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La "légitime défense" du policier qui a crevé l’œil de Casti était un bobard
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
NPA 34 – JED – le 06/09/2016
Le 21 septembre 2012, à proximité du stade de la Mosson, à l’occasion d’un match de foot Montpellier-Saint-Étienne, Florent Castineira, dit Casti, est touché à l’œil droit par un tir de flashball. Les secours sont appelés par ses camarades supporteurs du MHSC. Son œil droit est définitivement perdu. L’enquête montre que l’auteur du tir de flashball est un policier de la BAC. Dans un premier temps, le tireur n’est pas identifié. Puis, celui-ci, le brigadier C.S., affirme avoir tiré en état de légitime défense lorsque des heurts violents se sont produits entre la police et des supporteurs du club de Montpellier.
Cette affirmation est énergiquement combattue par Casti, la victime, et ses soutiens, avocat et supporteurs de la Butte Paillade. Des manifestations avec des tee-shirts imprimés pour l’occasion et des banderoles dans Montpellier, réclament « Justice pour Casti ». Ils affirment que Casti ne participait pas aux incidents avec la police puisqu’il buvait un verre à proximité du stade. Que d’autre part, le seul tir de flashball qui a eu lieu ce jour là, était intervenu avant et non pendant que des supporteurs s’affrontaient à la police.
Malgré cela, une partie de la hiérarchie policière, le procureur et l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale), confortent la version du tireur.
Le film de vidéosurveillance de la soirée est visionné par un policier dès le lendemain des incidents. Mais, par la suite, lorsque les soutiens de Casti demandent à voir la vidéo, elle est soudain « illisible ».
Après 4 ans de mobilisation de Casti et de ses soutiens, la justice finit par ordonner une projection de la vidéo en présence de toutes les parties. Cette vidéo montre que le tir de flashball sur Casti est intervenu bien avant les heurts police-supporteurs. L’argument de légitime défense invoqué par le brigadier C.S. devient impossible à défendre. Une nouvelle instruction judiciaire doit donc avoir lieu et on a toute raison de penser que la défense du brigadier C.S. sera différente.
Casti peut donc espérer être un jour, dans quelques années probablement, reconnu comme victime, obtenir des indemnités et une condamnation du policier qui n’a pas respecté les règles d’utilisation du flashball, qui a menti sur les circonstances de cette utilisation. Par la même occasion, il pourrait obtenir un désaveu des institutions qui ont soutenu la version policière avec énergie.
Cependant, à l’heure où on s’achemine vers un état de plus en plus policier, que les policiers suspectés de bavure sont régulièrement relaxés ou faiblement condamnés, ces espoirs pourraient être déçus. Quoi qu’il en soit, Casti restera handicapé à vie. Il faut donc continuer à lutter contre l’utilisation de cette arme dite non-léthale, de même que le Taser.
POUR EN SAVOIR PLUS : ; target="_blank">le récit des évènements le soir du match par un site de footeux
POUR EN SAVOIR PLUS :; target="_blank"> un article de Médiapart deux ans après les faits
(article réservé aux abonnés – voir des extraits en bas de page)
POUR EN SAVOIR PLUS : ; target="_blank">l’article que le NPA34 avait consacré à l’affaire il y a 2 ans
POUR EN SAVOIR PLUS : ce qu’en dit la presse locale actuellement :
; target="_blank">http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/herault/montpellier/tir-de-flash-ball-la-videosurveillance-du-stade-confirme-un-tir-avant-la-bagarre-1074803.html
; target="_blank">http://infos-h24.fr/2016/08/30/montpellier-affaire-casti-version-officielle-mise-a-mal/
; target="_blank">http://www.midilibre.fr/2016/08/31/supporter-blesse-bavure-ou-legitime-defense,1386513.php
POUR EN SAVOIR PLUS : des extraits de ce qu’écrivait Médiapart en 2014 :
Le commandant J. C., qui dirige la compagnie départementale d’intervention (CDI), accourt à leur suite sur les lieux. Son récit est bien plus modéré. Cet ancien CRS, apprécié des supporteurs, évoque de simples jets de projectiles, « principalement des canettes vers les collègues de la Bac ». Il n’a vu ni« coups de matraques », ni« collègues au sol», « pris à partie » ou « se faire violenter ». « C’était vindicatif, ça gueulait, mais il n’y avait pas contact physique entre les supporteurs et les collègues, à mon arrivée en tout cas », confirme le chef de l’autre groupe de Bac, qui rapplique lui aussi aussitôt.
C’est à ce moment que le gardien de la paix C. S., en charge d’un des deux Flashballs dont est doté le groupe, tire en direction des supporteurs pour dégager ses deux collègues. Le Flashball au niveau des hanches, C.S. dit avoir visé « en direction des jambes » de « cinq ou six supporters » qui avançaient. « Je me suis dis que si les supporteurs nous contournaient nous étions morts », justifiera-t-il devant l’IGPN. Le fonctionnaire affirme avoir effectué des sommations. Aucun des témoins ne les a entendues. Quelques secondes plus tard, le bruit assourdissant d’une grenade de désencerclement lancée par un policier retentit. Castineira, tranquillement assis et qui s’apprêtait à se lever pour décamper, est projeté au sol, inconscient et l’œil en sang.
(…..)
Selon les supporteurs, c’est la blessure de Castineira qui a provoqué les jets de projectiles et les échauffourées. « Quand j’ai entendu la détonation, la vingtaine de supporteurs étaient encore assis, tous à part deux ou trois, a indiqué à l’IGPN le serveur d’une buvette ambulante. C’est au moment de la détonation qu’ils se sont tous levés et qu’il y a eu des jets de chaise envers les policiers. » Selon la version livrée par un des responsables du groupe de supporteurs, « ceux qui ont foutu le bordel, ce sont les policiers de la Bac, alors qu’ils n’avaient rien à faire là, car c’est normalement les effectifs de maintien de l’ordre du commandant (de la CDI) qui interviennent ». D’ailleurs, affirme-t-il, « une demi-heure avant ce drame, le commandant (de la CDI) était passé aux buvettes et tout se passait très bien. Quand il a vu la tournure prise par les événements, il était effondré ».
(…..)
Et la campagne d’enfumage commence. Comme le relate ; target="_blank">So Foot, des sources anonymes mettent d’abord l’intervention policière sur le compte de heurts entre supporteurs montpelliérains et stéphanois, heurts qui n’ont jamais eu lieu. Puis sur; target="_blank">un blog local, un commissaire divisionnaire, toujours sous couvert de l’anonymat, met en doute le lien entre la blessure de Castineira et le tir de Flashball, évoquant« l’éclat d’une bombe agricole lancée par un supporteur violent ». ; target="_blank">Le Midi libre et France 3 Languedoc-Roussillon annoncent le dimanche 23 septembre que « de source policière » le jeune supporteur « a été opéré avec succès samedi après-midi au CHU de Montpellier et son œil sera sauvé ». La veille, le rapport du médecin légiste transmis à la sûreté départementale concluait pourtant à un « éclatement du globe oculaire » et envisageait son « énucléation »…
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Lors de son audition par l’IGPN, C. S. menacera même d’attaquer en diffamation« toutes les personnes m’ayant présenté comme le responsable des blessures de ce jeune homme ».
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Quant à la vidéo « illisible », il suffisait pour la lire de se procurer le logiciel de visionnage du CSU, comme l’a fait en juin 2013 l’expert informatique requis par le juge d’instruction Patrice Gelpi pour résoudre ce mystère technique. « L’enquête de l’IGPN n’a pas eu d’autre vocation que de légitimer l’action policière, estime MeCorbier. Comment peut-on parler de légitime défense alors que Florent Castineira était tranquillement assis en train de siroter son verre ? Aucun comportement inadéquat ne lui est reproché. »