eu la tâche d’assumer sa continuité entre chacune de ses assemblées, comme cela a en partie été fait pour la CNU. Malheureusement, un secteur important des étudiants y est très hostile, voyant là une structure inutile qui permettrait aux bureaucrates et aux organisations de noyauter le mouvement. Or c’est justement parce que le mouvement reposant sur l’auto-organisation ne se donne pas ce type de moyen que des organisations comme l’UNEF ont la voie libre pour s’auto-proclamer représentants du mouvement. Cette polarisation entre la mouvance dite « autonome » et ceux qui défendaient avant tout les intérêts de leur organisation a conduit beaucoup d’étudiants mobilisés à une conception très limitée du rôle des coordinations, comme ne devant être que l’addition des différentes AG et n’être que leur reflet à l’échelle nationale. Au contraire il est primordial de montrer qu’il y a une différence qualitative entre les AG et la coordination nationale qui, sur la base des mandats des différents délégués, doit être l’instance dirigeante du mouvement, seule légitime, étant le fruit de l’auto organisation. Cette défiance vis-à-vis d’un comité national de grève et la crispation sur le mandat impératif s’expliquent bien sûr par les manipulations de l’UNEF, mais le NPA y a malheureusement lui-même participé. En effet, beaucoup de ses militants ont défendu un type de mandat libre ou dit « semi-impératif » et dans les coordinations, ont voté selon leurs propres orientations plutôt que celles de leurs AG. Une telle attitude a souvent entraîné une grande défiance à l’égard du NPA, mais aussi des positions qu’il défendait.

Les coordinations nationales (étudiantes à la base) montrent un pas en avant vital de démarcation vis-à-vis des directions syndicales. Elles permettent aux étudiants mobilisés de s’auto-organiser. Ne dirigent le mouvement que ceux qui le constituent. Lors des coord-CPE, l’UNEF s’y opposait, comprenant qu’elle y perdrait en « légitimité » ; mise devant le fait accomplie, elle essaie maintenant de les contrôler (même de manière anti-démocratique).

Beaucoup d’étudiants comprennent que les directions bureaucratiques sont un obstacle à la lutte. Mais beaucoup en viennent à penser que toutes les directions en sont et que le « principe même de direction », voire de l’organisation, est un obstacle à la lutte.

La démarche qui consistait à s’organiser en dépassant les organisations traîtres (via AG, coordinations, mandats) devient une lutte contre toute forme d’organisation et se matérialise par l’imposition de mandats strictement impératifs (à la lettre près !) et de méfiance systématique à l’égard de toute personne organisée politiquement (méfiance qui peut être levée dans bien des cas).

Les militants du NPA ne doivent donner aucun grain à moudre à ce type de méfiance. Tout en nous battant pour nos positions, pour notre ligne, nous devons être les plus respectueux de nos mandats : ne prendre part au vote que sur des questions abordées en AG, et rendre des comptes de ce que nous avons fait. En revanche nous ne devons pas céder et demander des mandats strictement impératifs (il faut cependant les respecter si c’est ce que l’AG nous a confié), ni « semi-impératifs », mais pour des mandats : des mandats comme en ont eus tous les mandatés de l’histoire du mouvement ouvrier. Des mandats qui soient politiques, explicites, mais qui nous laissent la possibilité de trancher certaines questions, si notre AG s’est prononcée à leur sujet.

Une question qui a encore polarisé les coordinations étudiantes et a souvent failli les conduire au clash, est celle de l’élargissement des revendications. Cette question était posée de façon totalement abstraite, comme un principe en soi. Cet élargissement consistait pour certains à accumuler les revendications autres qu’universitaires, tout à fait justes en elles-mêmes, mais sans articulation avec le mouvement étudiant, sans réflexion sur la façon dont cela permettrait de construire le mouvement. Beaucoup de délégués et d’AG ne comprenaient donc pas l’intérêt d’un tel élargissement, et les débats s’enfermaient dans une discussion stérile. Il était au contraire très important de pouvoir s’appuyer sur des revendications communes avec d’autres secteurs en lutte, comme les hôpitaux, EDF-GDF, ou les luttes des travailleurs du privé contre les licenciements et pour le paiement total des jours de chômage technique, pour appeler à aller vers ces secteurs, à pour les rencontrer, pour créer des liens entre les étudiants et les travailleurs. C’est seulement ainsi qu’auraient pu être créées des convergences pour unir nos mouvements et être bien plus forts face au gouvernement. Dans une période caractérisée par la montée des luttes et où pouvait se poser la perspective de la grève générale, il était primordial de mettre en avant une telle ligne.

Manif

Nécessité de construire une grande organisation étudiante de lutte

Le rôle des étudiants dans la mobilisation a donc été important mais limité, notamment suite au poids de la précédente défaite, mais aussi parce qu’il manquait une organisation de lutte suffisamment importante pour entraîner plus d’étudiants et pour contrebalancer le poids des bureaucraties. On constate que les universités où les syndicats de lutte, et plus particulièrement la FSE, sont bien implantés, la mobilisation, et notamment les piquets de grèves ont tenu / tiennent longtemps et que les étudiants ont pu mieux résister à la pression des examens. Mais ces syndicats de lutte restent bien trop petits et implantés dans trop peu d’universités : ils n’ont donc pas suffi à maintenir la mobilisation et la position de non-tenue des examens à l’échelle nationale. Pourtant, trois mouvements étudiants récents (CPE en 2006, LRU l’année dernière et mouvement actuel), ont formé une véritable génération militante dans les universités. Comme nous l’avons souligné, un certain nombre de questions comme la nécessité de l’auto-organisation, l’élargissement des revendications au-delà des questions universitaires, les moyens de lutte comme les piquets de grève, sont devenues des acquis. Or, deux défaites consécutives risquent de créer un reflux de cette conscience. Les étudiants qui se sont mobilisés pour certains à deux reprises risquent d’être découragés, et il va être très difficile de relancer des mobilisations à l’université. Il est donc plus que jamais urgent pour les militants révolutionnaires de travailler à la construction d’un grand syndicat étudiant de lutte, à l’échelle nationale, en convainquant un maximum d’étudiants qui se sont mobilisés d’y participer. Il ne s’agit pas de nier le rôle qu’ont pu jouer les différents syndicats de lutte déjà existants comme la FSE, SUD, la CNT, certaines structures locales, et même certains militants de l’UNEF, mais de montrer quelles en sont leurs limites. Si la fusion de SUD et de la FSE, qui est discutée, serait un progrès dans la construction d’un tel syndicat, elle resterait encore insuffisante, notamment face à l’hégémonie de l’UNEF. Il faut donc proposer à tous les syndicats étudiants de lutte ainsi qu’aux militants combatifs de l’UNEF d’y participer, mais aussi à tous les étudiants qui se sont engagés dans les luttes récentes. A l’heure actuelle où se tiennent encore quelques AG, il est important d’y intervenir pour faire le bilan de la grève, montrer qu’un tel syndicat aurait pu contrer les bureaucraties et résister à la pression des examens, et donc inviter tous les étudiants à participer à sa création.

Il s’agit donc pour la plupart des jeunes du NPA de rompre avec leur stratégie vis-à-vis de l’UNEF. En effet, les trahisons successives de l’UNEF l’ont totalement décrédibilisée auprès des étudiants qui ont participé aux différentes mobilisations, et le fait d’en être membre, même dans un courant dont les positions sont globalement plus correctes, est la plupart du temps un obstacle pour s’adresser à eux. Si au contraire tous les militants du NPA mettaient leurs forces dans la création d’un grand syndicat étudiant de lutte, celui-ci pourrait mettre un terme à l’hégémonie de l’UNEF, et jouer un rôle crucial dans les luttes des prochaines années.

Le gouvernement a le feu vert des bureaucrates pour réprimer sauvagement les étudiants et remettre en cause les libertés démocratiques fondamentales

Repression

En mai, le gouvernement était en position de force pour imposer par la force le déblocage des facs encore en grève. En effet, les bureaucrates ont réussi à éviter tout débordement significatif du cadre pourri des journées d’action, et le mouvement sur les universités était désormais complètement isolé. Après avoir multiplié les déclarations annonçant une intervention des forces de répression en plein jour pour casser les piquets de grève (sans provoquer une quelconque réaction significative des directions syndicales), le gouvernement a lâché ses chiens, avec l’autorisation (indispensable) des présidents d’université. A Toulon, les forces de répression sont intervenues lundi 11 mai au matin et empêchent depuis la mise en place de piquets de grève (poussant 11 étudiants à une action désespérée et vaine de grève de la faim contre la LRU). A Saint-Étienne, les forces de répression sont intervenues les 13 et 14 mai, et la présidence a embauché des vigiles n’hésitant pas à violenter des étudiants. A Reims, alors qu’une AG de près de 2 000 étudiants avaient encore reconduit le blocage le 18 mai, les forces de répression sont intervenues le 20 mai et sont restées toute la journée pour empêcher la tenue des piquets et même pour empêcher les étudiants de se réunir !

Ces quelques exemples (il y en a d’autres...) montrent que le gouvernement a franchi un cap dans la répression, menaçant le cœur même des libertés académiques. Les bureaucrates sont tellement pourris qu’ils acceptent désormais que les cours ou les examens se tiennent pendant que la police (en uniformes ou en civil) patrouille sur les campus pour traquer les étudiants qui voudraient appliquer les décisions des AG ou même se réunir... À ce titre, rappelons que la répression toujours plus instance n"a pas épargné le mouvement et que les arrestations arbitraires, les passages à tabac n"ont pas manqué au cours du mouvement. Certains grièvement blessés, défigurés par des tirent de flash-ball. Ne les oublions pas.

Cette question de la répression va être de plus importante à surmonter au fur et à mesure que la crise va s"approfondir, et avec elle la riposte sociale. Non seulement l"avant-garde sera de plus en plus en danger, mais même les gens « lambdas » qui se mobilisent commencent à être le fruit d"intimidation (arrestations massives suite au 19 mars). À peine commence-t-elle à se sentir plus contestée que d"habitude, que la classe dominante redouble la répression !

Nous, militants anticapitalistes, ne pouvons plus nous contenter de quelques comités et phrases de soutien. La question de la répression devient centrale, il nous faut une réponse centrale. La menace de la sanction va être un frein à nos mobilisations. Il est de notre devoir de dénoncer l"Etat bourgeois sous tous ses aspects : nous combattons ses « réformes », son idéologie, sa justice de classe !


1) La CNE est constituée de délégués étudiants élus dans les AG étudiantes. Les coordinations nationales étudiantes permettent d’établir une plate-forme de revendications et des perspectives communes sur la base dans mandat des délégués des différentes AG.

2) La CNU est constituée de délégués enseignants, étudiants et des personnels non-enseignants (BIATOS). Les enseignants (qui ont lancé la mobilisation) y sont sur-représentés par rapport aux personnels non-enseignants et aux étudiants, et cela n’a malheureusement jamais pu être corrigé, malgré quelques tentatives en ce sens.

3) En principe seulement. Ainsi, à Grenoble-III, le président d’université a organisé lundi 11 mai un référendum où les étudiants étaient appelés à choisir entre la tenue des examens et la neutralisation du semestre (l’option « validation automatique » était curieusement hors du champ du référendum...). Désavoué par les étudiants qui ont choisi à 60 % la neutralisation, le président (bien embarrassé) précise désormais que la neutralisation implique que les étudiants devront (si cette option était finalement mise en œuvre, ce que le gouvernement refuse) l’année prochaine obtenir les crédits du semestre neutralisé...

4) Cf. la motion générale de la 8e CNU réunie le 6 avril.

5) CNU du 16 mars réunie à Dijon.

6) Cf. Le communiqué du soir de la 7e CNU réunie le 23 mars.

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