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    Crise capitaliste : le grand bond en arrière

    Par Julien Varlin (30 novembre 2012)
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    Le système capitaliste plonge toujours plus de personnes dans la misère, même dans les pays capitalistes « développés ». C’est la crise la plus grande depuis 1929, entend-on souvent. Jusqu’où est-on en train de reculer dans le passé ? Un coup d’œil à quelques chiffres donne le vertige… et la rage !

    Inégalités sociales…

    On le sait, on en parle de temps en temps, sans vraiment réaliser à quel point, mais l’écart entre les riches et les pauvres augmente. Concrètement, si l’on regarde la part de revenu qui revient aux 10% les plus riches, on est revenu au niveau des années 1930 et avant.

    … et dynasties capitalistes

    Si l’on croit son discours, la classe dirigeante doit sa richesse uniquement à son mérite, à son travail… En réalité c’est du pipeau, avec son capital qui se transmet, ses facilités d’accès à la culture et aux formations des élites, voire ses pistons… Mais il y a des nuances selon l’époque. Même si l’ascenseur social est un mythe, c’est vrai que certains arrivent plus ou moins à prendre l’escalier. Une des particularités de l’époque actuelle, c’est que l’importance de l’héritage pour se faire une richesse augmente jusqu’à revenir au… du début du XXe siècle ! Retour à la Belle Époque… de la bourgeoisie !

    Chômage de masse

    Autre facette du marasme chronique du capitalisme : les fluctuations du chômage de masse. En France, il n’y a jamais eu autant de chômage, même en pourcentage de la population. Aux États-Unis, on a fait pire dans les années 1930, avec des pointes à 20% ! La différence, c’est en grande partie parce que la France d’alors était encore très rurale (le chômage est monté jusqu’à 15% parmi les ouvriers, mais il y avait encore beaucoup de paysans). En tout cas, la preuve est faite que le chômage dépend en réalité peu de nous, de notre « motivation », « employabilité », etc… (1)

    Financiarisation, le retour !

    Pour beaucoup, la montagne de la dette publique est le fléau du moment, au point de rendre difficile une analyse qui irait plus loin. Si on prend du recul, la dette est liée au ralentissement de la croissance capitaliste (et reporte les crises à plus tard) : elle a été énorme dans les années 1930, s’est envolée avec la Seconde guerre mondiale, puis s’est dégonflée avec les « 30 glorieuses ». Avec la stagnation depuis 30 ans, elle s’envole, et depuis la crise, elle explose.

    Le dada des politiciens de gauche qui cherchent des demi-mesures, c’est de dénoncer le « capitalisme financier ». Et là encore, c’est souvent présenté comme quelque chose de tout nouveau. En réalité, même sans les subprimes, les financiers dominaient déjà l’économie au début du XXe siècle. Lors de la crise de 1929, les boursicoteurs étaient particulièrement montrés du doigt… Ce système conduit de lui-même à concentrer le pouvoir dans les mains de ceux qui sont juste propriétaires du capital, indépendamment de telle ou telle usine. C’est le dynamisme de la reconstruction de l’après-guerre qui a été une longue parenthèse dans le capitalisme moderne. Et c’est la fin de ce dynamisme qui a fait revenir en force les financiers et poussé à la dérégulation. Critiquer la financiarisation sans être anticapitaliste, c’est se plaindre de l’odeur sans vouloir se débarrasser du cadavre !

    Ce que tout cela montre, c’est que c’est la nature même de ce système d’être instable. Le retour à la crise des années 30, c’est aussi le retour à tous les risques qui vont avec : racisme, fascisme, guerres… L’avenir est toujours plus réduit à la formule déjà vieille : « socialisme ou barbarie ».


    1) Graphe du chômage pour la France : source CEPII avant 1975, INSEE après. Pour les États-Unis, source BLS. Ces données sont plus à considérer pour les tendances que pour leurs valeurs, peu fiables.

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