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Nanni Moretti, tourne-moi encore un film de gauche !

culture

Lien publiée le 24 décembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/051215/nanni-moretti-tourne-moi-encore-un-film-de-gauche

Stupeurs et tremblements. Non seulement on peut légitimement craindre que les Français fassent disparaître la gauche de l’échiquier politique, mais pire : Nanni Moretti nous annonce qu’il arrête le cinéma…

​J’ai vu Mia madre mercredi soir avec mon fils, et avant-hier, une fois le flot de larmes (et de rires !) éclusé, je m’interroge tout haut : il y a des énigmes dans ce film, par exemple je me demande pourquoi Moretti éprouve le besoin de nous montrer le frère de la cinéaste, angoissé mais solide et impavide devant le désastre de l’agonie maternelle, annonçant à son supérieur hiérarchique qu’il démissionne de son poste… Léo (c’est le prénom de mon fils) me répond : « C’est sa façon de nous annoncer qu’il arrête le cinéma »…

Et tout à coup, bon sang mais c’est bien sûr, lumineux, c’est ça. Il faut dire que mercredi, avant de voir le film, m’était venue l’idée (que d’autres ont peut-être eue avant moi) que montrant un Pape qui résigne sa fonction à peine élu dans Habemus papam (2011), c'est en fait de lui qu'il parlait, Moretti - pas de la renonciation de Benoît XVI (qu’il avait très curieusement prophétisée…). De lui, en février 2002 : sur la piazza Navona, Moretti avait prononcé un discours qui fut un des moments les plus forts des girontondi, ces rondes citoyennes anit-berlusconiennes dont, au passage, il y aurait à s’inspirer pour manifester malgré l’état d’urgence : pape par acclamation, promu icône de ce mouvement de protestation urbaine contre Berlusconi revenu au pouvoir un an auparavant, Moretti a ensuite assez rapidement renoncé à assumer ce rôle de nouveau leader de la « vraie » gauche que certains espéraient en lui. Le succès de Caïman (2006), et de sa réplique devenue proverbiale du naufrage des social-démocraties européennes auxquelles il s’adresse : « Dis quelque chose de gauche », aura été à cet égard gros de malentendus. Moretti, déjà, voulait et ne voulait pas tourner un film anti-berlusconien – mais la réception du film fut unanime et c’est heureux : oui, c’était un film de résistance politique.

Son discours fameux de 2002 résonne terriblement à nos oreilles françaises d’aujourd’hui parce qu’il est annonciateur du désastre qui vient : 

Nanni Moretti: "Con questi dirigenti non vinceremo MAI!" © Qualcosa di Sinistra

« Con questi dirigenti noi vinceremo MAI » ! Cette apostrophe pourrait s'adresser aujourd'hui non seulement au « centre gauche » comme on dit en Italie (le PS ici), très à droite comme on sait, mais aussi aux dirigeants du Front de Gauche, dont l'impossibilité de se rassembler, la cacophonie récente des actes (les votes aux parlements), la confusion stupéfiée de la pensée, et l'impossibilité d'articuler un discours de gauche à la hauteur des évènements me font honte. « Vous ne savez plus parler ni à l'intelligence ni au coeur des gens! » lance Moretti. Je suis candidate sur une liste Front de Gauche.

Dans Mia madre (cf. le bel article d’Emmanuel Burdeau pour une analyse formelle approfondie du film et de l’esthétique morettienne :https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160515/mia-madre-le-second-souffle-de-nanni-moretti), une cinéaste tourne un film politique pendant que sa mère agonise. Film sur le cinéma, la première scène est celle d'un film que Moretti ne peut pas/veut pas tourner et tourne pourtant : des ouvriers en grève s'affrontent à une rangée de policiers casqués qui les empêchent d'accéder à leur usine. Moretti plus honnête (autofictionnel) que jamais est à la fois la femme cinéaste qui ne sait plus pourquoi elle s'obstine à tourner des films politiques, son frère qui la protège et l'empêche de sombrer dans le désespoir, le petit ami de la femme qui lui dit (à lui Moretti) ses quatre vérités (tu ne t'intéresses pas vraiment aux autres, tu es incapable d'aimer), la fille de la femme qui se demande pourquoi on l'oblige à étudier le latin, seul vrai lien pourtant qu’elle conserve avec sa grand-mère mourante, professeure émérite de latin et aimée de ses élèves, ruine obstinée et vacillante de l'ancienne Rome… La mère de Moretti, professeure de grec dans un prestigieux lycée de Rome, est morte pendant le montage de Habemus papam… Mais Moretti est aussi le comédien américain mégalo et capricieux qui en rajoute dans son rôle de businessman prédateur USA (la Rome moderne) des industries italiennes (européennes) en proie aux ouvriers en grève qui veulent lui arracher sa chemise (si, si : les images du début ressemblent étrangement aux fameux pseudo-affrontements qui ont valu d’insupportables poursuites à cinq salariés d'Air Francehttps://www.change.org/p/premier-ministre-p%C3%A9tition-lib%C3%A9ration-des-6-d-air-france-halte-aux-poursuites?recruiter=402245028&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive)

Et surtout, surtout Moretti EST le comédien américain qui ne sait plus son texte et hurle, hurle soudain : « Sortez-moi de cette fausse vie du cinéma, sortez-moi de là! » Moretti EST, pendant la promo de Mia madre, la femme cinéaste qui pendant la conférence de presse, assaillie de question sur l'avenir de l'Italie murmure : « Je ne comprends plus rien ». Moretti est le frère de la femme cinéaste, effondré par la mort de sa mère latiniste (l'Ancienne Rome balbutiant encore la logique de la grammaire, structure dénudée, ruine du forum) qui  répète en écho : JE NE COMPRENDS PLUS RIEN.

Moretti enfermée dans son ironie distante, rattrapée par la tragédie du deuil, incapable de sortir de son cinéma ne sait plus rien de cette Italie démantelée, défigurée, dévastée par la furia des capitaux détruisant le travail et les vies des ouvriers, c’est ce qu’il dit dans l’interview donnée au Monde : « Je n’ai plus rien d’intéressant à dire sur l’Italie » (cf. ). Ilne fait même pas semblant de surmonter la catastrophe décrite par Pasolini dans ses derniers textes : comme Pasolini, il pleure mia madre. Et je le dis non sans cruelle ironie que l’interjection italienne laisse entendre. Comme le tout dernier Pasolini, Moretti s’en prend à ce peuple italien qu’il a tant aimé : « Je ne sais pas si mes concitoyens sont meilleurs que ceux qui les représentent. Sont-ils le reflet l’un de l’autre ? », se demande Moretti dans l’article du Monde cité paru le week-end dernier.  De ce peuple mort de trouille, qui aujourd’hui en France s’apprête à jeter par-dessus bord l’exercice démocratique en n’allant pas voter, et de fait porter au pouvoir dans les régions des hommes et des femmes d’extrême-droite appelant à l’apartheid raciste et fasciste, je suis tentée de désespérer moi-même.

Il faut lire et relire le fameux « article des lucioles » de Pasolini : « J’ai donc vu le comportement imposé par le pouvoir de la consommation remodeler et déformer la conscience du peuple italien, jusqu’à une irréversible dégradation »[1]. Mais Pasolini expliquait surtout, et c’est le fond de son article paru sous le titre « Le vide du pouvoir en Italie » que tous les dirigeants politiques sont devenus des « masques » psalmodiant dans le vide leurs « habituelles promesses stéréotypées » et privés du pouvoir réel – on sait depuis juillet 2015 que la souveraineté politique des élections nationales a été déclarée nulle par le bien-nommé Juncker : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». 

Est-ce que l’Europe irait mieux, est-ce que l’Italie irait mieux, est-ce que Moretti irait mieux s'il avait accepté, en 2002, de sortir de sa bulle cinéma, pour s'installer sur le trône branlant de la « vraie » gauche (vaticane)?? Ou serait-il devenu, lui aussi, un « masque » ?

De la difficulté pour les intellectuels à faire de la politique, du moins les rares qui ne parviennent pas à oublier le double bind du Pouvoir et la Justice, parce que peut-être, la pire des dérobades à la Justice serait de faire croire qu'un Pouvoir puisse l'incarner - ou un Sauveur : Moretti, ou le Pape (François), ou Al Baghdadi… Et que tout de même, il faut crier jusqu’à se rendre la voix rauque, comme Nanni Moretti fou de colère froide l’avait fait ce soir-là piazza Navona, lorsque la médiocrité Olive des servants du système oligarchique avait passé les bornes au-delà desquelles la démocratie n'a plus de sens : cela lui arrivait à lui, Moretti, cet écoeurement, comme c'était arrivé à Pasolini. Pasolini acceptant pourtant encore et encore de discuter avec le filandreux et jésuitique Andreotti (l'un de ses derniers textes publics, le dernier je crois, est une réponse à Andreotti[2]). Andreotti champion toutes catégories de la mauvaise foi politique, maître en la matière (cf. Paolo Sorrentino, Il divo,2008, film ambigü), cherchant à se cacher à lui-même l’essentielle corruption criminelle de la Démocratie Chrétienne que dénoncera le roman inachevé de Pasolini, Pétrole (que ce nom résonne fort à nos oreilles d’aujourd’hui), par des raisonnements contournés et trop habiles, en réponse d'ailleurs au fameux article de Pasolini proposant l’image de la disparition des lucioles, ces petites insectes luminescents des étés du Sud, pour dire notre devenir inhumain d’ « individus transformés par la concurrence néo-libérale généralisée en « singuliers engins lancés les uns contre les autres ».

Au fond, ce que je veux répéter ici (et que je cherchais à dire à Alain Badiou récemment à propos de son Saint-Paul[3] )  est résumé dans une citation trouvée dans le beau livre de Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles, Jacob Taubes écrivant à propos de Carl Schmitt (carrefour intellectuel dangereux que ce nom où sont venues se croiser et peut-être se confondre pensée radicale de gauche et d'extrême-droite) : « J'entends lui montrer que la séparation des pouvoirs entre mondain et spirituel est absolument nécessaire, si cette ligne de démarcation n'est pas tracée, alors nous n'allons plus pouvoir respirer. C'est ce que je voulais lui faire assimiler contre l'idée totalitaire qu'il avait ». (Je viens de relire le livre de Georges Didi-Huberman, qui a inspiré à Vincent Dieutre un magnifique film de gauche,Orlando ferito, sur les écrans en ce moment à Paris au Saint-André-des-Arts et au MK2 Beaubourg, ( et qui propose justement d’inventer une politique au-delà du désespoir apocalyptique (« millénariste ») de Pasolini, et peut-être de Moretti (et du mien)).

Comment penser la séparation du spirituel et du temporel à l'intérieur de la politique, de l'intérieur de la promesse révolutionnaire d'égalité et de justice (de « l’idée communiste », comme dit Badiou) : c'est ce que Moretti (qui vient du communisme) se demande depuis longtemps je crois, peut-être même qu'il a laissé tomber, et c'est en tout cas ce qui est au centre de ma réflexion depuis Les Rouges. C'est, je crois, la question la plus profonde que pose « l'engagement des intellectuels », engagement que je défends (https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/061015/lintellectuel-se-mele-de-ce-qui-ne-le-regarde-pas et https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/071015/lechec-de-lintellectuel-specifique ) : ne pas renoncer à la quête de justice et de vérité, en gardant en tête non pas seulement la corruption intrinsèque de toute pratique du pouvoir, mais aussi la fausseté des « valeurs de gauche » et de toute la politique démocratique dès lors qu'elle n'est plus qu'invocation formelle complètement déconnectée de la réalité : et ce qui nous arrive (et que Pasolini avait annoncé), c’est que cette déconnexion commence à se voir, parce que le système oligarchique n'a plus même plus besoin de l'évocation(-invocation) formelle de la promesse démocratique de justice et d'égalité reléguée au rang d'alibi vain. Ne pas perdre de vue non plus que renoncer à apercevoir la vérité positive du réel au nom d'une invisible Idée qu'on désespère de voir actualisée est un autre piège du désespoir qui conduit au nihilisme : la fatalité apocalyptique installée au coeur du temps, et désirée.

L’engagement des intellectuels et des artistes n’est pas seulement fait d’interventions publiques : pour changer d’imaginaire politique, pour trouver un nouveau nouage d’espérance entre la force du passé (la promesse démocratique) et le présent des « masques » de la démocratie formelle, il faut inventer « une forme nouvelle »[4] de récit, il faut changer la temporalité du récit et le traitement des images. Tous les films de gauche récents, l’Orlando ferito de Vincent Dieutre ou le film de Yannis Youlountas, Je lutte donc je suis,tentent d’inventer une autre temporalité esthétique/politique : celle d’une addition d’instants comme autant de lucioles aperçues à qui sait les voir, plutôt que soustraction d’une obsession apocalyptique qui est par essence, Didi-Huberman le montre, l’envers nihiliste de la promesse millénariste de la rédemption.  

Or Moretti a contribué avec bien d’autres (il faudrait dresser la généalogie de ce nouveau récit cinématographique, et préciser que bien sûr il abonde dans la littérature, particulièrement celle du XXème s. mais pas seulement) à inventer cette temporalité nouvelle brisant le carcan des images-consommation (et je pense par exemple au Fellini deFellini Roma revu récemment). Le sait-il bien, Moretti ? Sa désespérance nous en fait douter. La ballade autofictionnelle n’est pas un renoncement à la lutte politique mais le lieu d’une résistance à la défiguration du monde dont Pasolini parlait, l’expression esthétique la plus appropriée d’une résistance qui existe partout en Europe (voir le film de Youlountas que j’ai cité montrant les mouvements politiques de vie alternative en Espagne et en Grèce), même lorsque, comme en France, elle semble être condamnée à l’invisibilité démocratique. Le récit sans fin de nos éclats de vie est, comme Walter Benjamin l’avait montré dans Le conteur[5]l’invention d’une subjectivation et d’une politique nouvelle – sans morale a priori et sans « fin » de l’Histoire.  Didi-Huberman encore : « Une expérience intérieure, la plus « subjective », la plus « obscure » qui soit, peut apparaître comme une lueur pour autruià partir du moment où elle trouve la forme juste de sa construction, de sa narration, de sa transmission »[6]. Et Bataille dans L’expérience intérieure justement, cité par le même :  « L’expérience, son autorité, sa méthode ne se distinguent pas de la contestation »[7]. Le récit de l’expérience-récit peut seul faire naître de nouveaux sujets politiques, de nouveaux désirs émancipés de l’injonction à consommer le monde objectivé en « ressources » humaines et matérielles. Des sujets politiques à nouveau capable d’échanger gratuitement leurs « lueurs ».

Le renoncement morettien n’est pas un renoncement à la politique (sinon pourquoi ouvrir son film avec ces images d’affrontement entre des ouvriers et des CRS ?), mais beaucoup plus profondément un renoncement au prophétisme de l’espérance (politique/religieuse) millénariste. Son « éthique du renoncement » n’est pas une pose esthétique, mais la lutte portée ailleurs que dans la seule confrontation (dés)armée aux boucliers casqués du pouvoir policier (mais cette lutte demeure nécessaire, les premières images de son film le disent). Une lutte pour affirmer que le terrain de  la violence où ils veulent nous enfermer est en réalité LEUR terrain, le terrain de la compétition sportive que Moretti a abandonné, mais qui ne signifie pas l’abandon du combat. Au contraire : la vraie lutte est d’affirmer l’indicible et l’in-montrable de la douleur d’exister, nécessairement hors-champ du spectacle généralisé - dont le même Benjamin nous avait dès longtemps prévenu qu’il était en définitive le spectacle de la fin du monde se donnant à voir ( dans L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique [8]).

C’est à cela, en définitive, qu’il est nécessaire et impératif de « renoncer », à la suprême « émotion » nihiliste du spectateur-consumateur, jouissance suicidaire d’assister, en direct, à sa propre mort (et à celle de la planète). Jouissance pas tout à fait sans rapport, je suis désolée de l’annoncer à ceux qui croient qu’on n’habite pas le même monde que les terroristes de Daech, avec les crimes de masse gratuits du nihilisme fasciste, qu’ils soient pseudo-islamistes, norvégiens ou américains (je pense aux tueries à répétition des serial-killers américains et on a un peu vite oublié les meurtres de Nanterre).

C’est à cette recherche d’une esthétique réellement antifasciste que Moretti contribue. Et à la recherche d’une vie non fasciste ().

Pourvu qu’il en ait lui-même la conscience claire ! C’est tout ce que je nous souhaite.

Je ne lui demande certes pas (sourire) d’adapter Les Rouges à l’écran, cette analyse « régressive » (Sartre), historique, généalogique, de ma « foi » politique ; ni la suite que je suis en train d’en écrire, analyse « progressive » de mon projet d’existence, libre ballade du temps présent, nécessairement, et « Nouvelle introduction à une vie non fasciste » (titre peut-être provisoire)…

Mais qu’il ne renonce pas à croire en l’effectivité politique de son cinéma : on attend avec la même impatience ses prochaines rêveries du promeneur romain……


[1] Pier Paolo Pasolini, L’article dit des lucioles qui s’intitule en réalité « Le vide du pouvoir en Italie », Ecrits corsaires, p. 185, Flammarion.

[2] PP Pasolini, « Les inamovibles Nixon italiens », 18 février 1975, Corriere della sera, repris dans Ecrits corsaires, op. cit., p. 190.

[3] J’ai écrit pour Alain Badiou des notes de lecture de son livre postées sur ma page facebook, esquisse d’article :https://www.facebook.com/pascale.fautrier/posts/1108881502470493. Cf. aussi mes notes et mon commentaire de sa conférence au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers le 23 novembre : .

[4] Georges Didi-Huberman, op. cit., p. 107.

[5] Ce texte est longuement et abondamment cité par Georges Didi-Huberman. Cf. également mon article des Temps modernes (2010)  : "Il ne s’agit pas de trouver le « sens de la vie », explique Benjamin, mais de chercher la « morale de l’histoire », c’est-à-dire au fond, « d’élaborer de façon solide et utile la matière première de l’expérience — la sienne propre et celle d’autrui" (Walter Benjamin, in Ecrits français, Folio-Essais, 1991/2003, p. 297)", Pascale Fautrier, Les Cahiers de Jeunesse de Simone de Beauvoir ou la tentation de l'absolu, Les Temps modernes, juin-juillet 2010 : ; .

[6] Georges Didi-Huberman, op. cit., p. 117.

[7] Georges Bataille, L’expérience intérieure.

[8] Cf. mon petit article : ;