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Les éleveurs de l’Ouest toujours mobilisés sur les routes

agriculture

Lien publiée le 28 janvier 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(afp) 

Au lendemain d'un «mercredi noir», les éleveurs en colère poursuivent jeudi leur mobilisation contre la chute des cours en bloquant, en plusieurs points, les principaux axes routiers dans l'Ouest alors que le principal syndicat agricole boycotte, avec une autre organisation professionnelle, une table ronde prévue à la préfecture de Bretagne.

Face aux cours très bas qui assèchent leurs trésoreries et menacent dans certains cas leurs exploitations, les éleveurs réclament des mesures structurelles, comme l'étiquetage de la provenance de la viande, notamment pour les produits transformés, et l'arrêt des distorsions de concurrence à l'échelle européenne.

Jeudi en fin de matinée, une douzaine de barrages d'agriculteurs étaient recensés par le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR), sur les axes Rennes-Brest, Rennes-Caen, Nantes-Lorient, Le Mans-Lorient, sur une départementale entre Carhaix et Lorient, en Centre-Bretagne, ainsi qu'à Lannion (Côtes d'Armor) et Laval.

Sur l'un des barrages, à Saint-Etienne-en-Coglès (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, une quarantaine d'agriculteurs se sont rassemblés avec une quinzaine de tracteurs, et ont enflammé plusieurs tas de pneus, a constaté l'AFP.

En Normandie, à Rouen, une centaine d'agriculteurs ont bloqué jeudi matin la cité administrative qui héberge le centre des impôts de la cité normande, empêchant de nombreux fonctionnaires de se rendre à leur bureau. Venus à bord d'une trentaine de tracteurs ou en voiture, les manifestants, à l'appel de la FDSEA de Seine-Maritime et des Jeunes Agriculteurs (JA), ont déposé du lisier, des pneus et autres matériaux devant chaque grande entrée du groupe d'immeubles de bureaux.

Plusieurs responsables syndicaux avaient averti jeudi matin que des actions similaires à celles de la veille, surnommé «mercredi noir», seraient de nouveau organisées par les agriculteurs en difficulté. Ils jugent insuffisant et pas suffisamment structurel le plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier instauré cet été et l'annonce par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll mardi d'une rallonge budgétaire de 125 millions d'euros aux 700 millions déjà accordés dans le cadre de ce plan.

- 'Il manque 400 millions' -

«Il manque au moins 400 millions sur le plan d'urgence», a affirmé Pascal Ferrey, le président de la FRSEA de Basse-Normandie, réclamant que le ministre de l'Agriculture «aille avec beaucoup de conviction à Bruxelles défendre l'étiquetage» de la provenance des viandes utilisées dans les produits transformés.

Signe de la détermination des agriculteurs, la table ronde prévue jeudi à la préfecture de la région Bretagne à Rennes sur «les filières agricoles en difficulté» se fera sans la FRSEA, le syndicat majoritaire, sans l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne), sans la chambre régionale d'agriculture et en l'absence du ministre de l'Agriculture.

«Nous avons pris la décision de ne pas aller à la réunion car, aujourd'hui, on veut une stratégie pour nos filières. La mobilisation très forte va continuer, il nous faut des réponses et une visibilité», a déclaré Thierry Coué, président de la FRSEA bretonne.

L'UGPVB n'y participera pas non plus, «faute d'orientations politiques claires du gouvernement concernant les dossiers économiques de fond touchant la compétitivité de la filière porcine», tout comme la Chambre d'agriculture de Bretagne, a indiqué son président, Jacques Jaouen.

Les routes concernées par les blocages sont notamment la RN12 (axe Rennes-Brest) à hauteur de Saint-Jouan-de-L'Isle (Côtes d'Armor); la RN165 (axe Nantes-Quimper) à Arzal et Hennebont (Morbihan), la RN24 entre Rennes et Lorient à Ploërmel et Locminé (Morbihan), ainsi qu'à Bréal-sous-Montfort; la RN 157 (axe Rennes-Paris) près de Vitré et l'A 84 (Rennes-Caen) à Saint-Étienne-en-Coglès et Guilberville.

Au plus fort de la journée de mercredi, le Centre régional d'information et de coordination routières avait recensé près d'une quarantaine de barrages filtrants ou bloquants ou d'actions sur tout le grand ouest.

A Quimper (Finistère), des incidents sporadiques ont éclaté en fin de soirée près de la préfecture après que les manifestants venus à bord de plusieurs dizaines de tracteurs eurent déversé des monceaux de déchets et de pneus et allumé des feux. A Angers (Maine-et-Loire) quelques incidents ont également éclaté.