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Lila Chouli (1977-2016)
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.inprecor.fr/article-Les%20n%C3%B4tres-Lila%20Chouli%20(1977-2016)?id=1903
Le 25 mars notre collaboratrice Lila Chouli, militante, chercheuse et analyste, est morte, un an après avoir appris que son cancer était incurable.

Née dans le nord de la France, dans une famille d’origine algérienne, elle est venue à Paris pour un stage après ses études de journalisme, et est finalement restée y travailler. Après avoir rejoint ATTAC, la lecture de l’ouvrage de François-Xavier Verschave, la Françafrique, l’a décidée à collaborer à l’association Survie, analysant et luttant contre les mécanismes de perpétuation du néocolonialisme français en Afrique.
En 2004, elle part au Burkina Faso, pour rencontrer des militants de l’Association nationale des étudiants du Burkina et du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples, car les luttes des militants révolutionnaires burkinabés l’intéressaient particulièrement. Depuis, elle s’est engagée dans leur combat, devenant une militante passionnée, analysant les mouvements sociaux au Burkina et écrivant sur ceux qui souvent prennent la rue au péril de leur liberté et de leur vie, avec cette capacité de partager un combat sans partager les illusions qui envahissent trop souvent ceux qui veulent vaincre. Elle avait témoigné dans ses écrits de l'extraordinaire multiplicité et complexité des mobilisations de ce pays, qui s’expriment aussi par la diversité et la force de ses organisations syndicales et associatives, capables d’élever la conscience et l’organisation d’une population jeune et combative. Outre de nombreux articles, elle a publié deux livres sur ce petit État d’Afrique de l'Ouest : Burkina Faso 2011, Chronique d’un mouvement social(téléchargeable en ligne : ) et un recueil de témoignages des victimes de l’exploitation minière, Boom minier au Burkina, en août 2014 (Fondation Gabriel Péri). Au-delà du Burkina Faso, elle était très attachée aux luttes menées en Afrique, de l’Algérie familiale à l’Afrique du Sud (où elle est allée deux fois, auprès des camarades Brian Ashley, Mercia Andrews et de feue Rita Edwards, et où elle avait acquis le statut de chercheure associée au Centre de recherche sociologique de l’Université de Johannesburg), en passant par le Mali, le Tchad, la Tunisie, le Sénégal (où elle souhaitait s’installer). Elle avait aussi participé à l’équipe (réunissant des militants de la IVe Internationale, de la CNT, des indépendant-e-s) d’Afriques 21, revue des alternatives africaines.
Elle était très curieuse de ce qui, à travers le monde, apportait du nouveau, en théorie et en pratique, à la lutte contre le système capitaliste, à l’autoémancipation des exploités et des opprimés.
Fin 2014, elle a accepté d’écrire sur la situation au Burkina Faso pourInprecor (dont elle était aussi une lectrice). Son article « Burkina Faso – Après la révolte populaire, un système “Compaoré sans Compaoré” ? »est paru dans Inprecor n° 611 de janvier 2015. Une collaboration que nous espérions longue…
Frantz Fanon a écrit à un ami en 1961, lorsqu’il a appris à 36 ans qu’il ne survivrait pas à sa leucémie : « Nous ne sommes rien si nous ne sommes pas d’abord esclaves d’une cause, la cause du peuple, la cause de la justice et de la liberté. Je veux que vous sachiez que même au moment où les médecins avaient désespéré, je pensais encore (…) aux peuples du tiers monde, et si je tenais, c’est à cause d’eux. » Il avait influencé et inspiré Lila, qui elle aussi a tenu jusqu’au bout son engagement.
Sa mort a volé à l’humanité une intellectuelle-militante passionnée par la lutte pour la justice sociale et la dignité humaine, chaleureuse et généreuse dans la vie quotidienne. ■
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Voir aussi :
http://www.gabrielperi.fr/hommages-%C3%A0-lila-chouli.html
Le néolibéralisme dans l’enseignement supérieur burkinabé : https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2009-4-page-119.htm




